Les pires catastrophes écologiques en France SNR ou le recyclage de l'aluminium qui vire au cauchemar

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L'aluminium, qui entre dans la fabrication de nombreux emballages, est recyclable à l'infini. © Alain Henri

Le cas de la société SNR (Société Nationale de Revalorisation) n'est malheureusement pas isolé. Il s'agit d'une société qui a pendant des années bravé les règlementations environnementales en toute impunité.

Au départ, l'activité de l'entreprise est louable puisqu'elle récupère des déchets d'aluminium pour les fondre et les transformer à nouveau en matière première réutilisable. L'intérêt du recyclage de l'aluminium est qu'il est recyclable à l'infini, alors qu'il est coûteux et polluant à prélever (sous l'état de bauxite) et très fréquemment utilisé dans l'industrie du fait de ses nombreuses qualités. Son recyclage permet d'économiser 95 % d'énergie par rapport à une production primaire, d'où un intérêt économique certain.
SNR est quasiment dès le départ classée en ICPE (Installation Classée pour la Protection de l'Environnement), pour son impact potentiellement négatif sur l'environnement et la santé et a donc besoin d'un arrêté préfectoral pour fonctionner. Si le cadre juridique est officiellement très contraignant, la réalité est différente : les établissements les plus sévèrement contrôlés ne le sont en moyenne qu'une fois par an.

SNR devait au départ se limitait à la fonderie, mais l'usine ne pouvait pas traiter les déchets enduits de peintures, d'huiles ou de graisses. Ce qu'elle a pourtant fait entre 1977 et 1994, sans autorisation. Un nouvel arrêté a régularisé la situation à cette date-là, mais SNR a largement dépassé les productions autorisées en tonnage et surtout, à cette époque-là aucune limitation n'a été donnée quant aux émissions de dioxines issues des fumées de traitement. Des mesures effectuées en 1998 ont montré un taux de dioxines de plus de 5 nanogrammes, soit 150 fois la norme européenne autorisée. Ce n'est qu'en 2000 que l'entreprise est contrainte d'installer des cheminées et un système de traitement des dioxines : pendant 23 ans ses activités ont eu des conséquences importantes sur l'environnement local.

D'autres problèmes majeurs ont été soulevés et il a fallu des années pour que l'entreprise prenne les mesures de protection nécessaires. Ce qui n'aurait pas été possible sans le travail des associations de riverains, qui ont commencé à ressentir les effets de la pollution dès les années 1990 et ont fini par médiatiser le problème afin de se faire entendre.