"En toute objectivité…" Calvaire en vue pour Peugeot aux 24H du Mans, un pilote sans espoir
On n'ira pas jusqu'à écrire comme la référence britannique Autosport que Peugeot a déjà perdu les 24H du Mans 2025 avant même le départ prévu samedi à 16h. La classique mancelle a vécu trop de bouleversements et de scénarios mythiques pour ne pas laisser une lueur d'espoir au Lion... Il n'empêche que le verdict de la piste semble implacable pour Peugeot à l'aube de la troisième participation consécutive de l'hypercar française 9X8.
Alignée dans sa version évoluée avec aileron arrière inaugurée l'an dernier, la Peugeot 9X8 peine toujours à rivaliser avec les meilleures Hypercars du plateau. À l'issue de la Journée Test, dimanche 8 juin, les deux prototypes français pointaient à de lointaines 19e et 21e positions, à plus de trois secondes du chrono de référence signé par la Toyota n°8 de Brendon Hartley en 3'26"246. Un boulevard qui ne fait en réalité que confirmer les difficultés entrevues depuis le début de saison en Championnat du monde d'Endurance (WEC). Bien que Peugeot ait pu dérouler son programme de préparation sans accroc majeur lors de cette répétition générale, émergeait déjà un certain fatalisme dans le clan tricolore avant le départ de la course ce samedi 14 juin. Les qualifications disputées mercredi n'ont pas vraiment rassuré le Lion qui n'a pas placé aucune de ses voitures en Hypercars, se contentant des 18e et 19e chronos.
Interrogé sur ses sensations au volant de la 9X8 n°94, l'expérimenté Loïc Duval, vainqueur en 2013 avec Audi, n'a pas fait mystère du défi qui attend Peugeot : "Ce qu'on a fait aujourd'hui, c'est ce qu'on pouvait faire. Il y a un règlement spécifique pour cette course et, si on compare à Spa, on n'est pas au même niveau. Pour nous, ça nous pénalise un peu. Il faudra faire une course propre, mais côté rythme, on ne pourra clairement pas se battre avec les meilleurs. Ce n'est pas une surprise, on savait à quoi s'attendre."
Sans miser ouvertement sur un podium qui semble d'ores et déjà hors de portée sauf hécatombe dans le peloton de tête, le pilote français assure que son équipe visera avant tout à "faire la meilleure course possible avec ce qu'on a." Et d'ajouter : "Ce qui compte, c'est d'être le plus régulier possible. On l'a vu à Spa avec Toyota, même s'ils n'ont pas toujours le rythme, ils arrivent à faire des chronos stables du premier au dernier tour. C'est crucial, et c'est là-dessus qu'on doit travailler."
Si Peugeot a indéniablement progressé ces derniers mois, comblant une partie de son retard initial, Loïc Duval concède que la marque au Lion part encore "d'assez loin" par rapport à la concurrence. Le spectre des problèmes récurrents de la 9X8, notamment en matière de gestion des pneumatiques et de montée en température, continue de planer sur les ambitions de Peugeot. "La chauffe des pneus est toujours une inquiétude, admet Duval. Ça dépend des conditions météo, c'est difficile à prévoir. Le circuit est composé de longues lignes droites donc les températures redescendent, il peut aussi faire relativement frais, même au mois de juin." Autant de facteurs imprévisibles susceptibles de compliquer encore davantage la tâche des Lions sur le circuit sarthois, d'autant que la météo reste incertaine...
Dans ce marasme ambiant, la petite lueur est venue des stands. L'écurie Peugeot a remporté le Pitstop challenge, une compétition désormais organisée dans la semaine et qui récompense l'équipe qui a réalisé une simulation de changement de pneus la plus rapide, signe que le Lion a tout de même bien préparé son défi. De là venir jouer les trouble-fêtes en cas de défaillance des favoris ou de course très animée en tête, il y a encore du chemin et de nombreux rebondissements à imaginer. Mais Le Mans en a vu bien d'autres...