Beigbeder accusé de viol : des propos moquant les féministes émergent

Beigbeder accusé de viol : des propos moquant les féministes émergent Placé en garde à vue ce mardi 12 décembre après une plainte pour viol, l'écrivain et réalisateur Frédéric Beigbeder voit ressurgir de nombreuses déclarations et accusations graves à son sujet. Notamment en raison de ses prises de position anti-féministe en lien avec l'affaire PPDA.

Ce mardi 12 décembre 2023, Frédéric Beigbeder a été placé en garde à vue dans le cadre d'une enquête préliminaire pour viol diligentée par le parquet de Pau (Pyrénées-Atlantiques). Une plainte a été déposée cet été par une jeune femme, affirmant avoir subi une relation sexuelle non consentie avec l'écrivain dans une chambre d'hôtel.

Ces allégations à son encontre ont assez naturellement remis en lumière certains de ses propos concernant son opinion sur diverses accusations de viol. Et notamment ceux tenus le lundi 3 avril dernier, au micro de France Inter dans l'émission de Sonia Devilliers L'instant M. À l'époque, Frédéric Beigbeder venait parler de son nouvel essai, Confessions d'un hétérosexuel légèrement dépassé. "J'ai fait un autre livre qui dénonce les violences sexistes dans le milieu du mannequinat. J'ai fait un livre qui parle des oligarques russes qui se font rabattre des filles mineures pour les violer. Pourquoi est-ce que je n'ai pas de médaille de combattant antisexiste ?" déclarait-il ce jour-là.

Des propos sexistes en lien avec l'affaire PPDA

L'écrivain et réalisateur avait aussi notamment été mis en cause dans un témoignage de Bénédicte Martin, victime présumée de Patrick Poivre d'Arvor. Cette dernière indiquait il y a quelques mois sur les réseaux sociaux avoir été embrassée de force par PPDA et l'avoir dit à l'écrivain. Frédéric Beigbeder aurait répondu, selon ses dires : "C'est normal, tu es une fille" accompagné d'un rire prononcé.

Mais ce n'est pas tout. L'écrivain ne semble pas à son coup d'essai en termes de déclarations délicates sur la question. Dès 1995, dans l'émission Paris Dernière en 1995 avec l'écrivain Gabriel Matzneff (visé pour une enquête de viol sur mineur), Frédéric Beigbeder était apparu relativement détendu, parlant sur le ton de la rigolade au sujet de relations sexuelles "avec une gamine de douze ans et demi". 

Depuis, les réactions au sujet de l'écrivain et de ses sorties sur les féministes se sont multipliées. Bénédicte Martin indique notamment qu'en 2003, l'écrivain lui aurait jeté des billets d'argent "sur la table d'un café pour qu'elle accepte de l'embrasser". Le tout dans une franche rigolade. Pour Cécile Delarue, qui a également témoigné contre PPDA pour harcèlement sexuel, Frédéric Beigbeder est "mêlé aux deux plus gros scandales de violences sexuelles dans le milieu littéraire, Matzneff et PPDA, et se permet encore de tourner en ridicule le combat des femmes pour être entendues et respectées". Elle parle même d'un véritable "dégoût". De son côté, Frédéric Begbeider dit n'avoir "aucun souvenir de la conversation de 2003 que Bénédicte Martin relate". Et d'ajouter : "Je suis désolé si je n'ai pas réagi en 2003 comme je le ferais aujourd'hui. J'étais très con à cette époque mais cela, nous le savions déjà tous".