Cette nouvelle taxe cible tous les Français, elle pourra être prélevée automatiquement
La recherche de ressources financières pour l'Etat n'en finit plus. De là à dire : "à chaque jour sa nouvelle proposition de taxe ?" Presque. Alors que les décisions définitives quant aux nouveaux impôts et taxes n'ont pas encore été prises, une idée de revenus supplémentaires est remise sur le devant de la scène. Elle n'émane pas de n'importe où puisque la proposition est formulée par le camp politique de Michel Barnier et soutenue par le président de la République.
Présentée au grand public comme une taxe, il s'agirait plus exactement de créer une nouvelle amende qui viserait tous les Français. On ne parle pas ici d'une nouvelle infraction routière, d'un nouveau délit pénal ou de toute autre sanction inédite qui viendrait "emmerder les Français" selon la célèbre formule de Georges Pompidou, mais d'un dispositif pour "responsabiliser" la population.
Pour ce faire, l'objectif est de taper au portefeuille. Portée par la droite, vantée au printemps dernier par Gabriel Attal, la "taxe lapin" a été abandonnée compte-tenu du chamboulement politique qui s'en est suivi. Mais cela n'est pas tombé aux oubliettes puisqu'il est à nouveau proposé de mettre en place ce dispositif.
Il s'agirait de sanctionner financièrement les personnes ayant pris un rendez-vous chez le médecin et ne se présentant au cabinet, sans avoir prévenu au préalable. Le montant de l'amende n'est pas déterminé dans le texte étudié par le Sénat mais la somme de 5 euros avait été évoquée il y a quelques mois. Pour la régler, deux options sont proposées : soit le patient pourrait payer directement l'amende auprès de la sécurité sociale, soit la "Sécu" rembourserait moins bien la prestation médicale suivante afin de récupérer automatiquement son dû.
Si ce texte, proposé par la sénatrice Corinne Imbert (LR), a de grandes chances d'être adopté par le Sénat, rien ne dit qu'il sera retenu dans le projet de loi final et, donc, mis en œuvre. D'autant que les médecins eux-mêmes ont fait part de leur scepticisme sur l'intérêt de ce dispositif. Quant à Emmanuel Macron, il avait affirmé, en 2023 auprès du Parisien, vouloir "un peu sanctionner ceux qui ne viennent pas aux rendez-vous".