Quels critères pour se constituer un portefeuille boursier ?

Jérôme DESMAS

Que vous soyez néophyte ou expérimenté, la réussite d'un placement boursier repose sur l'art de la répartition de votre épargne sur les marchés financiers.

"Comment les petits actionnaires vivent-ils cette crise de la dette en zone euro ?"

La réussite de la gestion d'un portefeuille boursier repose avant tout sur cette règle : vous ne devez pas utiliser de l'argent dont vous pourriez avoir besoin dans les mois qui viennent. Ceci lève toute contrainte de performances obligatoires à court terme et évite des prises de décision non raisonnées. Par essence, la Bourse subit des variations quotidiennes, plus ou moins spectaculaires. Or, si vous avez besoin de l'argent que vous avez placé sur les marchés, le risque est de vendre vos titres au plus mauvais moment, c'est-à-dire lorsqu'ils ont perdu de leur valeur.

Associer rendement et risque

Pour constituer votre portefeuille, commencez par déterminer la durée pendant laquelle vous souhaitez investir. Les professionnels de la Bourse parlent d'horizon d'investissement. On distingue globalement trois horizons : le court terme (moins de deux ans), le moyen terme (de deux à cinq ans) et le long terme (plus de cinq ans). Les dix dernières années montrent qu'il est plus que souhaitable d'investir pour un minimum de deux ans afin de ne pas être trop exposé aux soubresauts des marchés et échapper aux effets de suivisme. Vous serez moins tenté de céder à la panique en période de crise ou à l'euphorie lorsque les cours s'envolent.

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Si vous n'êtes pas très disponible, le mieux est de souscrire des produits de placement collectif où un gestionnaire s'occupera de suivre le marché. © Visi.stock - Fotolia

Si vous tenez à investir sur le court terme, il est conseillé d'opter pour des fonds monétaires, moins sensibles aux variations de cours. En revanche, sur le long terme, vous pourrez vous orienter directement vers les actions. Pour un constat simple : plus votre horizon de placement est court, plus le temps que vous consacrez à cet investissement doit être important. Aussi, si vous n'êtes pas très disponible, le mieux est de souscrire des produits de placement collectif (SICAV, FCP) où un gestionnaire s'occupera de suivre le marché et de réaliser des arbitrages si nécessaire. Vous pouvez aussi déléguer la gestion de votre portefeuille.

Autre critère important à prendre en compte : la sensibilité au risque. Si vous êtes excessivement prudent, mettez plutôt des obligations d'Etat dans votre portefeuille. Si au contraire, vous êtes prêt à prendre des risques, vous pourrez vous positionner sur des produits plus performants comme les actions ou les produits dérivés. L'enjeu est de trouver le meilleur couple rendement-risque en fonction de votre profil.

Arbitrer entre les actions et les OPCVM

Selon une étude du Crédit du Nord, sur la période 1950-2000, les performances des actions sur un an ont été au mieux de +92,4 % et au pire de -43,8 % tandis que pour les fonds monétaires par exemple, la meilleure performance n'est certes que de 18,4 % mais la moins bonne de +2,7 %, autrement dit une performance tout de même positive. Globalement, du moins risqué au plus risqué, les produits boursiers sont : les produits monétaires, les obligations, les obligations convertibles, les actions et les produits dérivés. Quoi qu'il en soit, pour diminuer votre risque, le mieux est de diversifier vos investissements en choisissant différents types de produits. Et si vous investissez dans des actions, pensez aussi à opter pour des entreprises présentant des profils variés en termes de secteur d'activité. Ainsi, si l'un des secteurs connaît des difficultés, vous pourrez peut-être compenser avec la hausse d'actions investies dans une entreprise positionnée sur un marché plus porteur à ce moment.

Cette diversification est d'autant plus aisée que le montant à investir est important. Si vous détenez un portefeuille boursier inférieur à 1 000 ou 2 000 euros, la possibilité de varier vos investissements sera réduite. Par conséquent, au moment de constituer votre portefeuille, posez-vous aussi cette question : "combien suis-je prêt à investir ?". Songez par exemple que si vous engagez trop peu d'argent, les frais de transaction ou de courtage peuvent vite venir grignoter votre pécule rendant votre portefeuille peu rentable. En ce cas, il est préférable d'investir avec d'autres supports : détenir en direct une part de fonds ou passer par un club d'investissement.