Pastille écologique : les constructeurs en colère

Pastille écologique : les constructeurs en colère Les constructeurs français ont bondi à l'annonce de la mise en place d’une pastille écologique dès janvier 2016. Ils critiquent la catégorisation proposée par le ministère de l’Environnement et notamment la discrimination faite, selon eux, au diesel.

[Mis à jour le 3 juin à 14h03] La pastille écologique n'en finit plus de faire parler. Présentée cette semaine par Ségolène Royal, la mesure vise à discerner les véhicules propres et les plus polluants via un système de catégories. Les constructeurs français ont réagi dans un communiqué, critiquant le mode de classement présenté. Pour rappel, les voitures seront réparties dans sept classes de la plus propre à la moins écologique via des pastilles de couleurs. Si l’apposer sur son pare-brise se veut facultatif, les villes pourront profiter du dispositif pour favoriser la circulation des véhicules propres via différents avantages (stationnement gratuit par exemple).

Dans un communiqué commun de leurs associations (CCFA et CSIAM), les constructeurs regrettent la guerre faite au diesel et notamment le fait que les toutes dernières motorisations diesel, celles correspondant aux normes européennes Euro6b, se voient exclues de la pastille la plus propre, la n°1 réservée uniquement aux motorisations essence les plus récentes. "En effet, la réglementation européenne a ramené les émissions de polluants des véhicules diesel à un niveau équivalent à ceux des véhicules essence", soulignent-ils.

"De nouvelles pastilles sur les pare-brise des voitures : une mesure inefficace ?"

Dans le dispositif présenté mardi, ces blocs diesel de dernière génération sont répartis dans la catégorie n°2 en compagnie des voitures essence produites entre janvier 2006 et décembre 2010. Une ineptie pour les constructeurs qui s’appuient sur les récentes déclarations de François Hollande lors de sa visite de l’usine PSA de Trémery le 27 mars dernier. "Je veux souligner que les moteurs diesels aussi, les plus récents, sont les plus performants en matière de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre", avait alors déclaré le président de la République. "C’est très important de le dire (…) nous devons aussi défendre le moteur diesel de haute performance qui est produit ici." Les constructeurs soulignent enfin que l’initiative française n’a été imitée par aucun pays européen, Londres devant même permettre aux moteurs diesel Euro6 d’entrer gratuitement dans la future zone à ultra basse émission, prévue pour être mise en place en 2020.