24h du Mans : le gros coup d'Alpine ? Pourquoi c'est possible
Alpine et les 24H du Mans, c'est une grande histoire d'amour magnifiée évidemment par la victoire de la Renault-Alpine A442B en 1978, prélude à l'engagement de Renault en F1 avec ses moteurs turbo. Ces dernières années, la marque dieppoise a brillé à de multiples reprises en LMP2 avec une barquette conçue par Oreca puis des prototypes fermés, animant une catégorie à la lutte toujours acharnée en piste.
Depuis 18 mois, la marque a fait le grand saut en se lançant à l'assaut d'une catégorie reine, les Hypercars, qui a séduit nombre de grands constructeurs comme BMW, Cadillac, Peugeot et les favoris Toyota et Ferrari, double tenant du titre. Le début de saison prometteur d'Alpine en championnat du monde d'Endurance (WEC) a fait naître de grands espoirs parmi les supporters. Reste la (très) grosse inconnue de la fiabilité sur 24 Heures, l'A424 n'ayant même pas vu la nuit l'an dernier, les deux voitures abandonnant suite à des problèmes moteur après 6 heures de course à peine.
Une chose est sûre : le rythme en piste est là, à l'opposé de Peugeot qui s'apprête à vivre des 24H du Mans 2025 bien difficiles en queue de peloton. L'Alpine est véloce dans les courbes rapides et bien adaptée au circuit atypique du Mans. De quoi aussi donner de légitimes ambitions à l'heure de viser un gros coup. Oui, Alpine peut viser la pole position à l'issue des essais qualificatifs et de l'Hyperpole finale qui déterminera la grille de départ jeudi soir (premiers essais qualificatifs pour l'Hyperpole mercredi, les 15 premiers étant qualifiés). Les Bleus ne manquent pas d'atouts au moment de se lancer à l'assaut du chrono, une chasse toujours symbolique à l'heure de débuter une course d'Endurance mais qui permet de marquer les esprits et de s'offrir un très joli coup de publicité en Mondovision, surtout face à de tels rivaux.

Si elle a perdu son chef de file Nicolas Lapierre passé dans l'encadrement, l'écurie française peut s'appuyer sur plusieurs pilotes rapides dans l'exercice du tour chrono. On pense évidemment à Fred Makowiecki. L'ex-flèche de Porsche a déjà montré son habileté dans l'exercice au Mans notamment dans une catégorie GT où il a longtemps fait figure de référence et d'épouvantail. Mick Schumacher, pour sa 2e participation, partagera le même volant et pourrait aussi montrer le bout de son nez au moment de se lancer dans un tour rapide.
Sur l'autre A424, la n°35, Paul-Loup Chatin semble faire figure de capitaine de route avec Ferdinand Habsburg et Charles Milesi. A la journée test disputée dimanche, la A424 n°36 s'est placée à la 3e position dans le sillage de Toyota et Ferrari avec un excellent 3'27''313 claqué par Mick Schumacher… Soit 3 secondes de mieux qu'en 2024 sur une piste il est vrai en partie resurfacée dans sa dernière partie et avec une vitesse de pointe en deçà de ses rivaux (336 km/h contre plus de 340 km/h pour les plus rapides dans les Hunaudières). Décidément prometteur…