Scandale Volkswagen : pouvez-vous être concerné par les tests aléatoires ?
[Mis à jour le 30 septembre à 09h39] Les tests aléatoires sur les véhicules diesel débuteront ces prochaines heures en France et on en sait un peu plus sur leurs modalités. C’était le souhait de la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal jeudi, une proposition réaffirmée dans les colonnes du Journal du Dimanche. Ségolène Royal estimait alors qu’il s’agissait de la meilleure façon de restaurer la confiance des automobilistes par le biais d’une action "neutre, collective, non contestable" et destinée à rassurer les Français inquiets de la qualité de leurs véhicules après les révélations successives portant sur la fraude de Volkswagen aux tests antipollution. Ceux-ci débuteront jeudi 1er octobre comme confirmé par le ministère de l'Ecologie. Ces tests doivent avoir lieu selon un mode précis, via "un échantillon tiré au sort" parmi tous les modèles diesel potentiellement concernés et de toutes marques. Ils doivent permettre de comparer les émissions de gaz polluants avec les chiffres donnés par les constructeurs après les tests officiels qui ont cours en Europe.
Ségolène Royal l’admet déjà, il y aura forcément des écarts et on peut même supposer qu’ils seront significatifs. Pourquoi ? Tout simplement car les essais officiels sont réalisés dans des conditions très particulières, loin d’être révélatrices de l’utilisation quotidienne (accélération très progressive, ligne droite, absence de la plupart des systèmes embarqués et de sécurité pour alléger le véhicule…). Or, le gouvernement l’annonce, les tests aléatoires réalisés cette semaine le seront dans "des conditions réelles de circulation". Mais quels modèles peuvent être tirés au sort ? A priori tous les modèles diesel en circulation aujourd’hui en France. Pas d'inquiétude toutefois, vous devriez pouvoir conserver votre véhicule cette semaine ! Si le ministère de l’Ecologie avait précisé que les modèles seraient envoyés pour 24 à 48 heures à l’UTAC-Ceram, l’organisme chargé des contrôles officiels, à Monthléry dans l’Essonne (Ile-de-France), il s'agirait au final de modèles appartenant à des concessions. C'est ce qu'a confié un représentant du gouvernement au Parisien ce mercredi, précisant que le tirage au sort des modèles avait été effectué et concernait des modèles neufs ou d'occasion présents dans les concessions. Des particuliers ont également déposé des candidatures spontanées afin que leur véhicule personnel soit testé.
Comment ces tests vont-ils être effectués ? Les véhicules tirés au sort repasseront d'abord en laboratoire avant d’être également testés sur route selon Le Monde. Autre possibilité, un système portable de mesure. Ce système portable (dit PEMS) est cité à de multiples reprises comme devant être le nouvel outil de contrôle pour les futurs tests européens. La réforme fait l’objet de discussions entre l’Europe et les constructeurs. Plusieurs d’entre-eux militent pour un report de son utilisation. Mais comment fonctionne-t-il ? Il s’agit d’un système apposé sur le véhicule et relié au pot d’échappement. Il en existe plusieurs types. Certains sont directement posés à l’arrière de la voiture et ressemblent plus ou moins à un porte-vélo, d’autres nécessitent l’emploi d’une petite remorque. Leurs fonctionnements sont similaires. Relié au pot d’échappement, il mesure les émissions réelles lorsque le véhicule est en circulation, tout en différenciant les gaz (oxydes d’azote dit Nox plus particulièrement cité dans le scandale Volkswagen mais aussi les particules fines ou le CO2). Une commission de suivi doit valider ces prochaines heures le processus. Elle regroupera des représentants d’ONG environnementales, de l’UTAC-Ceram, de la répression des fraudes, du ministère de l’Ecologie et des chercheurs indépendants. Il faudra donc encore patienter pour connaître la liste des véhicules tirés au sort et surtout les résultats de ces tests. Ils devraient être divulgués officiellement d'ici le 10 octobre.
EN VIDEO - Chantal Jouanno demande une réforme européenne des contrôles :