Cinq phrases anodines vous feront passer pour quelqu'un d'agressif au travail, à bannir à la rentrée

Cinq phrases anodines vous feront passer pour quelqu'un d'agressif au travail, à bannir à la rentrée Qu'est-ce qu'une micro-agression au travail ? Plusieurs articles de référence se sont penchés sur le sujet et voici quelques mots d'apparence anodine à éviter avec ses collègues...

Désintérêt pour le CDI, multiplication des arrêts, perte de sens, questionnements sur le télétravail... Depuis la pandémie, le rapport au travail fait l'objet de nombreux questionnements. Et les relations sociales dans l'entreprise y tiennent une place toute particulière. Alors qu'un certain nombre de PDG de premier plan souhaitent que leurs employés reviennent au bureau, retrouver le contact avec ses collègues de travail n'est pas toujours si évident.

Des "micro-agressions", souvent communiquées par le langage, peuvent en effet rendre un lieu de travail "inconfortable" voire "toxique". Plusieurs médias comme Forbes ou Business Insider ont déjà abondamment traité le sujet outre-Atlantique. Mais qu'est-ce qu'une micro-agression au travail ? Voici quelques erreurs à éviter, si subtiles qu'il est souvent difficile de deviner si vous avez déjà gaffé.

  • "Je ne sais pas si tu as lu mon dernier e-mail..." - Voici un rappel amical qui cache une tentative indirecte d'exiger une réponse plus rapide. Elle peut donner le sentiment à l'autre que vous êtes autoritaire ou tout simplement que vous essayez de le presser voire le harceler.
    Que dire à la place ? Si vous avez besoin d'une chose, il n'y a rien de mal à dire : "j'ai besoin d'une réponse sur ce point".
  • "Ne le prends pas mal, mais..." - Cette phrase précède presque toujours quelque chose d'agaçant ou d'offensant. La logique paresseuse et égoïste derrière cette expression est de croire qu'il est possible d'être désagréable si on a prévenu avant. Or il n'y a rien de plus faux.
    Que dire à la place ? Evitez les jugements personnels, concentrez-vous plutôt sur le problème que vous souhaitez résoudre.
  • "Quoi de neuf ?" / "On en est où ?" / "Comment ça se passe avec cette tâche ?" - Adoucir une demande peut sembler poli, mais cela peut aussi être ressenti comme une forme d'agression passive. La pression mise sur les épaules de vos collègues n'en est que décuplée.
    Que dire à la place ? Si vous demandez quelque chose en tant que patron ou même collègue, ne faites pas semblant d'être un ami et rappelez les enjeux et les délais directement.
  • "Tu as l'air fatigué" / "Tu n'as pas faim aujourd'hui ?" - Quelqu'un qui "a l'air fatigué" le sait déjà et n'a pas besoin qu''on le lui rappelle. Soyez prudent et ne commentez jamais l'apparence d'un collègue au risque de tomber dans le jugement. Le corps, comme les pratiques alimentaires d'ailleurs, sont les affaires de chacun et n'ont pas à être examinés.
    Que dire à la place ? Demandez simplement "comment ça va" et proposez un café ou votre aide si un malaise se fait sentir.
  • "Les gars" / "Les filles" / "Vous les..." - Se référer à un groupe de personnes ou assimiler plus ou moins arbitrairement un individu à une communauté souligne vos a priori et peut aller dans les cas extrêmes jusqu'à la discrimination, le sexisme ou le racisme, en plus d'abaisser votre niveau de professionnalisme.
    Que dire à la place ? Avec des collègues "vous",  "votre organisation" ou "votre équipe" suffiront amplement.
  • "Je te l'avais dit" / "C'est comme ça" - Formule fataliste et surtout mesquine qui rabaisse bien souvent celui qui a essayé, sans lui apporter une once de solution. Cela indique à vos collègues qu'il n'y a aucun moyen de s'améliorer et qu'ils doivent cesser d'essayer de nouvelles choses.
    Que dire à la place ? Félicitez votre collègue d'avoir au moins essayé et, pourquoi pas, trouvez un moyen d'améliorer son approche.

Les mauvaises habitudes à oublier

Cette liste n'est évidemment pas exhaustive, bien d'autres phrases ou expressions étant à éviter pour ne pas paraître agressif ou négatif. On dit souvent que le "aucun problème", lâché négligemment après une tâche ou un service, dérange car il sous-entend au contraire que cela vous a posé problème. A l'inverse, dire "ce n'est pas mon problème", même si c'est vrai, signale que vous ne vous souciez pas des difficultés de vos collègues et même que vous rejetez ces problèmes sur eux.

"Je suis très occupé" ou "je suis débordé" peut avoir le mérite de la franchise, mais  signale lui aussi à vos interlocuteurs qu'ils n'ont pas intérêt à solliciter votre aide, ni même parfois à vous parler.