Retraite : âge, calendrier, montant... 5 réponses simples

Retraite : âge, calendrier, montant... 5 réponses simples RETRAITE. Elisabeth Borne a dévoilé la réforme des retraites selon le projet du gouvernement mardi 10 janvier. Qui est concerné par la réforme, quel sera le nouvel âge légal de départ à la retraite, quelles sont les exceptions liées à la pénibilité ou aux carrières longues ? Voici 5 points clés de cette réforme.

[Mis à jour le 11 janvier 2023 à 17h24] La Première ministre Elisabeth Borne a dévoilé mardi 10 janvier 2023 le projet de réforme des retraites du gouvernement. Point clé du deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron, la réforme des retraites comprend de nombreuses différences avec le projet dévoilé en 2019 et abandonné suite à l'épidémie de Covid-19. Qu'est-il ressorti de cette présentation d'un projet déjà décrié par une partie de l'opposition et par les 8 plus gros syndicats du pays ? Voici les réponses sur cinq points clés du projet.

1) L'âge légal de départ à la retraite modifié, qui est concerné ?

C'était le point le plus attendu du projet de réforme. Aujourd'hui de 62 ans (depuis la réforme Woerth de 2010), l'âge légal de départ à la retraite sera progressivement réhaussé à 64 ans, au rythme de 3 mois par an à partir de la génération née en fin d'année 1961. La première génération touchée par ce nouvel âge légal de 64 ans sera celle née en 1968. Il lui faudra attendre l'âge de 64 ans pour bénéficier d'un départ à la retraite (à taux plein ou non, en fonction des trimestres de cotisations acquis). Voici le nouvel âge légal de départ, en fonction de votre année de naissance :

  • Génération née en 1961 : 62 ans et 3 mois, départ à la retraite possible en 2023
  • Génération née en 1962 : 62 ans et 6 mois, départ à la retraite possible en 2024
  • Génération née en 1963 : 62 ans et 9 mois, départ à la retraite possible en 2025
  • Génération née en 1964 : 63 ans départ à la retraite possible en 2026
  • Génération née en 1965 : 63 ans et 3 mois, départ à la retraite possible en 2027
  • Génération née en 1966 : 63 ans et 6 mois, départ à la retraite possible en 2028
  • Génération née en 1967 : 63 ans et 9 mois, départ à la retraite possible en 2029
  • Génération née en 1968 : 64 ans, départ à la retraite possible en 2030

2) Quelle est la nouvelle durée de cotisation requise pour bénéficier d'une retraite à taux plein ?

172 trimestres, c'est la durée de cotisation qu'il faudra avoir enregistré pour bénéficier d'une retraite à taux plein dès 2027, quand le projet initial datant de la réforme Touraine en 2014 prévoyait de grimper à ce cap qu'en 2035. L'accélération de ce calendrier permettrait selon le gouvernement d'équilibre le système sans faire passer l'âge légal à 65 ans, comme prévu initialement. Là aussi, l'accélération sera progressive à raison de 3 mois de plus par an pour les générations nées entre 1961 (2e partie de l'année, avec des dates de naissance comprise entre le 1er septembre et le 31 décembre 1961) et 1965. La génération née en 1965 sera la première à devoir enregistrer 43 annuités de cotisation pour bénéficier d'une retraite à taux plein.

3) Quelles sont les particularités de la réforme en cas de carrière longue ?

Pour bénéficier du dispositif "carrière longue", il faudra, si la réforme présentée aboutit, avoir validé au moins 5 trimestres de cotisation avant ses 20 ans, quatre si vous êtes né en fin d'année. Dans ce cas, il sera possible de partir plus tôt à la retraite, sans atteindre la barrière de l'âge légal de 64 ans.

  • Départ à la retraite possible à l'âge de 58 ans : si vous avez commencé à travailler à 14 ans,
  • Départ à la retraite possible à l'âge de 59 ans : si vous avez commencé à travailler à 15 ans,
  • Départ à la retraite possible à l'âge de 60 ans : si vous avez commencé à travailler à 16 ans,
  • Départ à la retraite possible à l'âge de 61 ans : si vous avez commencé à travailler à 17 ans,
  • Départ à la retraite possible à l'âge de 62 ans : si vous avez commencé à travailler entre 18 et 20 ans.

4) Quels sont les critères de pénibilité retenus ?

Le système basé sur le compte professionnel de prévention, le C2P, sera élargi à de nouveaux salariés. Le gouvernement a donné le chiffre de 60 000 nouveaux concernés en plus par an. Le C2P permet de cumuler des points pour partir plus tôt à la retraite, points attribués en fonction de six critères de pénibilité. Les voici :

  • travail de nuit
  •  travail en équipes successives alternantes,
  • travail répétitif,
  • activités en milieu hyperbare (sous l'eau, enceinte de confinement de réacteur nucléaire)
  • les températures extrêmes 
  • bruit

Le port de charges lourdes, les vibrations mécaniques ou encore les postures pénibles n'en font pas partie selon le projet du gouvernement.

5) Quel sera le montant minimal des pensions de retraite ?

C'était aussi un des points attendus puisqu'il figurait parmi les promesses de campagne du candidat Macron en 2022. Le montant de la pension minimale de retraite sera revalorisé pour les nouveaux retraités. Il atteindra 1200 euros par mois, soit un montant équivalent à 85% du Smic. Le minimum de pension ne sera ainsi plus indexé sur l'inflation comme aujourd'hui mais sur le Smic. Cette hausse sera valable pour les personnes prenant leur retraite à partir du 1er septembre 2023, si la réforme des retraites entre en vigueur d'ici là. Pour les retraités actuels, le gouvernement a annoncé une possible revalorisation dépendant de nouvelles discussions avec l'opposition et les organisation syndicales.