"Cette fois, ça ne se passera pas comme ça" : le discours bouleversant de Judith Godrèche aux César

"Cette fois, ça ne se passera pas comme ça" : le discours bouleversant de Judith Godrèche aux César L'actrice Judith Godrèche a fait une apparition aux César pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles dans un discours vibrant.

C'était un discours très attendu par tous les observateurs du cinéma français. Annoncée pendant un temps, il n'était pas assuré que Judith Godrèche se déplace à l'Olympia à l'occasion des César. Mais l'actrice de 51 ans a bien fait une apparition remarquée et applaudie ce vendredi 23 février pour dénoncer les violences sexistes et sexuelles qui gangrènent le monde du cinéma.

Après une standing-ovation, Judith Godrèche, visiblement très émue, est revenue sur les violences sexistes et sexuelles dans le monde du cinéma en s'interrogeant sur le silence de la profession de se faire blacklister : "Les films nous regardent autant que nous les regardons. Il est également fait de notre besoin d'humanité. Pourquoi accepter que cet art soit utilisé comme couverture pour trafic de jeunes filles ?" avant de marteler : "Nous pouvons décider que des hommes accusés de viol ne puissent pas faire la pluie et le beau temps dans le cinéma. Cette fois, ça ne se passera pas comme ça."

Depuis le début de l'année 2024, Judith Godrèche est devenue une figure d'un MeToo à la française et d'un regain d'une prise de conscience dans le milieu du cinéma. L'actrice de 51 ans a porté plainte contre les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon le 6 février dernier.

Accusations contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon

Judith Godrèche accuse le premier, avec qui elle a entretenu une "relation" durant six ans à partir de ses 14 ans (Benoît Jacquot en avait 39 ans) de "viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans". Elle dénonce une "emprise" et une perversion exercée par le réalisateur de Les adieux à la reine et La désenchantée, ainsi que des relations exuelels parfois brutales avec le cinéaste. Benoît Jacquot nie les accusations et parle, de son côté d'une relation "amoureuse" "dénuée selon lui de brutalité et de prédation".

Judith Godrèche a également porté plainte contre le réalisateur Jacques Doillon pour "viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité". Elle a dénoncé, au micro de Fance Inter en février dernier, deux agressions, dont l'une se serait déroulée "dans la maison de Jane Birkin", et l'autre sur le tournage du film La fille de 15 ans. "Tout d'un coup, il décide qu'il y a une scène d'amour, une scène de sexe entre lui et moi", précise-t-elle sur France Inter. "J'enlève mon pull, je suis torse nu, il me pelote, me roule des pelles", sur 45 prises. Jacques Doillon a démenti formellement et annoncé sa volonté de porter plainte pour "diffamation". Dans le sillage de Judith Godrèche, d'autres actrices ont également dénoncé ces deux réalisateurs, notamment Isild Le Besco et Anna Mouglalis.