Moyashi Fujisawa : "je tenais particulièrement à ce que mon manga soit le plus réaliste possible"

Moyashi Fujisawa : "je tenais particulièrement à ce que mon manga soit le plus réaliste possible" Le palpitant thriller Burn the House Down, publié chez Akata depuis juin 2023, a débarqué le 13 juillet sur Netflix. Son autrice, Moyashi Fujisawa, nous a accordé un entretien exclusif à Tokyo. Morceaux choisis.

C'est au sein d'un cycle éditorial "le polar au féminin" que les éditions Akata ont décidé de publier depuis juin 2023 le manga Burn the House Down de Moyashi Fujisawa. Ce thriller vous tiendra en haleine tout au long des 8 tomes qui le composent (série terminée au Japon).

La jeune Anzu a une enfance dorée : fille aînée d'un médecin émérite qui gère une clinique familiale, une mère aimante et une petite sœur des plus joviales. Mais un tragique incendie met abruptement fin à ce tableau idyllique. Dix ans plus tard, Anzu se retrouve à travailler comme femme de ménage pour Makiko Mitarai, et malgré le comportement odieux de cette dernière, elle souhaite rester son employée. Quelles sont les motivations d'Anzu ?

Sur un synopsis d'enquête et de vengeance assez classique de prime abord, Moyashi Fujisawa construit un manga d'une complexité et d'une profondeur des plus appréciables. Sa maîtrise des cliffhangers et des retournements de situation est à saluer, tant il est difficile de s'arrêter dans la lecture de cette série. Une série qui a captivé le lectorat japonais, mais aussi les producteurs chez Netflix, car ces derniers en ont fait l'acquisition, et l'adaptation télévisée est disponible dans le monde entier depuis le 13 juillet 2023 sous le nom "Famille en flammes".

C'est au Japon, par l'intermédiaire des éditions Akata et des responsables de Kodansha, que nous avons pu nous entretenir avec la talentueuse Moyashi Fujisawa.

© Moyashi Fujisawa / KODANSHA LTD.

Linternaute.com : comment est né Burn the House Down ?

Moyashi Fujisawa : Ce qui est arrivé en premier dans ce projet, c'est le mot enjô. Cela signifie littéralement " Flamme ", " Brûler " (le terme enjô est utilisé dans le titre original du manga : Mitarai-ke, Enjō Suru, NDLR), mais il peut aussi exprimer la vengeance et véhiculer l'idée de véhémence et de violence. Il est souvent utilisé dans les médias ; c'est un terme sans ambiguïté. Tous ses sous-entendus parleront à tout le monde, du moins au Japon. J'avais envie d'utiliser ce terme qui m'inspirait.

Et ensuite ?

Comme nous voulions absolument utiliser ce terme de enjô, dès le début nous devions inclure un incendie dans l'histoire. Ensuite, pour que cela soit palpitant, il fallait révéler qui avait provoqué cet incendie. Ce sont mes deux points de départ, et j'ai ensuite construit l'histoire petit à petit.

Anzu a attendu dix ans pour mettre en place sa vengeance. Auriez-vous cette patience ?

Je serais incapable d'attendre dix ans pour finir quelque chose (rires). L'abnégation et la force de volonté dont elle a fait preuve pendant cette décennie pour préparer sa vengeance sont des qualités qui m'échappent. C'est d'ailleurs le point le plus difficile que j'ai dû affronter en donnant vie au personnage d'Anzu: rendre réalistes des traits de caractère qui me sont étrangers.

© Moyashi Fujisawa / KODANSHA LTD.

On dit que quand on est auteur on met un peu de soi dans ses personnages. Lequel vous ressemble le plus ?

Paradoxalement, le personnage qui me ressemble le plus est Anzu. Pas sur le fond de sa psyché. Mais elle est plutôt maîtrisée, en retenue, presque taciturne, surtout si on la compare à sa petite sœur qui est extravertie et joyeuse. J'ai moi aussi une petite sœur qui sourit bien plus que moi. En cela, je me sens proche d'Anzu.

Quelles sont vos références et influences pour Burn the House Down  ?

Ce sont principalement les séries télévisées et les films que je consomme énormément. Par exemple, le film Gone Girl avec Ben Affleck m'a inspiré pour l'histoire entre Makiko et Osamu.

Et en ce qui concerne la mise en scène ?

Mes références sont très liées aux films d'horreur. Il faut savoir que nous regardions énormément de films d'horreur chez Rumiko Takahashi (dont elle a été l'assistante, NDLR), elle est friande du genre. Et j'ai naturellement fini par être influencée par ces derniers. J'aime la manière dont les films d'horreur jouent avec le zoom, utilisent des plans larges pour faire monter la pression, puis se rapprochent petit à petit jusqu'au moment où l'horreur nous saute aux yeux. Je joue énormément avec le positionnement des caméras dans mes mangas.

Est-ce qu'à force de travailler sur un thriller et de regarder des films, vous parvenez à vivre au quotidien sans vous méfier de tout ?

En effet, je regarde beaucoup de films d'horreur, mais j'en ai extrêmement peur (rires). Je suis très peureuse de base. Entendre un film d'horreur me fait peur, et quand il y a des fantômes, j'attends qu'on me dise "c'est bon, ils ne sont plus à l'écran" pour rouvrir les yeux (rires).

Votre manga aborde beaucoup de problématiques de la société : la question de l'apparence, l'importance des réseaux sociaux, la pression sociale, les fake news. Est-ce que vous pensez que les choses évoluent dans le bon sens ?

Depuis 2017, date de sortie de l'œuvre, il y a eu des améliorations, surtout concernant la condition des femmes dans son intégralité, particulièrement en ce qui concerne les violences faites aux femmes. Notamment avec l'éclosion du mouvement #MeToo. On parle également beaucoup plus dans les médias de la problématique du cyberharcèlement. Cependant, il reste encore énormément de choses à modifier, de combats à mener.

J'ai un enfant de 3 ans, et je regarde avec lui les émissions culturelles et éducatives adaptées à son âge. J'ai constaté une évolution à ce niveau-là. Je dirais que nous allons dans la bonne direction, même si le chemin semble encore long...

Que peut-on faire pour améliorer les choses ?

Malheureusement, nous ne pouvons pas faire grand-chose. Il y aura toujours des personnes qui chercheront à profiter de la crédulité des gens par tous les moyens possibles. Sans vouloir être défaitiste, je pense que ces problèmes ne seront pas résolus de mon vivant. Néanmoins, à notre niveau, faisons de notre mieux au quotidien.

Dans Burn the House Down, comme dans tout bon thriller, il y a énormément de retournements de situation. Comment est-ce que vous les imaginez ? Est-ce que vous créez les situations pour placer ces surprises narratives ou bien viennent-elles après ?

Ce qui est important, c'est surtout la construction des différentes étapes. On construit la narration sur un schéma classique : un problème survient ou menace le protagoniste, qui, après une série de péripéties, cherche une solution et avance dans l'histoire. Il faut doser la gravité de ces menaces, de ces éléments perturbateurs, et créer une courbe de progression. Il est essentiel que, aussi difficile qu'un problème puisse apparaître, il ne soit pas insoluble. Le lecteur doit ressentir la tension, mais ne doit pas la subir.

Comment est-ce que l'on sait si un retournement de situation est " too much" ?

C'est effectivement le principal risque lorsqu'on écrit ce genre d'histoire : ne pas être crédible, faire un retournement de situation de trop... Pour ma part, je tenais particulièrement à ce que mon manga soit le plus réaliste possible. Donc, à chaque fois, je demandais à mon éditeur si j'en faisais trop, si je n'allais pas trop loin. Il m'est arrivé d'ajuster certains éléments suite à ses retours.

Néanmoins, à chaque conception d'événements, j'essayais de pousser un peu plus loin que la fois précédente, de manière à ce que mes lecteurs, qui sont plutôt perspicaces, puissent eux aussi être pris au piège.

Comment avez-vous géré le rythme de votre manga ?

Au départ, j'avais établi un découpage pour une histoire en cinq volumes. Mais, même si les ventes étaient correctes, sans être fabuleuses, mon manga se retrouvait régulièrement en haut du classement des sondages du magazine (les magazines de prépublication organisent des sondages de popularité pour classer les œuvres, NDLR). L'éditeur en chef m'a un jour dit qu'il me laissait carte blanche pour ce titre. Alors que je commençais la rédaction des premiers chapitres du 4e tome, il a été décidé d'un commun accord avec la rédaction d'étendre finalement l'histoire à 8 volumes.

Vous avez dû ajouter des retournements de situations ? Introduire de nouveaux protagonistes ?

Non, en fait, la raison du changement de durée de l'histoire est liée justement au rythme narratif. Pour que l'histoire que j'avais prévue soit palpitante, il a fallu bien gérer le rythme des révélations et des apparitions de personnages. En cinq tomes, cela aurait été trop dense et n'aurait pas été agréable pour le lecteur. Il faut prendre le temps d'introduire les protagonistes et la situation initiale, de construire et de révéler les antagonistes, d'installer la vengeance, de développer une atmosphère pesante. L'histoire n'a pas changé par rapport au concept initial, mais j'ai ajusté le rythme. C'était un processus assez naturel.

Dans le tome 2, vous faites intervenir Claire. Comment est né ce personnage très original ?

Cela est parti d'un besoin assez simple. Je souhaitais montrer que malgré ses velléités de vengeance, Anzu n'avait pas tout sacrifié de son adolescence. Qu'elle avait une amie qui la soutenait dans cette quête. Pour le personnage lui-même, je me suis inspiré du personnage de Garcia dans la série Esprits criminels.

Qu'est-ce que cela vous a fait de voir votre manga adapté en série télévisée, notamment sur Netflix ?

Il y a beaucoup d'œuvres de Kiss (le magazine de prépublication où a été publié Burn the House Down, NDLR) qui sont adaptées en séries télévisées, donc la probabilité existait. Je m'étais dit que cela serait bien, mais qu'il ne fallait pas trop rêver. Alors forcément, lorsque le projet d'adaptation est arrivé, et en plus sur une plateforme de diffusion aussi prestigieuse que Netflix, cela a été une surprise incroyable. Une mise en avant incontestable. J'ai du mal à réaliser encore aujourd'hui.

Pourquoi, à votre avis, les shôjos sont-ils plus adaptés en dramas qu'en dessins animés ?

Yosuke Taoka (éditeur en charge de madame Fujisawa) : Selon moi, c'est avant tout une question de budget. Les mangas shônen ont énormément de scènes d'action, de paramètres fantasy ou d'autres mondes imaginaires, ce qui coûterait très cher à réaliser en animation. Les shôjos, en revanche, ont souvent un récit ancré dans un univers réaliste, avec des situations du quotidien telles que le travail, l'école, etc. Cela en fait un médium plus facile à adapter en drama.

Votre première série a remporté le grand prix du magazine Kiss. Votre seconde série est adaptée en drama sur Netflix. Pour la prochaine, visez-vous Hollywood ?

Moyashi Fujisawa : Je suis encore très surprise par tout cela. Je suis étonnée que mes œuvres soient adaptées en séries. Cependant, mon objectif principal n'est pas de viser les adaptations hollywoodiennes, mais plutôt de faire en sorte que mes mangas plaisent aux lectrices et lecteurs. Mon but est d'être reconnue en tant que mangaka.

Comment êtes-vous devenue mangaka ?

Depuis mon enfance, je dessine dans mes cahiers, que ce soit à l'école ou à la maison. Le dessin est devenu une partie intégrante de ma vie avant même que je ne m'en rende compte.

Est-ce que vous recopiez d'autres œuvres ou créiez-vous déjà vos propres personnages ?

J'ai toujours créé mes propres personnages et mes propres univers. Je n'ai pas eu l'habitude de recopier d'autres œuvres.

Si vous deviez citer un manga et un(e) mangaka qui vous ont inspirée ?

Sailor Moon est le premier manga que j'ai lu et qui m'a fait comprendre ce qu'était un manga. Ce titre a éveillé en moi la véritable essence du manga, avec sa profondeur, sa richesse, son expressivité et son art. Ces éléments vont au-delà du simple concept d'une histoire dessinée.

On ne peut pas copier ou s'inspirer de Rumiko Takahashi, elle est à part, sur une autre planète, à un niveau supérieur. On peut être inspiré par le travail de ces mangakas de génie en ce qui concerne leur volonté créatrice, mais dire "je me suis inspiré de" est impossible. Et puis, artistiquement parlant, je préfère être moi-même.

Vous avez été l'assistante de Rumiko Takahashi. Quels conseils avez-vous retenus de cette expérience ?

J'ai travaillé pendant sept ans auprès de madame Rumiko Takahashi. Cela a commencé à peu près sur les trois derniers tomes d'Inuyasha jusqu'au 30e tome de Rinne. Elle ne m'a jamais donné de conseil particulier par rapport à ce que je dessinais de mon côté à l'époque. Cependant, elle m'a appris à regarder les séries, les films, etc., avec un regard artistique et à noter et comprendre ce qui pourrait être intéressant ou non dans le cadre de la création d'un manga. Elle m'a aidé à développer cette capacité à décrypter et analyser tout ce que nous regardions, à voir la vie avec les yeux d'un mangaka.

En ce qui concerne le dessin, étant donné que j'étais responsable des décors, elle m'a principalement enseigné la composition. Chaque planche et chaque case doivent répondre clairement aux questions du "qui, quoi, quand" pour être lisibles. J'utilise encore cette consigne dans toutes mes mangas, car ces éléments sont essentiels pour l'équilibre d'une œuvre.

Quel est le premier souvenir que vous gardez de cette collaboration ?

Chez Takahashi-sensei, nous travaillions la nuit. Elle nous rassemblait toutes à 23h pour travailler jusqu'à 10h du matin. Chacune apportait une série ou un film qu'elle avait trouvé intéressant, et nous mettions ces séries ou films en arrière-plan pendant que nous travaillions, en commentant chaque scène et en partageant nos appréciations. Quand je repense à ces années d'assistanat, ce sont ces interactions qui m'ont le plus marquée.

Rumiko Takahashi a une grande curiosité intellectuelle. Chez elle, on trouve énormément de livres, car chaque semaine elle lit tous ceux qu'elle a rassemblés, et elle en achète constamment pour continuer à se documenter. Elle a une soif inextinguible de connaissances.

Qu'est-ce qui vous a donné envie de passer sur du shôjo après avoir travaillé sur du shônen avec Rumiko Takahashi ?

Après avoir travaillé sur du shônen avec Rumiko Takahashi, j'ai essayé quelques projets dans ce genre, ainsi que dans le seinen. Cependant, j'ai senti que mon style se rapprochait naturellement du shôjo. À ce moment-là, le magazine Kiss a lancé une importante campagne de promotion pour le lancement d'un magazine sœur appelé Hatsu Kiss et ils recherchaient de nouveaux auteurs. C'est alors que j'ai décidé de participer à un concours et de tenter ma chance dans le shôjo.

Votre nouvelle série, Watashi no Akira, est un seinen. Pourquoi changer de genre ?

Ce n'est pas tant une envie de changer de genre qui a motivé ma décision, mais plutôt le rythme de publication. J'ai commencé ma carrière assez tardivement et je me suis rendu compte que si je continuais à travailler sur des magazines mensuels, je ne pourrais réaliser que deux ou trois œuvres supplémentaires, ce que je trouvais un peu triste. Lorsqu'un éditeur du Young Magazine m'a proposé de publier une série hebdomadaire, j'ai saisi l'opportunité. Cela me donnait la possibilité de travailler sur plus de titres et d'explorer de nouveaux horizons.

Quel est l'impact de ce passage d'une publication mensuelle à une publication hebdomadaire sur votre emploi du temps ?

Travailler sur un hebdomadaire présente l'avantage de pouvoir instaurer des routines, car on peut rapidement s'apercevoir si l'on prend du retard. Dans le cas de Watashi no Akira, où je suis principalement responsable du scénario plutôt que du dessin, je consacre mes réflexions à cette œuvre du lundi au jeudi. Ensuite, le reste de la semaine, je travaille sur d'autres projets et je m'occupe également de mon enfant. Ce nouvel emploi du temps me permet d'organiser mes activités de manière plus équilibrée et de mieux gérer mes différentes responsabilités.

Planches commentées par Moyashi Fujisawa :                              

BURN THE HOUSE DOWN © Moyashi Fujisawa / KODANSHA LTD.

Contraste, conception de la mise en scène :

Pour ce découpage, on peut clairement observer l'influence des films d'horreur sur ma mise en scène. Dans la première case (à droite), j'ai commencé par dessiner les yeux d'Anzu, puis j'ai travaillé sur la surprise présente à l'arrière-plan de la case. Ensuite, j'ai complété le reste du corps d'Anzu afin de créer un contraste avec le fond. L'opposition entre le noir et le blanc est une astuce simple. Tout comme les traits verticaux qui font partie du langage visuel du manga pour représenter une sueur froide, ils contribuent également à figer Anzu dans cette scène.

Si j'ai apporté du dynamisme dans la deuxième case, ce n'est pas seulement pour amplifier la surprise d'Anzu, mais aussi pour rompre avec le rythme calme et paisible du premier tome. La case est plus étroite non seulement parce que le temps est plus court, mais aussi parce que je souhaite que le lecteur s'attarde davantage sur la case de droite.

Enfin, au niveau de l'angle de la caméra, je ne montre que le bas du corps de l'inconnu, car à ce moment-là, même si je sais bien de qui il s'agit, je n'avais pas encore choisi son visage (rires).

BURN THE HOUSE DOWN © Moyashi Fujisawa / KODANSHA LTD.

Ici j'ai utilisé un "zoom out", où je m'éloigne progressivement de la scène. La raison est très simple : les pages précédentes montrent Anzu s'inquiétant de ne pas être seule dans la maison et vérifiant s'il n'y a personne caché. Le point de vue était à sa hauteur. En passant à une vue extérieure d'Anzu, j'ai renforcé l'idée qu'il y avait quelqu'un d'extérieur en train de l'observer, créant ainsi un sentiment de malaise. De même, j'ai choisi de la dessiner de dos dans la deuxième case.

Vous jouez aussi avec les bordures de cases, les asymétries….

Comparaison entre la page de "Burn the house down" de Moyashi Fujisawa et une page du manga de "Sailor Moon" par Naoko Takeuchi © Moyashi Fujisawa / KODANSHA LTD.

Quand mon mari a vu cette page, il m'a demandé si un texte n'était pas manquant (rires). Mais c'est en réalité une astuce classique que l'on retrouve dans de nombreux mangas. J'adore Naoko Takeuchi et j'ai pris une référence dans un volume de Sailor Moon où cette astuce est utilisée. Elle permet non seulement de montrer le passage du temps, mais aussi les changements de lieu et de dimension. Une simple case blanche devient ainsi un repère spatial et temporel immédiatement compris par les lecteurs.

Je tiens à remercier Emmanuel Bochew pour l'interprétariat, ainsi que les équipes d'Akata et de Kodansha pour avoir rendu cette interview possible.

Burn the House Down, éditions Akata, 6,99€.