"Je le prends comme une mission" : Manu Payet se confie sur le doublage de Kung Fu Panda 4

"Je le prends comme une mission" : Manu Payet se confie sur le doublage de Kung Fu Panda 4

Pour la sortie de "Kung Fu Panda 4" au cinéma, Manu Payet se confie sur le doublage du protagoniste, Po, dans tous les films de la franchise. Interview.

Le Guerrier Dragon fait son retour dans les salles de cinéma. Petits et grands peuvent découvrir en salles Kung Fu Panda 4, nouveau volet de la saga de films d'animation Dreamworks, ce mercredi 27 mars 2024. Dans ce nouvel épisode, le panda Po embrasse sa vie de maître du kung-fu. Mais le destin en a décidé autrement, puisque le guerrier est nommé chef spirituel de la vallée de la Paix, et doit donc trouver son digne successeur. Mais la transmission et le changement ne sont absolument pas à son goût...

Avant la sortie du film au cinéma, nous avons rencontré Manu Payet, qui double le héros de Kung Fu Panda depuis 2008. Si l'acteur avait peur de "faire le film de trop", il voit son travail comme une fierté et n'hésite pas à confier les secrets de doublage de ce nouveau volet. Retrouvez notre interview avec l'acteur français ci-dessous.

"Kung Fu Panda 4 : Interview Manu PAYET"

Vous doublez Po dans Kung Fu Panda pour la quatrième fois, qu'est-ce qui vous plait dans l'idée de reprendre ce personnage ?

Manu Payet : Tout me plaît. Surtout le fait d'aller travailler pour raconter l'histoire en français pour les enfants de France, c'est une grande fierté. Je le prends carrément comme une mission, pour faire la meilleure version française possible. Je veux que ça fasse aux enfants ce que les meilleures versions françaises ont fait pour moi dans mon enfance.

Et comment on fait la meilleure version française possible ?

En étant le plus sincère possible. En étant même un peu naïf. En étant Po ! Et ma fierté, presque ma loyauté, ma fidélité à ce personnage et à ses aventures, a été récompensée parce que le film est génial, il est super, j'avais un peu peur au fond de moi que quatre, c'était un de trop. Et finalement... p***** trop fort les mecs !

Ce film parle de changements, de la peur du changement et d'accepter le changement. C'est quelque chose qui vous parle ?

Bien sûr ! A chaque fois que je double un Kung Fu Panda il y a un message à l'intérieur qui est que pour moi. Parfois j'ai l'impression qu'ils attendent que j'ai besoin de l'entendre pour faire le film. C'est génial ! Ma fille est petite et ça parle de transmission, de lâcher prise, "c'est pas grave, laisse". Et ça c'est un trésor. Une fois que tu commences à palper ça de manière un peu comprendre et à comprendre de quoi il s'agit et le bien que ça peut faire et de lâcher prise et d'être plus indulgent avec soi-même, tu te dis : "comment j'ai fait sans ça jusque là".

On apprend avec les films d'animation même en étant adulte...

Absolument, absolument. Après, y en a qui ont pas juste besoin de les voir, mais qui ont besoin de les faire pour que ça rentre (rires).

Comment se passe le doublage en français ? Est-ce que vous vous basez sur le travail de Jack Black (qui double Po en VO) ou est-ce qu'il y a des différences ?

Il y a une différence dans le jeu d'acteur dans la façon dont on rend vraiment français le délire. Même dans la déconne il y aura chez nous peut-être plus d'ironie ou de cynisme... Parfois on a arrêté le film parce qu'on se rendait compte que c'était pas clair, mais on a le même temps pour le dire. Tu es dirigé par quelqu'un dont c'est le métier de faire du doublage, Barbara Tissier ici, qui te dit : "attention, poses plus ta voix, attention, on a mal compris, prend ton temps..." Il faut que ça soit subtil. On a réussi quand même, sur les autres en tout cas, à apporter tout ça. On se dit pas, je pense, que ça doit être pas mal en VO. On a eu un prix d'ailleurs pour le doublage du premier. On a réussi à garder tout l'humour, toutes les blagues, le cheminement des personnages, à la française. Et ça fait pas cheap.

En parallèle de la sortie de Kung Fu Panda 4, vous êtes en tournée pour votre one-man show "Emmanuel 2" dans lequel vous racontez votre vie de "Papa boomer" : est-ce que doubler un panda qui fait du kung-fu, c'est votre manière à vous de rester môme ?

(Rires) Bien sûr ! C'est ce que je dis souvent, dans notre métier c'est important de garder notre part d'enfance. Pour jouer, il faut garder une part d'enfance. C'est notre métier ! Si tu n'y croies pas un minimum, si tu perds ton âme d'enfant, car ce sont les enfants qui croient que Po existe vraiment, jusqu'à un certain âge bien sûr. Si toi, comédien, tu n'y croies pas un minimum, comment tu vas faire pour faire passer une histoire à quelqu'un ? Donc rien que pour croire, il faut rester enfant.