Françoise Gullung, la prof qui a menti sur Bétharram selon Bayrou, contre-attaque

Françoise Gullung, la prof qui a menti sur Bétharram selon Bayrou, contre-attaque Françoise Gullung, l'enseignante lanceuse d'alerte dans l'affaire Bétharram, a réagi à l'audition de François Bayrou devant la commission parlementaire ce mercredi 14 mai.

Ce mercredi 14 mai, François Bayrou a été auditionné par la commission parlementaire concernant ce qu'il savait sur l'affaire Bétharram. Pendant pas moins de 5h30, il a répondu aux questions de la commission d'enquête de l'Assemblée consacrée au contrôle par l'État et à la prévention des violences dans les établissements scolaires. Le chef du gouvernement a soutenu ne pas avoir eu connaissance des faits de violences dans l'établissement catholique. "Je maintiens que je n'étais pas informé. Je n'ai pas menti, je n'ai rien caché", a-t-il affirmé. Il a également appelé à la création d'une "autorité indépendante" sur les violences envers les enfants.

Ces derniers ont été mis au jour par une ancienne professeure de mathématiques à Bétharram, Françoise Gullung. Elle avait expliqué avoir été témoin de violences physiques sur des enfants dans les années 1990 et avoir alerté François Bayrou, alors qu'il était ministre de l'éducation nationale, à plusieurs reprises, notamment une fois par courrier en janvier 1995 et une seconde en mars de la même année. Lors de son audition, François Bayrou est longuement revenu sur les déclarations de Françoise Gullung, qui a été entendue le 26 mars dernier. Il a qualifié ses propos "d'affabulation sous serment". Il a ajouté qu'elle avait été "réputée dérangée par la médecine scolaire" à l'époque.

Françoise Gullung réagit aux propos de François Bayrou

Au micro de franceinfo, Françoise Gullung a commenté cette audition du Premier ministre, assurant qu'elle n'a pas "affabulé" et que François Bayrou "n'est pas sincère" et "cherche des excuses". "J'ai alerté en son temps Monsieur Bayrou de problèmes graves à Bétharram. Après, Monsieur Bayrou, qui était à l'époque ministre de l'Education nationale, avait l'obligation au minimum de vérifier la vérité des problèmes, et ne l'a pas fait", a-t-elle réitéré. Elle estime qu'il ne répond pas vraiment aux questions posées : "Il se noie dans des discours qui semblent lui permettre de fuir les questions qu'on lui pose". 

"J'entends quelqu'un qui dit n'importe quoi", a-t-elle ajouté sur BFMTV. Elle estime que le chef du gouvernement est "d'un amateurisme étonnant et confondant". François Bayrou a, lors de son audition, assuré n'avoir pas eu d'autres informations à l'époque que "par la presse". Une défense qui a indigné l'ancienne enseignante : "Dans sa position, l'une des premières tâches est d'avoir quelqu'un qui vous fait une revue de presse (...) et qui vous indique les éléments essentiels".