Au lycée Maurice-Ravel de Paris, l'ahurissante démission du proviseur menacé de mort

Au lycée Maurice-Ravel de Paris, l'ahurissante démission du proviseur menacé de mort Un message annonçant le départ du proviseur a été envoyé ce mardi 26 mars aux parents, élèves et membres du personnel du lycée Maurice-Ravel.

Quasiment un mois jour pour jour après l'altercation qui avait déclenché la désormais médiatique affaire du lycée Maurice-Ravel, parents, élèves, professeurs et membres du conseil d'administration de l'établissement scolaire, situé dans le 20e arrondissement de Paris, ont reçu, ce mardi 26 mars 2024, un message interne indiquant que le proviseur avait "quitté ses fonctions pour des raisons de sécurité". Une raison que ne confirme toutefois pas le rectorat. Si celui-ci certifie bien le départ du proviseur, il préfère en effet parler de "convenances personnelles".

Début mars, l'affaire avait été rendue publique. À l'origine, une altercation entre le chef de l'établissement parisien et une élève, majeure, scolarisée en première année de BTS. Les faits seraient survenus le mercredi 28 février 2024. Dans sa version, la jeune femme affirme que le proviseur l'aurait "poussée et tapée" en lui demandant de retirer son voile. "J'avais mon bonnet et ma capuche sur la tête ainsi que mon voile, mais qui n'était pas mis complètement", indiquait-elle, dans des propos rapportés par Le Parisien au début du mois. Et de poursuivre : "Le proviseur est arrivé vers nous et a commencé à crier sur ma copine. Il a vu qu'elle enlevait son bonnet et son voile, donc il est venu directement vers moi. Je me suis retournée, il m'a poussée et m'a tapée violemment au bras."

Dans la version du parquet, il est rapporté que le proviseur aurait rappelé à l'ordre trois élèves sur l'interdiction du port du voile dans l'enceinte du lycée. L'une d'entre elles aurait alors ignoré le chef d'établissement, ce qui aurait engendré l'altercation. Après l'intervention des forces de l'ordre, l'affaire n'en était pas restée là. Si l'élève avait porté plainte "pour violences n'ayant pas entraîné d'incapacité de travail", l'altercation avait été médiatisée sur les réseaux sociaux et le proviseur était devenu la cible de menaces de mort. Il avait alors à son tour déposé une plainte, pour "acte d'intimidation envers une personne participant à l'exécution d'une mission de service public".

Selon une source proche du dossier, dont Le Parisien se fait l'écho ce mardi, le proviseur pensait que l'affaire allait se calmer et qu'il pourrait finir l'année dans le lycée. "Mais il s'agit de menaces sérieuses. Donc il fallait le protéger et protéger aussi les élèves et le personnel du lycée. C'est une décision concertée", précise la source. Selon le quotidien, c'est la première fois de sa carrière que l'ex-proviseur du lycée Maurice-Ravel se retrouve dans une telle affaire.