Retraite : la réforme des retraites 2013 de plus en plus détaillée

Retraite : la réforme des retraites 2013 de plus en plus détaillée Le projet de réforme des retraites approche à grands pas. Age de départ, durée de cotisation, augmentation des cotisations... Alors que Jean-Marc Ayrault commence une ultime concertation avec les syndicats, les grandes lignes de la loi se dessinent.

Jean-Marc Ayrault n'a presque rien laissé filtrer dans le journal télévisé de France 2 le 25 août. Mais la réforme des retraites 2013 est bel et bien imminente. Le Premier ministre et les ministres concernés ont entamé lundi 26 août une ultime série de concertations avec les partenaires sociaux. Dans plusieurs mois que le chantier est lancé, on commence à voir nettement se dessiner les grandes lignes de cette nouvelle réforme. Les derniers arbitrages sont attendus avant la fin du mois d'août. Le projet de loi doit être présenté en Conseil des ministres le 18 septembre.

Première information clé : l'âge minimum de départ à la retraite devrait rester fixé à 62 ans, comme le prévoit la réforme Woerth de 2010. Jugeant ce critère "plus juste", le gouvernement préfère jouer sur la durée de cotisation qui devrait, quant à elle, être prolongée. Autre donnée importante : ce prolongement de la durée de cotisation ne devrait pas intervenir avant 2020 si l'on en croit les fuites des derniers échanges entre gouvernement et partenaires sociaux. La loi Fillon de 2003 prévoyait déjà d'allonger la durée de cotisation à 41 ans et trois trimestres en 2020 (contre 41,5 ans aujourd'hui). En calquant de manière "semi-automatique" sa progression sur l'augmentation de l'espérance de vie, le projet de loi 2013 devrait pousser encore la durée de cotisation jusqu'à 42 ou 43 ans. Laurent Berger, leader de la CFDT, a confié à l'issue de son entretien à Matignon que la durée de cotisation pourrait passer à "43 ans en 2035", refusant fermement toute autre concession. Les quatre trimestres validés offerts aux femmes pour chaque enfant seraient aussi progressivement supprimés.

Troisième élément saillant : la mise en place d'un "compte-pénibilité". Il devrait permettre aux salariés exerçant des métiers pénibles de partir plus tôt à la retraite ou de faciliter leur reconversion. Mais les modalités de ce compte et surtout son financement, tous deux très complexes, ne devraient êtres dévoilés qu'après les consultations avec les partenaires sociaux.

Hausse de la CSG ou des cotisations retraites

D'ici là, il faut tout de même trouver des économies pour combler un déficit important. La somme de 7 milliards d'euros à trouver d'ici 2020 a plusieurs fois été évoquée. Deux pistes seraient étudiées pour y parvenir : une hausse de la CSG et/ou une hausse des cotisations salariales et patronales. La première option, un temps favorisée par le gouvernement, a récemment relancé le débat sur le "ras-le-bol" fiscal des Français. Une hausse de 0,5 point de CSG représenterait 6,1 milliards d'euros de recettes en plus, mais pèserait encore un peu plus sur les ménages.

L'augmentation des cotisations, envisagée notamment pour financer la prise en compte de la pénibilité, a subi quant à elle une fronde du patronat et serait moins "efficace" fiscalement : seuls 2,6 milliards d'euros seraient récoltés pour une hausse de 0,1 point des cotisations sur quatre ans. Tout aussi impopulaire, la mise à contribution des retraités eux mêmes est aussi sur la table. Elle peut passer par une hausse de la CSG (les pensions de retraite faisant partie de l'assiette), mais une baisse voire une suppression de certains avantages dont l'abattement de 10 % bénéficiant aux retraités est aussi à l'étude.

EN VIDÉO - Jean-Marc Ayrault va lever un coin du voile sur le brûlant dossier des retraites en recevant les partenaires sociaux lundi et mardi.

"Retraites : dernière ligne droite avant le projet"