Une centaine de communes privées d'eau potable d'ici quelques semaines, un scénario probable

Une centaine de communes privées d'eau potable d'ici quelques semaines, un scénario probable Et si l'eau potable venait à manquer ? De nombreuses villes françaises pourraient être privées d'eau d'ici à l'été selon des spécialistes.

Les beaux jours pointent tout juste le bout de leur nez et déjà la crainte des restrictions d'eau plane. Alors que le printemps et l'été 2023 ont été marqués par une importante période de sécheresse, certains signaux font craindre une nouvelle année difficile. En 2024, la chaleur pourrait être à nouveau au rendez-vous, mais les vraies inquiétudes concernent la quantité d'eau disponible. Si les pluies de l'hiver et des dernières semaines ont pu remplir le niveau des nappes phréatiques pour obtenir des quantités d'eau suffisantes, par endroit les indicateurs sont au rouge, notamment dans les régions méditerranéennes.

Au 1er mars 2024, certaines réserves d'eau souterraines présentaient déjà des niveaux d'eau bas, voire très bas, selon les données du Bureau de recherches géologiques et minières chargé de surveiller le remplissage des nappes phréatiques. Ces situations alarmantes sont très localisées et concernant les plaines du Roussillon et le massif des Corbières dans le sud. Mais ce qu'il se passe dans les sols a une conséquence directe sur le quotidien : dans plusieurs communes l'eau pourrait venir à manquer dans les prochaines semaines. C'est le cas dans les Pyrénées-Orientales, mais aussi dans l'Hérault.

Déjà douze communes sont proches d'une pénurie d'eau potable dans l'ouest de l'Hérault, à cause du mauvais remplissage des nappes phréatiques rapporte France Bleu. Et la situation ne va pas aller en s'arrangeant selon des spécialistes qui estiment qu'une centaine de communes pourrait avoir des difficultés à s'approvisionner en eau d'ici à l'été. Le préfet de l'Hérault, Francois-Xavier Lauch, a donc appelé les habitants à faire des économies d'eau dès à présent, car "95 % de l'eau potable vient des nappes phréatiques". Or, le niveau de recharge de ces réserves atteint difficilement les 40% selon le préfet.

Pour éviter les privations d'eau potable, ou pire les pénuries, l'heure est à une "gestion de l'eau rigoureuse et attentive". Il faut consommer "de manière différente" a-t-il insisté : "mettre en place des limiteurs d'eau, couper les robinets, installer des récupérateurs de pluie, prendre une douche plutôt qu'un bain, ne pas laver les voitures lorsque des arrêtés préfectoraux sont pris, limiter le remplissage des piscines. Des gestes de bon sens". Les actions mises en place dès maintenant permettront peut-être de pouvoir continuer à avoir accès à l'eau dans tout le département durant l'été.

Mais malgré des précautions, le pire doit être envisagé et des mesures d'urgence, déjà déployées l'année dernière, sont prévues pour pouvoir pallier l'absence d'eau potable au robinet : mise à disposition de camions-citernes, de bouteilles d'eau ou encore la recherche de nouvelles sources d'eau. Cette situation semble vouée à se répéter et peut-être à s'accentuer au fil des années puisqu'en "2050, le climat de Montpellier sera de celui de Séville en Espagne" selon le préfet de l'Hérault. Lequel a appelé à des solutions de long terme, à commencer par une rénovation du réseau d'eau vieillissant dans plusieurs villes de France.