Découverte du fonctionnement de deux toxines accumulées dans les fruits de mer
Des chercheurs du CNRS et du CEA ont mis au jour, pour la première fois, le mécanisme d'action de deux toxines présentes dans les fruits de mer et libérées par des micro-algues. Cette étude révèle comment ces toxines agissent et induisent ainsi des symptômes neurologquqes. Les résultats de leur recherche sont publiés cette semaine dans la revue PNAS.
Une équipe franco-américaine de chercheurs s'est penchée sur deux phycotoxines – toxines biologiques produites par des algues unicellulaires, stockées dans des coquillages ou poissons et responsables de diarrhées ou de symptômes neurologiques après ingestion. Les scientifiques ont injecté à des souris deux neurotoxines, un spirolide et un gymnodimine, provoquant de graves troubles neurologiques conduisant à la mort des souris en quelques minutes.
Les scientifiques ont décelé leur mode d'action : ces deux molécules bloquent rapidement et de manière quasi-irréversible la fonction du récepteur nicotinique à l'acétylcholine (nRACH) présent dans toutes les membranes de cellules musculaires. Son blocage entraîne des dysfonctionnements musculaires et/ou cérébraux.
En utilisant la cristallographie aux rayons X, les chercheurs ont pu observer que les phycotoxines étudiées se fixaient directement sur le site de l'acétylcholine du récepteur nRACH. Celui-ci ne peut plus remplir son rôle.
Cette étude ouvre la voie à d'autres recherches qui permettraient de mieux comprendre le mécanisme de toxines et d‘ainsi mettre au point les antidotes.