Essais nucléaires de Trump : la France teste également ses bombes atomiques, elle n'a jamais arrêté

Essais nucléaires de Trump : la France teste également ses bombes atomiques, elle n'a jamais arrêté Alors que Donald Trump a ordonné la reprise des essais nucléaires aux Etats-Unis, la France n'a, elle, jamais arrêté de tester son arsenal.

Trente ans après l'arrêt des essais nucléaires aux Etats-Unis, le président américain a ordonné à son ministère de la Défense de "commencer à tester" les armes nucléaires du pays, et ce, "immédiatement". Une décision que Donald Trump affirme avoir prise en réaction aux "programmes d'essais menés par d'autres pays". Il cite notamment la Chine et la Russie. Mais qu'en est-il de la France, seule puissance européenne avec le Royaume-Uni à être dotée de l'arme nucléaire ?

Les autorités françaises ont mis un terme aux essais nucléaires en 1996 après avoir réalisé 210 tirs, entre le désert algérien et les îles de la Polynésie française, étalés sur près que quatre décennies. Mais si le pays a stoppé les essais physiques, il n'a jamais arrêté de perfectionner son arsenal nucléaire, ni de le tester. Ces essais se font cependant de manière discrète entre les murs d'un site unique en Europe : le laser mégajoule.

L'infrastructure, située au Barp en Gironde au sein du centre d'études scientifiques et techniques d'Aquitaine du Commissariat à l'énergie atomique (CEA), abrite un programme de simulation d'arme nucléaire. Ce dernier repose sur 176 faisceaux lasers qui circulent à travers des tubes et sont dirigés vers une cible grande d'à peine quelques millimètres explique TF1 Info, qui a pu pénétrer les lieux. En "un milliardième de seconde", les lasers délivrent une énergie plus importante que toute la puissance électrique du monde. Lorsque celle-ci s'abat sur la cible, cela imite les conditions d'une explosion nucléaire. La cible subit "une pression extrême et chauffe à plus de 100 millions de degrés", des conditions proches de celles de l'intérieur du Soleil.

L'expérience se déroule au sein d'une énorme sphère "composée de 10 cm d'épaisseur d'aluminium, et à peu près 30 cm de béton supplémentaires pour compléter sa protection", précise Sébastien Barré, le directeur du centre, à TF1 Info.

Des tests concernant les armes nucléaires sont ainsi réalisés tous les mois afin de prendre des mesures classées secret défense et utilisées pour perfectionner l'arsenal nucléaire. Ces essais sont complétés par d'autres simulations, effectuées de manière virtuelle, servant à calculer d'autres facteurs comme la portée ou la trajectoire du missile nucléaire selon les conditions de lancement pouvant être réalisé sur terre, en mer ou dans les airs. C'est à Bruyères-le-Châtel, dans l'Essonne, que se trouvent les supercalculateurs capables d'effectuer plusieurs millions de milliards d'opérations par seconde et de donner des réponses.

Les essais sur les armes nucléaires relèvent d'un grand enjeu, car si elles restent dissuasives ces armes sont susceptibles d'être déployées à tout moment sur décision du président de la République. Leur discrétion est également primordiale, d'abord pour des raisons de sécurité, mais aussi parce qu'un essai grandeur nature enverrait un mauvais signal à l'international. Un essai nucléaire réel "serait avant tout un signal politique majeur, sans utilité stratégique", estime l'historien spécialiste du nucléaire militaire sur TF1 Info. Alors que la France tient "un discours d'apaisement, de détente, de diplomatie et de dialogue", un essai réel pourrait être compris comme une menace et nuirait à ses relations internationales, tant qu'à son image.