20 % des Français pensent que ce geste est une bonne idée pour leur santé, alors qu'il peut provoquer un cancer
Les professionnels de santé et autorités sanitaires alertent depuis de nombreuses années sur les dangers de cette pratique qui peut être à l'origine d'un cancer grave.
Être bronzé(e) est pour beaucoup l'objectif de l'été. Pour y parvenir, les adeptes du bronzage s'exposent souvent de longues heures au soleil, parfois sans crème solaire ni aucune autre protection. D'autres se tournent vers des pratiques esthétiques, comme les autobronzants, les compléments alimentaires ou encore les cabines à UV.
Selon une enquête menée en 2023 par Ipsos pour le Syndicat national des dermatologues-vénérologues (SNDV), 20 % des Français disent justement "préparer" leur peau avant l'été avec le bronzage artificiel dans des cabines à UV. Les jeunes sont particulièrement friands de cette pratique puisque 33 % des 25-35 ans disent le faire.
Les adeptes du bronzage artificiel "pensent encore que "préparer sa peau" avec des séances en cabines UV artificiels, avant l'été, diminue les dangers d'attraper des coups de soleil, alors qu'au contraire, ces pratiques augmentent considérablement les risques de cancers cutanés", rappelle le SNDV dans un communiqué.

Le bronzage artificiel, qui connait un important succès en France depuis son essor dans les années 1970-80, peut donner une fausse impression d'être bon pour la peau et pour la santé. "L'utilisateur peut ressentir, à tort, un sentiment de sécurité dû à l'absence de coup de soleil", alertait en 2018 l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). Les personnes qui font des UV peuvent en effet penser que comme elles sont bronzées, elles peuvent s'exposer au soleil sans risque, ce qui n'est évidemment pas le cas.
Au contraire, les UV artificiels ne préparent pas la peau, et ne sont pas moins dangereux que le soleil. "La pratique du bronzage artificiel est plus dangereuse qu'une exposition au soleil sans protection. Les effets cancérigènes des UV artificiels viennent s'ajouter aux UV naturels du soleil et en renforcent ainsi l'effet cancérigène", insiste l'Institut national contre le cancer (INCa).
Les UV artificiels sont même classifiés comme "cancérogènes certains" par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) depuis 2009. Les études montrent que les personnes qui ont fait au moins une fois dans leur vie des UV artificiels ont 15 % de risque de plus d'avoir un mélanome, le cancer de la peau le plus agressif. "Ce risque de mélanome augmente de 59 % quand l'utilisation d'appareils de bronzage artificiel débute avant l'âge de 35 ans", rappelle l'Anses. D'après l'INCa, "chaque année en France, on estime que les cabines de bronzage sont responsables de 380 nouveaux cas de mélanomes".
Face à ces risques avérés, l'Anses recommande depuis 2012 l'interdiction des cabines à UV. Mais elles sont seulement interdites aux mineurs en France. Cette pratique est donc vivement déconseillée, en particulier aux personnes qui ont la peau claire, de nombreux grains de beauté, des antécédents personnels ou familiaux de cancers de la peau, ou qui ont eu une forte exposition au soleil pendant l'enfance. Pour ne pas prendre de risque pour sa peau et sa santé, on se protège des UV, en cabine comme ceux du soleil !