Mercedes, l'histoire d'un pionnier de l'automobile Mercedes et le régime nazi

Symbole de l'industrie allemande en temps de paix grâce à des modèles façonnés pour une clientèle fortunée (la 500 K en est la plus belle expression), Daimler-Benz le sera aussi en temps de guerre. Les années 1920 voient l'application plus ou moins réussie du fordisme dans les usines de la nouvelle entité Daimler-Benz dont les finances ne sont guère reluisantes. Passée la "Grande Dépression" se profile pourtant une période prospère. Les comptes du groupe voient en effet d'un bon œil l'accession au pouvoir du parti nazi. Par pragmatisme et intérêt économique, Mercedes participe activement à l'effort de guerre. Dès le début des années 1930, la production et les bénéfices explosent : outre les voitures particulières essentiellement utilisées par les haut dignitaires nazis, des pièces et modèles d'avions de chasse, de tanks ou de sous-marins sortent des usines du groupe.

Une fois la Seconde Guerre mondiale déclenchée, la production est rendue possible par l'utilisation de travailleurs forcés, de prisonniers de guerre et de déportés. La main d'œuvre, d'abord française puis essentiellement soviétique, évolue dans des conditions épouvantables. Certains périssent, d'autres vivront l'enfer dans les camps de concentration. L'histoire officielle de Mercedes-Benz ne dissimule pas ces heures noires et l'entreprise a reconnu son rôle auprès de la folie nazie, participant de surcroît aux bonnes œuvres d'une fondation nationale pour la compensation des maux dont ont souffert les populations persécutées durant la guerre.

La paix retrouvée, Mercedes s'appuie sur ses nouvelles capacités de production, certes bombardées dans les derniers mois du conflit planétaire, mais sérieusement modernisées. Le fonctionnement du groupe repose alors sur sa production de camions mais sa renaissance se profile déjà.