La crainte de dérives sectaires s'accentue avant le congrès sur les extraterrestres à Limoges

La crainte de dérives sectaires s'accentue avant le congrès sur les extraterrestres à Limoges Ce week-end, le Zénith de Limoges va accueillir le "Symposium Exovision", événement pour "préparer" l'éventualité d'une rencontre avec les extraterrestres. Sa tenue dans la ville fait craindre des dérives sectaires.

Les extraterrestres ont toujours intrigué. Certains vont jusqu'à se demander quand est-ce qu'ils arriveront sur Terre. Selon les résultats d'un sondage Ipsos réalisé fin 2022 et repris dans 20 minutes, 12% des Français croient qu'une visite extraterrestre pourrait avoir lieu d'ici peu. Pour répondre à certaines interrogations sur le sujet, un événement inédit se tient au Zenith de Limoges ce week-end. Pendant trois jours, un "Symposium Exovision" prend place dans la ville avec une série de conférences organisées par l'Association Alliances célestes.

Si cela peut sembler amusant au premier abord, la liste des invités inquiète. On y retrouve par exemple le vidéaste Antoine Cuttitta, qui selon l'observatoire du conspirationisme appartient à la mouvance covido-sceptique et antivax et est aussi un adepte de la mouvance conspirationniste d'extrême droite venue des États-Unis nommée QAnon. "La liste des invités a beaucoup interrogé, notamment sur le lien avec le complotisme et peut-être certaines pratiques de santé, des pratiques thérapeutiques qui sont peut-être un petit peu inquiétantes", a expliqué à BFMTV, Quentin Bruet-Ferréol, journaliste, spécialiste des pratiques marginales.

A la veille de l'événement, les craintes de dérive sectaire s'amplifient. Toutefois, le président d'Alliances célestes assure qu'il n'en sera rien. "Nous sommes clairs, c'est une représentation, il n'y a aucune dérive. Le public vient librement, il va faire preuve de discernement, de réflexions, et va faire ses propres recherches", a assuré Jean-Michel Raoux à BFMTV. L'ONG Alliances Célestes n'est d'ailleurs pas catégorisée comme un mouvement sectaire.

3 000 personnes attendues

L'objectif de ce rendez-vous est présenté ainsi : "préparer l'Humanité aux rencontres avec nos amis célestes bienveillants", "informer correctement" et "réduire la peur et le stress que peut générer ce type de rencontre". Selon le programme officiel, "3000 belles âmes" sont attendues sur l'événement dont le prix d'entrée se situe entre 150 et 190 euros. Le premier jour sera consacré à "l'exobiologie et l'exopolitique", le second à "la science et la métaphysique" et enfin la dernière journée tournera autour de "l'Humanité et du Nouveau monde". L'événement se clôtura lundi avec une "soirée de gala" comprenant apéritif, diner et orchestre en compagnie des conférenciers et invités connus. 

L'association explique sur son site vouloir "promouvoir une stratégie sérieuse de relations prévisibles entre les êtres humains terrestres et des membres de civilisations de nature exobiologique extraterrestre afin de faire profiter les deux parties d'une collaboration de nature humanitaire, philosophique, médicale, énergétique et technologique". Une douzaine de praticiens adeptes de médecines parallèles comme "l'hypnose quantique" ou "l'harmonisation des chakras" seront aussi présents sur l'événement pour prodiguer des "soins".


Un événement qui a rapidement divisé

Dès l'annonce du "Symposium Exovision" à Limoges, certains se sont montrés perplexes voire inquiets. Le vice-président du conseil départemental de Haute-Vienne, Thierry Miguel, s'était dit choqué de la tenue d'un tel événement, comme l'a rapporté BFMTV : "C'est quoi ces farfelus qui s'invitent à Limoges pour faire rentrer des idées de charlatans et de complotistes dans la tête des gens ?" Le président de Gemmpi, association de prévention et d'aide contre les dérives sectaires, s'inquiète aussi de la présence des personnes sur place : "On ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac, mais il faut aussi s'attendre à trouver des manipulateurs", a-t-il commenté auprès de BFMTV

Du côté du Zénith, Pascale Tauzin, directrice de l'équipement, a justifié, auprès du Populaire du Centre, un important "devoir de neutralité" et a expliqué que "ne pas accepter de louer la salle pour tel ou tel événement pourrait être assimilé à un refus de vente".