Cette "règle" est imposée à tous les locataires alors qu'elle n'est pas obligatoire
Cela désarçonne beaucoup de monde. Trouver un logement est bien souvent un long parcours du combattant, notamment dans les grandes villes. Parvenir à décrocher une maison ou un appartement coup de cœur n'est pas chose aisée tant les conditions à remplir pour obtenir un toit sont nombreuses. Et ce, sans parler de la subjectivité du choix du propriétaire lorsqu'il dispose de deux dossiers identiques.
Pour décider à qui il va louer son bien, celui-ci ne peut pas (théoriquement) se baser sur l'âge, le sexe, l'orientation sexuelle, l'apparence physique, le handicap, la religion ou encore les opinions politiques du candidat. Mais pour ce dernier, difficile de prouver que c'est à cause d'un de ces critères qu'il n'a pas été retenu.

En revanche, un propriétaire peut tout à fait faire son choix à la lumière de la situation financière du prétendant. Le type de contrat (CDI, CDD, intérim…), la présence ou non d'un garant et, surtout, les revenus du futur locataire sont ainsi déterminants. S'il juge que les ressources sont insuffisantes, le bailleur est dans son droit de refuser de louer son bien au postulant. Cela n'est pas considéré comme discriminatoire selon le site service-public.fr alors que les textes indiquent qu'"aucune personne ne peut se voir refuser la location d'un logement pour un motif discriminatoire", parmi lesquels leur "situation économique".
Si le flou demeure sur ce point là, il persiste également sur règle très souvent appliquée par les propriétaires et agences immobilières : avoir un salaire net trois fois supérieur au montant du loyer pour pouvoir prétendre au logement. Un critère qui, la plupart du temps, entraîne un écrémage de bon nombre de dossiers, laissant autant de candidats sur le carreau.
Cette "norme" a été établie à partir de statistiques qui estiment à 30% la part du logement dans le budget. Pour éviter que des locataires se retrouvent dans le rouge et, donc, dans l'incapacité de payer, les bailleurs préfèrent celles et ceux qui rentrent dans cette clous (avec un garant bien souvent). Pourtant, rien dans la loi n'oblige les locataires à gagner le triple du loyer qu'ils paient. Cela est simplement entré dans les mœurs et est devenu un usage courant.
Une pratique qui, bien qu'elle n'assure pas davantage aux propriétaires le paiement du loyer, devrait s'intensifier. Selon les derniers chiffres, 1 locataire sur 30 a un retard de paiement de plus de 30 jours, contre 1 sur 100 en 2019.