Cédric Jubillar sera jugé, de "nombreux éléments" font de lui l'unique suspect
Dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, Delphine Jubillar, infirmière de 33 ans et mère de deux enfants de 6 ans et 18 mois, disparaissait mystérieusement de son domicile à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Alors que les nombreuses battues organisées après sa disparition et l'enquête n'ont jamais permis de retrouver sa trace, son mari Cédric Jubillar, avec qui elle était sur le point de se séparer, a rapidement été désigné comme le principal suspect. En détention provisoire depuis maintenant deux ans, le peintre-plaquiste de 36 ans est désormais renvoyé devant la cour d'assises du Tarn où il sera jugé pour le meurtre de son épouse.
Comme l'a révélé ce mardi 21 novembre Le Parisien, l'ordonnance de mise en accusation a été envoyée aux avocats ce jour même, clôturant ainsi définitivement l'enquête et laissant espérer un procès fin 2024 ou début 2025. Ses avocats ont à présent 10 jours pour faire appel de ce renvoi. Cédric Jubillar, qui bénéficie cependant d'un non-lieu partiel pour les faits d'enlèvement, séquestration et recel de cadavre, encourt la réclusion criminelle à perpétuité, rappelle le quotidien.
"Des charges suffisantes à l'encontre" de Cédric Jubillar
Consultée par Le Parisien, l'ordonnance de mise en accusation de ce 21 novembre précise que des "investigations minutieuses et exhaustives ont permis non seulement d'exclure l'ensemble des autres hypothèses, mais également de réunir de nombreux éléments constituant des charges suffisantes à l'encontre" de Cédric Jubillar. Et les juges d'instruction de pointer le fait que "la thèse d'un départ volontaire, d'un suicide, d'un accident ou d'un enlèvement doivent être écartées", car Delphine Jubillar n'avait "aucune raison de partir sans en informer personne", celle-ci étant à la fois "épanouie dans sa maternité", "impliquée dans sa vie professionnelle" et "investie" dans sa nouvelle relation amoureuse avec son amant.
À l'inverse, les juges estiment que Cédric Jubillar "est le dernier à [avoir vu Delphine] vivante". Plusieurs éléments semblent également accabler le trentenaire comme le fait qu'il avait, selon les investigations, du mal à accepter leur séparation, mais aussi la dispute rapportée par leur fils le soir même de la disparition de l'infirmière, ses lunettes cassées découvertes au domicile familial ou encore le fait que Cédric Jubillar "n'a cessé de mentir lors de l'information judiciaire". Auprès du Parisien, Me Mourad Battikh, qui représente plusieurs membres de la famille de Delphine Jubillar, a estimé que cette ordonnance de mise en accusation "élimine les zones de doutes". Et d'ajouter : "Nous avions pendant cette instruction beaucoup de questions, nous avons désormais des réponses."