Discrimination capillaire : chauves, rastas... Qui est vraiment concerné par la nouvelle loi ?

Discrimination capillaire : chauves, rastas... Qui est vraiment concerné par la nouvelle loi ? L'Assemblée nationale a voté une proposition de loi qui vise à "sanctionner la discrimination capillaire", ce jeudi 30 mars. Le texte vise à interdire aux employeurs d'obliger leurs salariés à cacher leurs coupes afro, leurs tresses ou encore leurs dreadlocks.

La proposition de loi sur la discrimination capillaire, menée par le député Olivier Serva (Liot), a été votée en première lecture à l'Assemblée nationale, ce jeudi 28 mars. L'objectif est notamment d'empêcher les employeurs d'obliger leurs salariés à cacher leur coupe afro en se lissant les cheveux. La loi comptabilise déjà 25 motifs de discrimination au travail. Si le texte est adopté, les discriminations correspondant à "la coupe, la couleur, la longueur ou la texture de cheveux", s'ajouteraient à la liste de celles passibles de sanctions pénales. 

Selon Olivier Serva, cette proposition de loi profiterait aux "femmes noires qui se sentent obligées de se lisser les cheveux", avant un rendez-vous professionnel comme un entretien d'embauche, mais aussi aux "personnes rousses, victimes de nombreux préjugés négatifs", ou encore "les hommes chauves".  Selon un sondage réalisé par Dove aux Etats-Unis, deux femmes noires sur trois affirment devoir changer de coupe de cheveux pour un entretien d'embauche. Les femmes blondes sont aussi touchées : une sur trois assure avoir dû changer de couleur de cheveux pour paraître plus professionnelle, tout comme les personnes rousses, selon une autre étude réalisée en Grande-Bretagne en 2009 par Halo Collective. 

Les statistiques sur l'ethnie interdites en France

En France, les statistiques basées sur l'ethnie sont interdites, le phénomène ne peut donc pas être quantifié. Mais la discrimination capillaire a déjà été médiatisée. En 2019, la coupe afro de Sibeth Ndiaye, ancienne porte-parole du gouvernement, avait été vivement critiquée, tout comme Eve Gilles, Miss France 2024, ou encore Audrey Pulvar, adjointe à la Maire de Paris. Si le texte est adopté, la discrimination capillaire pourra être sanctionnée de 3 ans de prison et 75 000 euros d'amende.