Affaire Legay : un policier condamné, la "gilet jaune" victime de violence satisfaite

Affaire Legay : un policier condamné, la "gilet jaune" victime de violence satisfaite Le commissaire accusé d'avoir ordonné la charge policière qui avait blessé la manifestante âgée de 73 ans, Geneviève Legay, est condamné à six mois de prison avec sursis.

Le commissaire Rabah Souchi, accusé d'avoir donné l'ordre aux forces de l'ordre de charger lors d'une manifestation, blessant gravement la militante d'Attac, Geneviève Legay, a été condamné à six mois de prison avec sursis. Vendredi 8 mars, le tribunal a suivi les réquisitions du commissaire, prises à l'issue du procès des 11 et 12 janvier au tribunal correctionnel de Lyon, pour "complicité de violence par une personne dépositaire de l'autorité publique". Le procureur, Alain Grellet, avait argumenté que l'ordre de charger des manifestants gilets jaunes avait été donnée "de manière ni nécessaire, ni proportionnelle, ni conforme à la réglementation".

"Je suis très contente de ce qui arrive aujourd'hui, j'ai toujours voulu que la justice soit faite [...] J'ai voulu faire ce procès pour qu'il serve à toutes les victimes de violences policières", a déclaré Geneviève Legay après la décision du tribunal.

Plusieurs fractures et un traumatisme crânien

La septuagénaire participait à une manifestation de gilets jaunes interdite, en mars 2019, lorsqu'elle a été renversée par la charge des policiers et grièvement blessée. Elle avait subi, entre autres, plusieurs fractures et un traumatisme crânien. Le commissaire s'est défendu en déclarant qu'il avait adopté "la tactique la plus efficace ce jour-là" car les manifestants se trouvaient sur des voies du tramway et refusaient de se déplacer. Le procès a toutefois démontré que la charge avait été lancée dans un temps très court après les sommations d'usage, ne laissant pas assez de temps aux manifestants pour se disperser selon l'accusation.

À l'époque des faits, des images de la femme de 73 ans, inanimée au sol, avaient fait grand bruit. Et d'autant plus que les autorités étaient soupçonnées d'avoir cherché à étouffer l'affaire. Le procureur de Nice avait en effet nié tout contact entre la manifestante et les forces de l'ordre, une thèse reprise par Emmanuel Macron.