On a vu la Palme d'or 2024 avant sa sortie au cinéma, et ce n'est pas du tout ce que vous croyez

On a vu la Palme d'or 2024 avant sa sortie au cinéma, et ce n'est pas du tout ce que vous croyez Anora, film de Sean Baker sacré Palme d'or au Festival de Cannes 2024, sort au cinéma cette semaine. Et c'est à ne pas rater.

Les films primés au Festival de Cannes ont n'ont pas toujours les faveurs du public. Depuis 30 ans, la Palme d'or fait des flops en salles, et ce prix prestigieux, s'il attise parfois la curiosité, ne suffit plus à remplir les salles de cinéma. Il faut dire qu'e le cliché perdure : les palmes récompenseraient des films trop intellectuels ou contemplatifs réservés à un public averti de cinéphiles, contrairement à un public plus ponctuel (mais plus nombreux) qui va privilégier les blockbusters hollywoodiens ou comédies à la française.

Pourtant, on vous recommande de découvrir le film primé en 2024, qui se révèle être une comédie (c'est déjà suffisamment rare pour être noté) rafraichissante, drôle et explosive ! En mai dernier, c'est en effet Anora qui a remporté le précieux sésame. Il s'agit du dernier film de Sean Baker, réalisateur américain connu pour les portraits des marginaux oubliés du rêve américain.

© Augusta Quirk - 2024 Anora Productions, LLC

Après The Florida Project et Red Rocket, c'est l'escort-girl Anora, jouée par Mickey Madison, qui est au cœur de l'intrigue. Sa rencontre avec le fils immature d'un (très) riche oligarque russe va lui ouvrir les portes d'un conte de fée qu'elle n'espérait plus. Mais leur mariage sur un coup de tête ne va pas plaire du tout aux parents du jeune garçon, qu'ils vont tenter de remettre sur le droit chemin.

L'histoire d'Anora commence comme celle de Cendrillon, en admettant que cette dernière ait pu être une escort qui n'a pas sa langue dans sa poche. Le début du long-métrage fait une peinture de deux mondes qui n'étaient pas censés entrer en collision. Sensuel et assez classique dans son début, le film finit toutefois par basculer (et c'est une très bonne chose) dès que le conte de fée s'effrite et que la réalité rattrape les deux "tourtereaux". 

Anora devient alors une comédie potache hilarante, décomplexée et rafraichissante, une course-poursuite explosive et imprévisible dans les rues de New-York. Mais le tour de force de Sean Baker reste la maitrise de son écriture, passant de la comédie au drame avec aisance, sans perdre de vue son héroïnes toujours digne (Mickey Madison crève littéralement l'écran), ni la critique sociale. Anora, c'est un Pretty Woman réaliste, c'est Cendrillon sans sa belle pantoufle. Le final, qui rappelle le spectateur à la réalité après la farce, est terrassant. Et c'est probablement cette maîtrise qui lui a valu sa Palme d'or très méritée. En France, il est possible de découvrir le film le 30 octobre.