Des polluants éternels ont été détectés dans l'eau potable de ces 29 villes françaises, voici lesquelles

Des polluants éternels ont été détectés dans l'eau potable de ces 29 villes françaises, voici lesquelles Les polluants éternels, ou PFAS, sont largement présents dans notre environnement, jusque dans l'eau du robinet.

"Quand on les cherche, on les trouve". Voici le constat alarmant de l'UFC-Que Choisir sur l'omniprésence des PFAS, plus connus comme "polluants éternels". L'association de consommateurs, avec l'ONG Générations Futures, a récemment mené des prélèvements dans l'eau du robinet de 30 villes Françaises. Les résultats "sont très préoccupants", a estimé un représentant de l'UFC-Que Choisir lors d'une conférence de presse à laquelle Linternaute.com a pu assister ce jeudi 23 janvier 2025.

Les deux organisations ont en effet détecté des PFAS dans 29 des 30 villes testées : Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Rouen, Amiens, Melun, Avignon, ou encore des plus petites communes comme Moussac, Tavaux, Fleury-les-Aubrais, Lavernat, Vendôme... Alors que la présence de 33 PFAS a été testée - il en existe en réalité au total des milliers - dans certaines villes c'est un "cocktail de polluants éternels" qui a été détecté. Neuf PFAS étaient ainsi présents dans l'eau du robinet à Narbonne et à Grenade, dix à Tours et à Tavaux, et jusqu'à onze à Rouen, Évry-Grégy-sur-Yerre ou encore Lunel. En moyenne, six PFAS ont été retrouvés par ville. Certains PFAS interdits ou restreints, comme le PFOA ou le PFOS ont même été détectés dans plusieurs villes. Une "contamination massive", conclut l'UFC-Que Choisir.

Mais malgré cette omniprésence des polluants éternels dans l'eau du robinet, "les niveaux mesurés restent inférieurs au seuil réglementaire retenu à ce jour par la France". Une réglementation européenne qui s'appliquera en 2026 en France prévoit un seuil de 100 ng/L en tout pour les 20 PFAS considérés comme les plus préoccupants. "Ce seuil est largement controversé par la communauté scientifique et ne repose sur aucune donnée scientifique. On sait que certains PFAS sont toxiques à des concentrations moindres", alerte Pauline Cervan,  toxicologue à Générations Futures. D'ailleurs, plusieurs pays, comme les États-Unis - maximum 4 ng/L pour chaque PFAS - ou le Danemark, ont mis en place des seuils bien moins élevés. La majorité des prélèvements en France dépassent d'ailleurs ces seuils.

Parmi les PFAS recherchés par les associations, l'un d'eux pose particulièrement problème : le TFA (acide trifluoroacétique). Ce résidu de pesticides n'est soumis à aucune réglementation en France, contrairement aux pesticides, qui ne doivent pas dépasser 100 ng/L. Cette limite a été dépassée dans 20 des 30 prélèvement, et a même atteint 6 200 ng/L à Paris !

Les risques pour la santé des PFAS sont encore flous, mais il a déjà été prouvé qu'ils pouvaient provoquer des maladies thyroïdiennes, du foie, des cancers du rein, ou encore un faible poids à la naissance des nouveau-nés. Les associations appellent le gouvernement à agir rapidement sur le sujet pour protéger la santé des citoyens.