Personne ne sait ce que c'est, pourtant on en voit sur toutes les plages françaises

Personne ne sait ce que c'est, pourtant on en voit sur toutes les plages françaises

Savez-vous ce qu'est cette chose noire dotée de quatre crochets, que l'on peut observer sur les plages en France ?

En vous promenant sur les plages de France, vous n'auriez pas pu passer à côté, il y en a partout. Des petites capsules noires, rectangulaires et dotées de quatre crochets, parsèment bien souvent le littoral. Elles peuvent souvent être confondues avec des algues de la même couleur ou même passer pour un gros insecte, un scarabée et donc, ne pas être remarquées à leur juste valeur. Car ces fameuses capsules ne sont absolument pas des algues.

Portées sur nos littoraux par le courant, ces petites poches se retrouvent sur toutes les plages en France, surtout sur les îles. On peut trouver ces énigmatiques "objets marins" principalement sur les côtes atlantiques et méditerranéennes. Leur présence est parfois plus fréquente pendant certaines saisons, principalement au printemps et en été. Abandonnées sur le sable, elles peuvent passer inaperçues et rester méconnues. Tout le monde en a forcément déjà vu, mais combien de personnes savent vraiment ce que sont ces capsules noires ? En faites-vous partie ?

Surnommées bourses de sirène ou oothèque, ces capsules sont en fait... des œufs ! Et pas n'importe quels œufs, mais des restes de progénitures de raie. Ces capsules sont constituées d'une poche rigide rappelant du plastique ou du cuir, un petit sac, dont les extrémités sont crochues ce qui permet à l'œuf de s'accrocher sur les algues ou au fond des mers, et dans lequel va se développer le futur animal.

D'autres espèces ont recours au même stratagème et ont des œufs semblables, à quelques différences près. Vous pouvez aussi les croiser sur les plages de France : il s'agit de petits requins, notamment les roussettes et les chimères, poissons qui ressemblent aux requins et vivent dans les fonds marins. Tous appartiennent à l'espèce des poissons cartilagineux.

La prochaine fois que vous croisez un œuf de raie, vous pouvez le ramasser : le petit animal n'en a plus besoin et a abandonné sa capsule, qui s'est donc échouée sur le sable. Si elles sont plus observables au printemps et en été, période de reproduction des raies, elles le sont aussi surtout sur les plages sableuses peu profondes, où les raies aiment à pondre leurs œufs. Certains endroits spécifiques, comme les estuaires ou les zones calmes près des bancs de sable, peuvent être des sites de ponte privilégiés pour ces animaux marins.

En France, peu de gens le savent, mais on observe un grand nombre d'espèces différentes de raies, dont plusieurs sont considérées comme "menacées" selon l'UICN (L'Union internationale pour la conservation de la nature). Un danger d'extinction sur lequel travaille notamment l'association brestoise APECS (Association pour l'Etude et la Conservation des Sélaciens, les poissons au squelette cartilagineux ndlr.) avec un programme intitulé Capoera, qui vise à collecter des capsules de raies pour étudier les populations et ainsi "essayer de combler le manque de connaissances sur leur reproduction", peut-on lire sur son site.