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S'il est difficile de traduire le terme "Wing walker" (wing : aile et walker : promeneur), il est très aisé de le comprendre, tant ce qu'il représente est incongru. Le "wing walker" est une personne qui se déplace sur l'aile d'un avion... en vol.
Tout à commencé aux Etats Unis, dans les années 1920, avec le développement de l'aviation populaire. Des pilotes et des mécaniciens se sont pris au jeu et ont inventé la cascade aérienne, beaucoup plus extrême que la voltige académique. Les cascadeurs se sont lancés des défis de plus en plus fous dans le cadre de spectacles aériens. C'est d'ailleurs ainsi que Charles Lindbergh a débuté sa carrière aéronautique, bien avant de traverser l'Atlantique en 1927.
La crise de 1929, la Seconde Guerre mondiale, le durcissement de la règlementation et surtout la banalisation de l'aviation auprès du public ont finalement eu raison de ces "Jeux du Cirque" modernes. L'activité des "wing walkers" est progressivement tombée en désuétude malgré une évolution importante : ce sont des femmes qui ont progressivement remplacé les hommes sur les ailes des avions. Mais cette ultime touche de glamour n'a pas été suffisante pour sauver une profession qui a presque totalement disparu.
Si quelques numéros aériens restent encore aujourd'hui populaires aux USA, la vieille Europe n'a pas réellement développé le côté ludique de son aviation, qui reste une activité sérieuse, essentiellement orientée vers la performance et l'Histoire.
Et comme souvent, l'exception principale est anglaise... Depuis près de 30 ans, les "Aerosuperbatics" entretiennent l'héritage des cascadeurs d'antan et proposent un numéro aérien de wingwalking dans les grands meetings européens. Les avions sont des antiques Boeing Stearman, vénérables biplans des années 1930, ceux là même qui assuraient le spectacle il y a 70 ans.
En revanche, le grand changement, ce sont les wing walkers, jolies jeunes filles sportives, sympathiques et téméraires, autant pour plaire au public que pour attirer les sponsors. Après avoir été soutenue par une marque de margarine, le team a porté les couleurs d'une marque de cosmétiques. Aujourd'hui, il est financé par un manufacturier de montres de luxe.
Le spectacle proposé est réellement attractif et dure de 12 à 20 minutes, en fonction des conditions météo et du nombre d'avions (de 1 à 3, voire jusqu'à 5 lorsque le budget le permet).
Cerise sur le gâteau, pour les amateurs de sensations fortes, Aerosuperbatics propose même des vols d'initiation au wing walking. Il suffit de s'inscrire sur leur site Internet, de prendre rendez-vous en Angleterre, et... d'oser monter sur l'aile quelques minutes avant le décollage.
Pascal le Fichant n'a pas été jusque là... Il s'est contenté de photographier les wing walkers à l'occasion de plusieurs meetings en Europe.Un site en Grande-Bretagne : Aerosuperbatics.com
Un Site en Allemagne : Wing-walkers.de
Pascal Le Fichant, pilote-photographe et chasseur de têtes dans la vie de tous les jours, nous a fourni ce superbe reportage. Il s'est fait connaître en 2002 lorsqu'il a publié près de 15 000 photos du littoral français. Passionné par les avions autant que par la photographie, il ne manque aucun rassemblement aéronautique.
Le site : Pascallefichant.com
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