Deux continents d'une autre planète découverts à l'intérieur de la Terre

Deux continents d'une autre planète découverts à l'intérieur de la Terre Une collision entre la Terre et une autre planète il y a 4,5 milliards d'années aurait entraîné la fusion des deux planètes en une seule. Et l'autre planète serait encore sous nos pieds.

Selon des recherches publiées dans Nature, une autre planète est entrée en collision avec la Terre primitive il y a environ 4,5 milliards d'années. Cette collision a également conduit à la formation de la Lune. Une équipe internationale de chercheurs a cartographié des zones à l'intérieur de la Terre qui sont censées être des restes de cette autre planète, Theia.

A l'origine, les chercheurs ont cherché à comprendre pourquoi et comment les vibrations de la croûte terrestre, ou ondes sismiques, se déplacent à des vitesses légèrement différentes dans différentes parties de la Terre. Les résultats de l'étude semblent soutenir la théorie selon laquelle une autre planète, appelée Theia, est entrée en collision avec la Terre primitive il y a 4,5 milliards d'années.

Des fragments de la planète Theia, qui a heurté la Terre, semblent toujours être présents à l'intérieur de la Terre. Les restes de Theia sont de 2 à 3,5 % plus denses que les autres parties de la croûte terrestre, ce qui explique que les ondes sismiques ralentissent lorsqu'elles les traversent. Selon les chercheurs, les restes de Theia se trouvent à environ 2 900 kilomètres de profondeur à l'intérieur de la Terre. La taille des restes est comparable à celle de deux continents. Le premier morceau se situe sous l'Afrique du Sud et le second sous l'océan Pacifique. 

Lorsque Théia a frappé la Terre il y a 4,5 milliards d'années, il a volé en éclat et des nuages de vapeur et de débris en fusion ont enveloppé la Terre avant de s'amalgamer pour former la Lune selon les chercheurs. 

Pour confirmer cette théorie, il faudrait prélever des échantillons de la matière contenus à l'intérieur de la terre et les comparer avec d'autres échantillons prélevés sur la lune. Mais cela est plus facile à dire qu'à faire. Il est impossible de forer la Terre jusqu'aux 2900km de profondeur. Quant à la surface de la Lune, elle est exposée à l'érosion spatiale depuis des milliards d'années et risque d'être contaminée par des météorites ; les chercheurs aimeraient donc analyser des échantillons du manteau lunaire également. Ceux dont ils disposent à ce jour proviennent principalement de la surface. Pour obtenir de nouveaux fragments de la Lune, il faudra attendre une future mission de retour d'échantillons à destination de son pôle Sud, où le manteau est plus exposé et accessible. D'ici là, les scientifiques continueront d'affiner leurs modèles pour essayer d'identifier le spectre de Théia.