La Corée du Sud boycotte Okja et fait pression sur Netflix
Bong Joon-Ho et la Corée du Sud sont décidément en très mauvais termes. Le réalisateur était déjà sur une liste noire d'artistes censurés en raison de leurs opinions politiques et visiblement, la situation n'est pas prête de s'améliorer. Les trois plus grands exploitants de films en Corée du Sud ont décidé de boycotter le nouveau film du réalisateur présenté à Cannes "Okja", en raison du fonctionnement de Netflix. En effet, la plateforme vidéo est accusée de ne pas respecter la chronologie de diffusion médiatique en vigueur dans ce pays, qui requiert un délai de trois semaines entre la sortie au cinéma et la sortie digitale. CGV, premier exploitant cinématographique de Corée du Sud a déclaré que Netflix "doit respecter les règles et valeurs de l'écosystème cinématographique. Nous attendons toujours leur réponse, mais les perspectives de voir diffuser 'Okja' dans nos salles sont minces pour l'instant, si Netflix s'en tient à sa position originelle". Les exploitants demandent donc à Netflix de retarder la distribution télévisée de "Okja", leur laissant ainsi toute l'exclusivité pendant ce laps de temps.
Initialement, le film devait être dévoilé fin juin dans les cinémas. Si le boycott est maintenu, le film sera privé de 93% des salles de cinéma du pays, ce qui représenterait une perte colossale pour Netflix et pour le cinéaste. Parallèlement, le distributeur du film Next Entertainment World, aurait ouvert les négociations avec des cinémas sud-coréens indépendants, qui ne représentent que les maigres 7% restants des salles nationales. La plateforme n'a pas encore répondu à cette demande. Le conflit est donc en suspens en attendant la réaction officielle de Netflix.