Thierry Mornet: "Si vous avez aimé les films Marvel, choisissez la qualité et l'indépendance d'Invincible"

Thierry Mornet: "Si vous avez aimé les films Marvel, choisissez la qualité et l'indépendance d'Invincible" Robert Kirkman est mondialement connu et célébré pour The Walking Dead, mais l'Américain est aussi le créateur d'un autre univers dantesque : Invincible. Alors que la publication de la nouvelle édition de l'intégrale d'Invincible se poursuit, l'éditeur Delcourt sort ou ressort les autres œuvres de Kirkman qui se déroulent dans le même "Invincible Univers". L'occasion rêvée de faire le point avec Thierry Mornet, l'éditeur responsable des comics aux éditions Delcourt.

L'histoire d'Invincible tourne autour de Mark Grayson qui, au premier abord, semble être un ado tout ce qu'il y a de plus normal. Il va au lycée, se pose des questions sur les relations avec les filles, a un petit boulot d'étudiant au fast-food du coin… Mais sous ses airs d'élève ordinaire, il est le fils d'Omni-Man, le super-héros le plus puissant de la planète. Un soir, alors qu'il sort les poubelles à son travail, ses pouvoirs se déclarent et le sac de détritus se retrouve projeté en orbite. Mark attend ce moment depuis que son père lui a expliqué sa véritable identité et l'a prévenu du caractère héréditaire de ses pouvoirs. Pendant qu'il apprivoise ses nouveaux talents, les Gardiens du Globe, l'équipe des super-héros équivalente de la Justice League ou des Avengers, sont subitement assassinés. Tout à coup, le monde des super-héros n'est plus aussi idyllique que Mark le pensait…

Alors que le premier tome de la nouvelle collection "Invincible Univers", l'intégrale Brit, est paru en mars dernier*, Thierry Mornet revient pour L'Internaute sur les raisons du succès de cette seconde œuvre phare de Robert Kirkman.

Invincible Intégrale  © & ™ 2008 – 2020 Robert Kirkman LLC & Cory Walker. Tous droits réservés. © 2022 Éditions Delcourt pour la version française.

Linternaute.com : En tant qu'éditeur de comics, vous mettez un point d'honneur à montrer que le genre va au-delà du super-héros.

Tout d'abord, au sein du catalogue que j'anime depuis plus de quinze ans, je ne travaille pas sur des licences, mais sur des titres réalisés en "creator owned" dont les droits appartiennent à leurs créateurs et à leurs auteurs. J'ai parfaitement conscience que, dans l'esprit des gens, le mot comics a tendance à être apparenté au genre super-héros et que les super-héros sont des produits marketing quand ils émanent de licences gérées par Disney ou Warner. Comme les titres Marvel ou DC Comics. Pour moi, ce n'est pas vraiment de la création de bande dessinée, ces séries sont là pour justifier la présence de marques qui sont nées sous ce format de comics mais qui aujourd'hui visent plus à vendre des chaussettes, des sweats, des parapluies et que sais-je encore.

Les produits dérivés rapportent plus que les comics ?

Bien sûr. On a vu la migration qui s'est opérée vers le cinéma depuis une vingtaine d'années, les jeux vidéo et une farandole de produits dérivés. Je ne comprends pas la pertinence d'un yaourt Batman par exemple. Cela ne veut pas dire qu'une bande dessinée de super-héros dont les droits restent au créateur ne va pas générer de la licence. Ou qu'ils vont le rester. Par exemple, Mark Millar a vendu l'intégralité de son catalogue "creator owned" à Netflix.

En quoi Invincible dépasse le cadre super-héroïque classique ?

Je ne dénigre pas le genre super-héros, mais pour moi c'est un genre adolescent. C'est un fantasme adolescent de surpuissance qui permet de régler la majorité des problèmes de ce monde à grands coups de poing dans la gueule, et en mettant son slip sur son pantalon. Cela peut sembler réducteur bien sûr, mais Batman reste un personnage traumatisé de son enfance, comme pourrait l'être un adolescent qui n'est pas cadré, et c'est le cas de beaucoup de super-héros, Spider-Man aussi. Et c'est la problématique principale de ces super-héros qui vieillissent. Batman a plus de 80 années de vie éditoriale, Spider-Man 60, on ne peut pas rester un éternel adolescent.

Invincible Intégrale 01 © & ™ 2008 – 2020 Robert Kirkman LLC & Cory Walker. Tous droits réservés. © 2022 Éditions Delcourt pour la version française.

Cela fait la différence dans ce que je choisis d'adapter en français. Cela a été le cas avec Invincible. Ce qui m'intéresse, c'est le petit pas de côté que peuvent faire les créateurs avec un genre établi. Ce que Millar avait fait avec The Authority ou sur Aztek et Jupiter's Legacy. Il y a bien sûr aussi toute la mouvance post-Watchmen, où les auteurs à l'instar d'Alan Moore s'amusent à déconstruire le mythe du super-héros qui est un genre extrêmement figé.

Kirkman est un amateur de comics de super-héros, il a été biberonné à Marvel et il a créé un archétype avec Invincible. Quand Invincible est taxé de Spider-Man des années 2000, je pense qu'on est complètement là-dedans. À ceci près qu'Il a choisi de faire vieillir son personnage en temps réel, à l'instar de ce que l'on a pu voir dans Savage Dragon. On n'est pas dans un statu quo systématique à la fin de chaque arc narratif, mais on a un personnage qui va évoluer et qu'on voit grandir. Chaque action a ses conséquences que l'on ressent tout au long de la série. C'est aussi pour cela que cette série à une fin.

Invincible Intégrale 01 © & ™ 2008 – 2020 Robert Kirkman LLC & Cory Walker. Tous droits réservés. © 2022 Éditions Delcourt pour la version française.

À quel moment les comics ont-ils changé ?

Le moment où les comics de super-héros ont acquis une sorte de maturité, pour moi, c'est la mort de Gwen Stacy. D'un seul coup, on se prend dans la gueule la mort d'un personnage, certes secondaire mais au combien important et apprécié, puis la mort de Phénix (Jean Grey). Mais cette philosophie, cet idiome de la mort qui peut frapper les super-héros, n'a pas durer. Trop vite les éditeurs ont par facilité cédé aux demandes de fans et ressuscité Jean Grey, ce qui a détruit toute la validité narrative à mes yeux et à ceux de nombreux lecteurs à l'époque. En revanche, dans des séries comme Invincible, même si l'auteur ne s'interdit pas de faire revenir certains personnages, de jouer avec les univers parallèles et tous les poncifs du genre super-héroïque, il le fait avec un réalisme implacable. Et c'est en ça que pour moi cette série fait un pas de côté au niveau du traitement du genre.

Irrécupérable de Mark Waid est du même acabit. Le pitch est simplement " Superman qui pète un cable " mais traité de manière réaliste, dans les limites du genre bien entendu.

Tous ces auteurs qui ne se contentent pas d'une simple promenade dans l'univers des super-héros, mais s'attaquent à la montagne par la face nord en hiver, me fascinent.

Qui est Invincible ?

C'est le personnage central de l'"Invincible Univers". L'univers s'est bâti autour du personnage, contrairement à des séries comme JLA ou Avengers. Ce sont des séries où il n'y a pas de personnage principal. Il y une équipe de trois, quatre personnages qui vont affronter des menaces encore plus importantes que celles qu'ils connaissent dans leurs propres titres. Avec Invincible, cela s'est décliné différemment. L'univers d'Invincible est assez poreux et on y voit apparaître Savage Dragon par exemple. C'est d'ailleurs la beauté de travailler chez Image, ils offrent une totale liberté créative à leurs auteurs et quand ces derniers s'entendent bien ils se prêtent leurs personnages. On a pu voir Spawn apparaître dans Savage Dragon et inversement. Même Hellboy est apparu dans ces deux titres. En ce qui concerne Kirkman, on s'est rendu compte qu'Invincible était né après d'autres concepts, c'est un peu l'aboutissement de ce qu'il avait débuté sur Brit, écrit avec Tony Moore, son compère co-créateur de The Walking Dead. Toutes ces séries secondaires sont venues s'amalgamer autour d'Invincible qui se trouve être le titre qui a rencontré le plus gros succès aux États-Unis.

© Invincible Intégrale 01 © & ™ 2008 – 2020 Robert Kirkman LLC & Cory Walker. Tous droits réservés. © 2022 Éditions Delcourt pour la version française.

C'est une série qui casse le 4e mur ?

Oui, tout à fait… Même si le personnage ne s'adresse pas directement au lecteur. Kirkman joue même énormément avec ce concept. Science Dog, le comics que lit Mark, le héros d'Invincible, a sa propre série dans notre réalité. Kirkman en publie un chapitre tous ​​​​les 25 numéros ou à l'occasion de tel ou tel anniversaire. J'attends d'ailleurs la suite et fin de Science Dog qui apparaît tous les 25 numéros ou à l'occasion de tel ou tel anniversaire. Et petit scoop, Il y a un titre Invincible Univers présente Science Dog et d'autres personnages qui est prévu. Au même titre que l'intégrale de Brit. De quoi contenter les fans de cet univers si riche. Je peux aussi annoncer l'intégrale des Gardiens du Globe qui est prévue, et j'espère que nous pourrons publier aussi Tech Jacket et Wolf-Man, qui devraient revenir à la maison. Et d'autres récits comme Capes qui s'intégreront dans cette collection.

Est-ce que le dessin animé sur Amazon Prime a eu un impact ?

Nous avons réédité Invincible en format intégrale un peu avant l'arrivée de la série animée sur Amazon Prime Video. J'ai été très agréablement surpris par les ventes de cette nouvelle édition. L'arrivée de l'adaptation animée, qui est de bonne facture et qui graphiquement a un style très années 2000 tranché et souhaité par les réalisateurs, a eu un impact, en effet. Les ventes de ces éditions intégrales, déjà bien installées avec deux tomes parus, ont connu un boost non négligeable.  On attend les saisons 2 et 3 de l'anime avec impatience.

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Comment cela se traduit-il en chiffres ?

Aujourd'hui, plus de 10.000 exemplaires du tome 1 ont été vendus. Cela reste mon best-seller du moment dans un marché un peu dépressif. Où les offres à bas prix pullulent et prennent le haut du pavé, où il est difficile de faire exister la création au milieu des produits pré-marketés, pré-mâchés tels que proposent les géants du divertissement que sont Disney et Warner.

Que diriez-vous à un lecteur ou une lectrice potentiel(le) qui se rend en librairie après avoir vu un film du MCU ou DCU pour qu'il se jette sur Invincible ?

Si vous avez aimé les films Marvel, cela veut dire que vous êtes sensible en genre super-héros, donc choisissez la qualité et l'indépendance et ne mettez pas le doigt dans un univers qui est devenu trop complexe, sans véritablement de point d'entrée. Avec Invincible, on a une lisibilité, une linéarité de narration qui fait toute la différence avec une richesse, une densité qu'on ne trouve plus forcément ailleurs. Comment s'y retrouver dans les 7 titres mensuels Batman ou dans les 4 ou 5 mensuels Spider-Man ? Cela devient compliqué. Sans compter les grands écarts graphiques au sein d'une même série.

Même s'il y a un changement de dessinateur, Invincible garde un style consistant tout du long.

Invincible a commencé avec Cory Walker aux crayons, rapidement remplacé par Ryan Ottley qui a illustré la majorité de la série avec, de temps en temps, Nate Bellegarde qui intervenait sur des hors-séries ou séries limitées.  Mais tout le temps en gardant une cohérence graphique. C'est la force de Robert Kirkman sur toutes ses séries, réussir à fédérer des artistes pour une longue durée. Quand Tony Moore est sorti de Walking Dead au profit de Charlie Adlard, ça n'a pas été une valse sans fin. Juste une simple évolution, très naturelle.

Invincible Intégrale 01 © & ™ 2008 – 2020 Robert Kirkman LLC & Cory Walker. Tous droits réservés. © 2022 Éditions Delcourt pour la version française.

La famille est toujours au cœur de l'œuvre de Kirkman

Comment est-ce que vous créez le lien entre toutes ces séries de l'"Invincible Univers" ?

Ces séries sont sorties indépendamment aux USA mais en France nous avons demandé et obtenu l'accord de Skybound, l'éditeur américain, pour ajouter le logo Invincible en entête de tous les albums de la collection.

Au départ, je souhaitais présenter aux yeux du public toutes ces séries avec un titre commun "Invincible Univers présente XXX" mais Robert a préféré que ces séries existent sur leurs propres titres, leurs propres valeurs. Le lien avec Invincible sera peut-être moins visible aux yeux des lecteurs, mais il va y retrouver  les mêmes ingrédients, la même qualité de narration. Le ton si particulier de Kirkman, pince-sans-rire, une dose d'humour fine qu'il arrive à injecter, surtout dans le traitement des clichés. Et il repousse les limites de certains personnages…

Invincible Intégrale 01 © & ™ 2008 – 2020 Robert Kirkman LLC & Cory Walker. Tous droits réservés. © 2022 Éditions Delcourt pour la version française.

Le traitement de Kirkman autour de Dupli-Kate est en effet du jamais vu.

En effet, c'est toute la dose d'humanité que Robert est capable d'injecter dans un personnage.

C'est ce à quoi je suis sensible depuis de longues années en tant que lecteur. Dans le surhomme, ce qui m'intéresse le plus, c'est l'homme, plus que le côté surpuissant. Avoir des superpouvoirs, si tu n'en fais rien, c'est creux.

Qu'est-ce qui est au cœur de l'œuvre de Kirkman toutes séries confondues ? La famille et la relation, très fréquemment, père-fils. Sans tomber dans de la psychanalyse de bazar, c'est vraiment au cœur d'Invincible. C'est la même chose entre Rick et Carl dans Walking Dead. On a sorti un album qui est complètement passé sous le radar, il n'y a pas très longtemps, et qui est issu d'un concept co-créé par Kirkman et Marc Silvestri,  qui s'appelle Furtif. Ce n'est pas du tout un hasard si cette série a été conçue, imaginée, créée par Kirkman. Pourquoi ? Parce que Furtif, qui est un one-shot, met en scène un super-héros à Détroit. On a décortiqué la relation entre un père super-héros, un vieux super-héros qui a Alzheimer, et dont le fils est obligé de passer derrière pour tout nettoyer.

Outcast aussi, c'est une relation entre à la fois un père virtuel, le révérend, et le personnage central, mais aussi entre le personnage central et sa fille. La famille est toujours au cœur de l'œuvre de Kirkman. Et les relations interpersonnelles entre les membres d'une famille. On sent qu'il est attaché à ça et qu'il sait de quoi il parle. Il rend ses personnages particulièrement humains, ça en fait des séries qui sont beaucoup plus intéressantes à lire que n'importe quelle licence majeure.

Savoir terminer une histoire est plus important que de savoir créer des personnages intéressants et leur faire vivre des aventures sans savoir où aller.

Invincible est la pierre angulaire d'un univers. Par quoi faut-il commencer ?

Il faut commencer par Invincible tome 1 sans hésiter. Je conseille même de lire deux ou trois tomes d'Invincible et, si la tonalité plaît, on peut aller découvrir l'intégrale Brit. Brit, c'est la famille avec un vieux super-héros. La vieillesse est un thème que l'on retrouve très fréquemment dans l'œuvre de Kirkman.

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Quel est votre personnage préféré ?

J'aime vraiment Atom Eve. Elle a une vraie capacité à s'interroger, à accepter des choses, à pardonner, une résilience extraordinaire.

Est-ce que vous, vous pardonneriez à Rex ?

Le pardon est une belle invention judéo-chrétienne mais il n'est pas toujours facile de pardonner. Je pense à titre personnel qu'on ne pardonne jamais quand on a vraiment été blessé. On fait avec, on vit avec, c'est un peu comme la peine quand on perd un être cher. On n'oublie jamais, on a toujours mal, un parfum, une photo, une note de musique nous fait couler les larmes, mais on s'habitue.

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Qu'avez-vous ressenti à la fin du dernier volume ?

J'ai ressenti la même chose qu'à la fin de chaque série de Robert Kirkman. C'est un auteur qui dit ce qu'il fait et qui fait ce qu'il dit. Et qui sait terminer ses histoires. Le monde de la bande dessinée, et américaine en particulier, regorge de dialoguistes de talent, de gens capables de créer des univers et des ambiances extraordinaires : Brian Michael Bendis, Frank Azzarello, Warren Ellis, mais qui une fois sur trois ne savent pas où ils vont et ne savent pas finir leurs histoires. À titre personnel, je suis extrêmement satisfait de la fin d'Invincible, elle m'a arraché un "wahou!". Et je respecte énormément Kirkman de savoir arrêter une série. On le surnomme Midas aux USA, il pourrait continuer sans fin une série qui marche, qui roule. Non, il a décidé que c'était la fin et il s'y tient. Savoir terminer une histoire est plus important que de savoir créer des personnages intéressants et leur faire vivre des aventures sans savoir où aller. C'est la malédiction des comics traditionnels chez Warner et Disney. À un moment donné, les gens ne savent plus quoi raconter. Kirkman a su développer des personnages, les rendre intéressants et mettre un point final. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Et sur deux séries qui ont duré plus d'une décennie.

Éditeur de comics en temps de crise du papier et du carton n'est pas une sinécure. Surtout sur un format de luxe comme l'édition intégrale d'Invincible. Quels sont les impacts ?

En effet, le papier d'Invincible a un grammage supérieur aux éditions standard. Nous avons une chance énorme au sein du groupe Delcourt, c'est d'avoir été prévoyants et de travailler très en amont sur la base de deux facteurs. Le premier c'est que l'ensemble des collections comics chez nous sont rationalisées avec deux formats principaux qui couvrent 90% de la production: le format standard en 17x26 cm, qui représente environ la moitié de la production, et le format prestige en 19x28 cm, avec un papier différent, qui a un grammage supérieur. Le cartonnage, lui, est similaire entre les différentes éditions. Cela nous a permis très en amont d'avoir des stocks de papier et de carton très importants et de pouvoir pallier tous les cas de figure. A priori, toute notre production de 2022 est couverte par les stocks de papier dont nous disposons.

A priori ?

Ce qui devient parfois gênant, c'est de faire un certain nombre de choix cornéliens entre la réimpression au détriment du lancement d'un nouveau titre. Ce qui fait notre force, c'est de refuser que des séries en cours aient des trous pendant des mois voire des années, comme on peut l'observer chez d'autres acteurs du marché. L'exemple type, c'est que Walking Dead et Invincible, qui sont des séries longues puisqu'elles comptent entre 25 et 30 albums, n'ont jamais connu la moindre rupture de stock. On choisit parfois de favoriser la réimpression, qui n'a rien à voir avec la réédition.

* Le tome 7 d'Invincible édition Intégrale (sur les 12 prévus) est sorti en août 2022.