Déserts médicaux : ces départements où la situation s'est nettement aggravée
Ce vendredi 27 juin, le ministre de la Santé Yannick Neuder a dévoilé la cartographie des 151 zones qui vont bénéficier, dès septembre, du soutien de médecins généralistes jusqu'à deux jours par mois pour lutter contre les déserts médicaux. "On ne règle pas les déserts médicaux", précise-t-il, étant donné qu'ils concernant "87 % du pays", mais "c'est une première étape" qui bénéficiera à plus de 2 millions de personnes à travers le pays, explique-t-il au micro de BFMTV.
Au total, l'Agence régionale de santé (ARS) place donc 151 intercommunalités en rouge. Sans grande surprise, les territoires ruraux sont sur-représentés. Du Nord-Est au Sud-Ouest, en passant par des départements comme la Haute-Marne, la Nièvre, l'Allier, la Dordogne, jusqu'aux Landes, force est de constater que les déserts médicaux demeurent dans la fameuse "diagonale du vide". Petite particularité, l'Ile-de-France ne figure pas sur cette fameuse liste rouge, alors qu'elle souffre d'une baisse significative du nombre de médecins généralistes. En effet, le département des Hauts-de-Seine fait partie des trois départements les plus impactés en la matière. Entre 2014 et 2023, il a perdu 5,24 médecins généralistes pour 10 000 habitants, selon l'UFC Que Choisir.
Justement, établie indépendamment de la carte du gouvernement, cette étude publiée le 24 juin dernier par l'association de consommateurs dresse un constat général : "l'aggravation de la mauvaise répartition des médecins sur le territoire : trois quarts des départements ont vu leur situation se détériorer en 10 ans". Au total, 73 départements ont subi une baisse de leur densité médicale entre 2014 et 2023.
Mayotte, l'Eure et l'Ain en souffrance
Un département rural occupe la plus haute marche du podium, il s'agit du Lot. Le département a vu sa densité de médecins généralistes chuter de 5,34 praticiens en tout juste dix ans. Les Hautes-Pyrénées sont dans la même situation, avec 5,07 généralistes en moins sur la même période. De plus, parmi les 50 départements les moins bien dotés en termes de médecins par rapport à 2014, 44 ont encore vu leur situation se détériorer. La Creuse, la Haute-Marne, les Yvelines, ou le Var font partie de cette catégorie. Les Alpes-de-Haute-Provence, le Cher, l'Yonne, l'Eure-et-Loir et le Gers ne sont pas beaucoup mieux lotis, avec entre 3,86 et 4,31 médecins en moins pour 10 000 habitants en dix ans.

Attention, s'ils voient leur population de médecins dégringoler, ces départements ne sont pas ceux qui dispose du plus faible nombre de généralistes. Mayotte (8 médecins), l'Eure (15,69) et l'Ain (15,89) sont les trois départements français avec le moins de médecins en activité pour 10 000 habitants. À l'inverse, le Rhône (42,9), les Hautes-Alpes (45,7) et Paris (76,8), sont les plus chanceux en 2023. Des chiffres, toujours issus de la récente étude de l'UFC Que choisir.