Grève du 18 septembre : les mobilisations prévues dans chaque secteur

Grève du 18 septembre : les mobilisations prévues dans chaque secteur Les mobilisations pour la journée de grève du jeudi 18 septembre s'annoncent particulièrement suivies. De nombreux syndicats appellent à "imposer un autre budget" et à la "justice fiscale". Voici tous les secteurs impactés.

C'est "le rendez-vous à ne pas louper", selon Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, qui s'est exprimée dans Ouest France en fin de semaine dernière. En effet, après la journée de “blocage” du 10 septembre dernier, plusieurs organisations syndicales ont appelé à la grève le 18 septembre 2025 prochain. Les orientations du budget 2026 proposé par l’ancien gouvernement de François Bayrou seront au cœur de la contestation. Dorénavant, le projet de loi de finances va être travaillé par le nouveau Premier ministre, Sébastien Lecornu. Il s’agirait d’un tout nouveau projet de loi de finances qui pourrait revenir sur des mesures ayant provoqué un puissant rejet de la part de l’opinion publique, comme la suppression des deux jours fériés.

Toutefois, il est très probable que Matignon conserve un positionnement politique inchangé concernant la réduction drastique de la dette publique. Voilà pourquoi, Sophie Binet ne manque pas de le marteler : "Nous voulons de l’argent pour les services publics, les hôpitaux, l’école et l’université. Nous voulons que le travail paye. Nous voulons une vraie politique industrielle", précise la secrétaire générale de la CGT, toujours dans les colonnes du quotidien.

De leur côté, les syndicats estiment que réduire la dette dans le budget 2026 ne doit pas être un effort porté par les seuls travailleurs. En outre, ils se refusent à toute logique d'austérité. En l’absence de feuille de route et d'orientations nouvelles du Premier ministre, les appels à la grève ont été maintenus. Une manière, peut-être, de mettre la pression sur le prochain gouvernement. La date du 18 septembre en sera donc le grand rendez-vous. La CGT est même très claire sur ce point : "le choix du Président de la République de nommer un proche à Matignon le confirme : encore une fois, son objectif est de changer le visage pour mieux maintenir sa politique économique au service des plus riches et du grand patronat".

Quel mouvement de grève à la SNCF ?

"Plus que jamais, les travailleuses et les travailleurs sont en position de force pour faire reculer le pouvoir et imposer un autre budget, la justice fiscale, l'abrogation de la réforme des retraites, l'augmentation des salaires et des pensions, et une sécurité sociale de haut niveau", disait la CGT dans un communiqué transmis à la presse. Désormais place aux actes : la CGT-Cheminots, Unsa Ferroviaire et CFDT Cheminots, qui représentent 70 % des voix aux dernières élections professionnelles, appellent "toutes les cheminotes et tous les cheminots à se mobiliser massivement le 18 septembre par la grève et à participer aux manifestations". Sud-Rail ne s'est pas jointe à ce communiqué commun.

L'intersyndicale assure que "d'autres choix sont possibles" pour le budget, "notamment en augmentant les recettes ou en arrêtant de les diminuer par des cadeaux fiscaux aux plus riches". Elle dénonce un budget "très violent" qui "touche évidemment l'ensemble des salariés du pays", comme l'a confié Thierry Nier, secrétaire général de la CGT-Cheminots à l'AFP. Conjointement, la CGT-Cheminots, l'Unsa ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots appellent à faire "reculer le pouvoir" sur les propositions de budget formulées par François Bayrou avant sa chute, ils veulent "stopper les processus de mise en concurrence", "garantir l'avenir et le développement du fret public" et des "augmentations salariales", selon un communiqué commun.

La CGT-cheminots, l'Unsa-ferroviaire, SUD-rail et la CFDT-cheminots appellent de manière générale "l'ensemble des cheminotes et cheminots, dans tous les métiers et toutes les fonctions, à agir par la grève" et évoquent une "grève carrée", sûrement massive, en comparaison avec celle du 10 septembre qui est parfois apparue comme désordonnée.

Quelle grève à l'école ?

La mobilisation du 18 septembre devrait également toucher le secteur de l'éducation. Les préavis de grève devraient être déposés 48 h à l'avance dans le primaire. Concernant les collèges et les lycées, aucune annonce officielle n'a été faite après la décision de l'intersyndicale, mais la secrétaire générale de SNES-FSU, principal syndicat du secondaire, déclarait dès le 28 août s'inscrire "dans les décisions de l'intersyndicale". Une participation à la grève du 18 septembre parait donc très probable. Le syndicat a d'ailleurs déposé un préavis de grève chaque semaine pour tout le mois de septembre.

"Le dynamisme des rassemblements et manifestations intersyndicales donne un élan vers la grève du 18 septembre", a déclaré Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré, au lendemain de la journée "Bloquons tout". "La date du 18 septembre est dans toutes les têtes (...) La mobilisation des professeurs sera importante", a-t-elle prévenu dans les colonnes de France Info.

Quelle grève dans l'aviation ?

Dans le domaine de l’aviation, la SNCTA, le principal syndicat chez les contrôleurs aériens, avait appelé à la mobilisation mais a reporté, ce jeudi, sa grève prévue le 18 septembre. La raison avancée pour ce report est l’absence d'interlocuteur au gouvernement pour faire aboutir ses revendications. Toutefois, elle entend poursuivre le mouvement du 7 au 9 octobre prochain.

Du côté des compagnies, FO, la CFDT et la CGT appellent toujours leurs adhérents chez Air France à se joindre au mouvement pour "combattre l'austérité" et déposent un "préavis de grève de 1 à 24 heures".

Quelle grève dans les transports en commun ?

La mobilisation du 18 septembre touchera aussi les transports en commun. À Paris, les principaux syndicats de la RATP (CGT, FO, Unsa Mobilités et CFE-CGC) appellent à "une journée de grève et de manifestation massive". On ne sait pas, pour le moment, quelles lignes de métro et de bus devraient être affectées.

Quelle grève à l'hôpital ?

La fonction publique hospitalière est appelée à la grève le 18 septembre, comme tous les fonctionnaires. C'est aussi le cas des kinés libéraux qui sont appelés à fermer leurs cabinets par la FFMKR, principal syndicat de la profession, pour dénoncer le report de la hausse de leurs tarifs. Objectif ? "Obtenir des mesures immédiates sur le pouvoir d'achat", "mettre la kinésithérapie au rang des priorités publiques" et "confirmer la cohésion de la profession dans la durée".

Enfin, l'intersyndicale (Uspo, FSPF, UNPF, Federgy et UDGPO) appelle les pharmaciens à fermer leurs officines le 18 septembre ainsi que tous les samedis à partir du 27 septembre. Selon l'Uspo, la mobilisation s'annonce bien suivie avec "près de 98% de pharmacies sondées récemment qui déclarent fermer leur pharmacie".

Quelle grève dans la fonction publique ?

La fonction publique est aussi appelée à la grève. La CGT, principal syndicat du secteur, appelle les fonctionnaires à "tout bloquer". FO et la CFDT soutiennent ce mouvement qui concernera donc tous les fonctionnaires comme les hospitaliers, les agents territoriaux ou encore la police municipale.

Dernières mises à jour

08:22 - Dans les transports, une "grève carrée" et massive ?

La SNCF communiquera, mardi après-midi, ses prévisions de trafic. Une chose est sûre, l'appel à la mobilisation sera suivi : ce jour-là "sera très certainement une journée noire", a prévenu le ministre des Transports démissionnaire, Philippe Tabarot. Et si la journée du 10 septembre est apparue comme parfois désordonnée, celle du 18 septembre devrait s'apparenter à une "grève carrée", selon les grandes centrales syndicales, avec des conséquences bien plus importantes et visibles pour les usagers, notamment dans les transports. La CGT-cheminots, l'Unsa-ferroviaire, SUD-rail et la CFDT-cheminots appellent "l'ensemble des cheminotes et cheminots, dans tous les métiers et toutes les fonctions, à agir par la grève".

08:09 - Ce qui est prévu par les syndicats dans l'Education nationale

Sur son site officiel, la FSU, avec l'apport d'autres syndicats : UNSA Education, FNEC FP FO, CFDT Éducation Formation Recherche Publiques, CGT Educ’action et SUD Éducation, appelle à organiser des "heures d’informations syndicales pour faire le bilan de la rentrée", "informer les collègues du caractère brutal, injuste et inacceptable des mesures d’austérité" et indiquent soutenir les mobilisations locales "en lien avec le 18 septembre décidées et menées dans le cadre de l’intersyndicale pour dénoncer les conditions locales de rentrée, refuser l’austérité et exiger des moyens à la hauteur des besoins". "La participation de chacune et chacun à cette journée sera décisive", peut-on également lire dans le communiqué.