Le retour de la fée verte
La "loi de simplification et d'amélioration de la qualité du droit" publiée mercredi 18 mai au Journal Officiel autorise à nouveau l'utilisation du mot absinthe, interdit depuis 1915.

La commercialisation de ce spiritueux, à la réputation sulfureuse, avait d'abord été interdite en 1915, officiellement pour lutter contre l'alcoolisme. La fée verte était alors surtout accusée de provoquer des troubles proches de la folie chez ses consommateurs et d'avoir des effets abortifs.
En 1988, un décret autorise et règlemente sa teneur en thuyone (molécule responsable des effets secondaires nocifs), ce qui permet de produire à nouveau de l'absinthe, sans la nommer puisque les termes autorisés sont "boisson spiritueuse aux plantes d'absinthe".
L'année dernière, des producteurs suisses ont déposé une demande d'indication géographique protégée pour avoir le monopole d'utilisation du terme "absinthe".
Cette procédure a fait réagir les producteurs français qui ont alors demandé un recours contre la réclamation suisse. Le Parlement a donc abrogé la loi de 1915 en décembre 2010. L'appellation de cet alcool, dont la capitale française est Pontarlier, est définitivement autorisée depuis hier, ce qui a réjoui la Fédération française des spiritueux.
A savoir : le volume de production en France est estimé à 700 000 litres, dont une grande partie est destinée à l'exportation.
La Fée Absinthe, crée par George Rowley est une absinthe produite en France depuis 2000 et destinée à l'exportation. Suite à la publication de la loi hier, son créateur a remis à Marie-Claude Delahaye pour son musée d'Auvers-sur-Oise la première bouteille en France avec l'appellation absinthe depuis 1915.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.