Test du Nothing Phone 2a : sous ses apparences modestes se cache un véritable champion

Test du Nothing Phone 2a : sous ses apparences modestes se cache un véritable champion Nothing a récemment dévoilé son tout premier smartphone "low cost", le Nothing Phone (2a). Nous avons pu tester ce dernier en avant-première pour vous livrer nos impressions en exclusivité.

Nothing est une entreprise encore jeune. En seulement quelques années, la petite marque fondée par Carl Pei (ex-CEO de OnePlus) a réussi à se faire un nom dans l'industrie de la tech. Tout d'abord avec ses écouteurs semi-transparents Ear (1) et Ear (2), puis avec deux smartphones très prometteurs, les Nothing Phone (1) et Nothing Phone (2).

Début 2024, Nothing décide de s'attaquer à un nouveau marché : les smartphone "low cost", avec un produit tout juste annoncé : le Nothing Phone (2a). Disponible à partir de 349 euros chez nous, le Phone (2a) se frotte donc à des cadors comme Samsung avec ses Galaxy A ou Google avec ses Pixel a.

Nous avons pu tester le Nothing Phone (2a) pendant plusieurs semaines afin de vérifier s'il s'agit oui ou non, d'un bon smartphone d'entrée de gamme, et ce dernier cache bien des surprises.

Le récap de notre test du Nothing Phone (2a)
  • Un design original et typique de chez Nothing.
  • De très bonnes performances au sein de vos applications et/ou jeux vidéo.
  • Une bonne autonomie couplée à une charge très correcte.
  • Un excellent rapport qualité/prix
  • Le revêtement plastique qui fait très "jouet".
  • La qualité approximative de certaines photos notamment lorsque la lumière vient à manquer.

Un design tout en plastique et transparence

Difficile d'aborder un produit de chez Nothing sans évoquer son design. La firme a mis un point d'honneur à proposer des appareils facilement reconnaissables et qui se distinguent de la concurrence esthétiquement parlant. Le Nothing Phone (2a) n'échappe pas à cette règle et arbore un dos en verre transparent au sommet duquel trônent les deux modules photo logés par dessus la bobine NFC. Que l'on aime ou non, le design du Nothing Phone (2a) est original et tranche clairement avec ce que l'on a l'habitude de voir pour de l'entrée de gamme.

Le design du Nothing Phone (2a) est très original pour sa gamme de prix. © Linternaute / Julian Madiot

Il s'agit également de la première fois qu'un smartphone de chez Nothing dispose d'un bloc photo situé au centre de l'appareil, et non dans un coin. Cela permet au Phone (2a) de se démarquer radicalement par rapport aux précédents téléphones de la firme, le Phone (1) et le Phone (2). Si nous émettions quelques réserves quant au fait que le bloc photo du Phone (2a) ne soit pas complètement plat, nos doutes se sont rapidement envolés puisque cette petite bosse permet de disposer d'une prise en main plus agréable lorsqu'on tient le téléphone à deux mains (pour jouer ou regarder une vidéo par exemple).

Les bords du Nothing Phone (2a) sont, à l'inverse de son dos, bien représentatif de l'entrée de gamme. Dotés d'un revêtement en plastique blanc/noir, ces bords sont agréables à l'utilisation, mais font tout de même très "cheap" au toucher. On sent que Nothing a dû faire quelques économies sur ce revêtement. Les boutons restent cependant très bien placés et tombent bien sous le pouce. La présence de deux haut-parleurs ne garantit cependant pas forcément une très bonne expérience audio, mais nous y reviendrons plus tard.

Le design (très) original du Nothing Phone (2a). © Linternaute / Julian Madiot

A l'avant, nous retrouvons un écran AMOLED de 6,7 pouces avec une caméra selfie intégrée au centre supérieur du Nothing Phone (2a).

Un écran plaisant à utiliser, mais à la luminosité hasardeuse

L'écran du Nothing Phone (2a) est doté d'un taux de rafraichissement de 120 Hz qui peut s'adapter en fonction du contenu que vous visionnez. Ce dernier oscille entre 60 et 120 Hz ce qui permet de disposer d'une jolie fluidité, notamment lorsque vous lancez un jeu vidéo riche en action et/ou animations. Nothing annonce également que le Phone (2a) dispose d'une luminosité maximale de 1300 nits et d'une luminosité haute 1100 nits (contre 700 sur phone 1). On est loin des champions dans le domaine, mais c'est suffisant pour profiter de vos contenus avec une bonne lisibilité, même en plein soleil. Dommage que la luminosité automatique soit parfois en décalage complet avec la lumière ambiante et qu'il faille régler soi-même cette dernière fréquemment.

Le Nothing Phone (2a) propose deux modes d'affichage pour les couleurs de son écran : 

  • Actif : ce mode permet d'accentuer le rendu des couleurs afin de les faire ressortir davantage.
  • Normale : ce mode délivre des tons plus proches du réel, mais avec des couleurs moins vives.

Ça, c'est sur le papier. Malheureusement, dans les faits, il est extrêmement compliqué de voir une véritable différence entre ces deux modes d'affichage. Il reste cependant possible de calibrer l'écran du Phone (2a) avec des couleurs plus ou moins chaudes.

Un smartphone qui en a sous le capot

Le Phone (2a) est le premier smartphone de chez Nothing a ne pas intégrer de processeur Snapdragon. Pour son premier smartphone d'entrée de gamme, la firme a choisi de faire confiance à Mediatek avec une puce Dimensity 7200 Pro spécialement conçue pour le Phone (2a). Pour référence, il s'agit d'une puce semblable à celles présentes au sein des déjà très bons Redmi Note 13 de Xiaomi dont nous avions pu tester le modèle le plus abouti.

Au quotidien, le Phone (2a) réagit très bien. Nous avons pu lancer de multiples applications et naviguer entre plusieurs fenêtres sans subir aucun ralentissement ou freeze complet du téléphone. Les animations s'enchainent avec fluidité.

Mais le plus surprenant reste concernant le jeu. De base, un titre gourmand en ressources comme "Genshin Impact" se lance avec les graphismes réglés sur "faibles". Il est cependant possible de les pousser jusqu'en "élevé" et de jouer sans ressentir de ralentissement. Mieux encore : nous n'avons quasiment pas constaté de chauffe du processeur alors que nous avons joué pendant près d'une heure au jeu ! Si nous émettons plus de doutes quant à l'autonomie du Phone (2a) sur de longues heures de jeu, force est de constater que le téléphone s'en sort rudement bien pour du gaming occasionnel.

Le Phone (2a) est tout à fait capable de supporter vos jeux préférés. © Linternaute / Julian Madiot

De bonnes photos, mais qui en font un peu trop

A la question : le Nothing Phone (2a) prend-il de bonnes photos, la réponse la plus claire est oui. Mais nous n'allons pas terminer cette analyse ici sans quoi nos tests seraient beaucoup plus courts.

Le Phone (2a) ne dispose pas de téléobjectif (l'inverse aurait été surprenant), mais est pourvu de deux objectifs pour réaliser des clichés :

  • Un capteur principal de 50 Mpx avec une ouverture focale 1/1.56".
  • Un capteur ultra grand angle de 50 Mpx avec une ouverture focale de 1/2.76".

Le capteur principal délivre de bons résultats lorsque la luminosité ambiante est correcte. Les détails restent assez fournis et le piqué de l'image est bon. On pourra cependant remarquer quelques petites anomalies au niveau de la lumière et de la colorimétrie. Un reproche que l'on va souvent constater dans les performances photos du Nothing Phone (2a) qui a tendance à surexposer ses scènes et forcer un peu trop sur la luminosité et les couleurs vives.

L'ultra grand angle souffre, quant à lui, de peu ou prou les mêmes soucis. Les clichés obtenus restent tout de même largement utilisables en l'état ou avec quelques petites retouches pour passer sur les réseaux sociaux.

L'absence de téléobjectif empêche malheureusement le Nothing Phone (2a) de briller lors des zooms, et ce, même lorsque la lumière ambiante est bonne et que vos sujets sont immobiles. Les clichés réalisés avec un zoom x2 ou x3 peuvent encore passer, mais au-delà, attendez-vous à voir apparaitre de nombreux flous ainsi que du bruit numérique dans l'image.

Extrait d'un cliché réalisé en zoom x5. © Linternaute / Julian Madiot

Le mode "portrait" du Nothing Phone (2a) s'en tire plutôt bien. On y retrouve toujours une certaine exagération de la part du téléphone qui va tenter de trop lisser votre sujet et d'éclaircir votre cliché. En résulte des résultats plutôt réussis, mais qui dénotent un peu avec la réalité.

Les photos de nuit sont un exercice compliqué pour de nombreux smartphones d'entrée de gamme. Le Nothing Phone (2a) ne fait pas exception. Si les clichés réalisés restent totalement exploitables, les effets de flou apparaissent très facilement dès lors que votre sujet est en mouvement ou que vos mains tremblent un peu trop lors du déclenchement de votre photo. Les sources de lumières comme les lampadaires et néons sont également difficiles à gérer et laissent souvent apparaitre de nombreux traits de lumières qui viennent gâcher vos photos.

Une expérience audio pas si agréable que cela

Nous l'avons mentionné plus haut : le Nothing Phone (2a) est pourvu de plusieurs haut-parleurs pour écouter votre musique directement depuis le téléphone. Ces derniers ne sont malheureusement pas suffisants pour garantir une très bonne expérience auditive puisque le son provenant du Phone (2a) a rapidement tendance à saturer.

Le Nothing Phone (2a) ne dispose pas non plus d'un port Jack pour y brancher vos écouteurs. Vous devrez donc passer par un adaptateur approprié ou une connexion Bluetooth pour y appairer votre appareil.

Une autonomie et une recharge très correctes

Le nouveau smartphone "low cost" de chez Nothing embarque une batterie de 5000 mAh ce qui, sur le papier, devrait lui conférer une bonne autonomie. Nous avons utilisé le Phone (2a) en tant que smartphone principal pendant près de deux semaines de test et n'avons jamais ressenti un manque de batterie sur une journée en particulier. Nos tests reposaient sur l'utilisation de multiples applications : messages, Whatsapp, X (formellement Twitter), Facebook messenger, Twitch, YouTube, Genshin Impact et TikTok.

Débranché à 8h du matin, le Phone (2a) affichait encore un solide score d'un peu plus de 40% de batterie à la fin de notre journée. En utilisation standard et sans jeux vidéo, il est possible d'approcher les deux jours d'utilisation avant de devoir passer par une recharge.

Le Nothing Phone (2a) est compatible avec une charge rapide de 45 W avec la possibilité de récupérer un peu moins de 50% de batterie en une vingtaine de minutes. Dommage qu'aucun chargeur ne soit fourni dans la boite, mais une telle décision aurait certainement eu un impact sur le prix final de l'appareil. Le Phone (2a) se recharge entièrement de 1 à 100% en un peu moins d'une heure et n'est pas compatible avec la recharge sans fil.

Des communications claires pour une connectivité au top

Nous avons pu essayer le Nothing Phone (2a) pour plusieurs appels avec différentes conditions d'écoute. Que vous vous trouviez dans un environnement calme ou au milieu d'un brouhaha incessant, vous n'aurez aucun mal à entendre vos interlocuteurs. Le dernier téléphone de Nothing est également compatible avec les bandes de communication 5G pour peu que vous disposiez d'un forfait adapté.

Côté connectivité, le Phone (2a) est compatible avec les bandes Wi-Fi 6. Il n'est guère étonnant de ne pas trouver une compatibilité avec la septième et dernière génération. Nous n'avons connu aucun souci de connexion, que ce soit avec une box internet ou même avec d'autres appareils connectés.

Notre conclusion au test du Nothing Phone (2a)

Nothing signerait-il finalement son meilleur smartphone avec le Phone (2a) ? C'est la question que nous nous sommes posés au fil de notre test. Certes, leur dernier téléphone haut de gamme, le Phone (2), est meilleur sur bien des points, mais il coûte également bien plus cher.

Pour seulement 349 euros, le Nothing Phone (2a) offre tout ce que l'on est en droit d'attendre d'un très bon smartphone d'entrée de gamme : bonnes performances, autonomie solide, photos correctes, design original... Nothing fait sérieusement de l'ombre aux ténors du marché que sont les Samsung Galaxy A, les Google Pixel a et les Redmi Note de Xiaomi.

On pourra uniquement regretter son ressenti global qui fait très "cheap" du fait de ses revêtements en plastique ainsi que ses photographies de nuit qui restent globalement assez décevantes.