C'est le fléau de la Bretagne dès qu'il fait chaud : cette plage a dû fermer

C'est le fléau de la Bretagne dès qu'il fait chaud : cette plage a dû fermer La canicule favorise ce fléau qui touche tout particulièrement cette commune du littoral.

Sur le littoral breton, un fléau sévit chaque année dans un département bien connu. Elle a même conduit les autorités à fermer l'accès à certaines plages et des messages de prévention se multiplient. Ce fléau, c'est la prolifération d'algues vertes. En se décomposant, elles dégagent du sulfure d'hydrogène (H2S), un gaz toxique très dangereux pour la santé, qui s'avère mortel en cas d'exposition à une concentration élevée. Avec la canicule, sous l'effet de la température élevée de l'eau, on assiste à de véritables "marées vertes".

Malaises, pertes de connaissance, troubles respiratoires graves, arrêt cardiaque... Les symptômes peuvent s'avérer particulièrement dangereux chez l'humain. Heureusement, les plages touchées sont signalées par l'ARS (Agence Régionale de Santé) qui effectue désormais des contrôles réguliers des mesures de concentrations de ce gaz en temps réel dans les zones à risque. Mais les animaux demeurent vulnérables, non conscients du danger que présentent ces algues. 

En juin 2025, un dépassement des seuils d'alerte a été signalé sur la plage de Saint-Guimond à Hillion dans le département des Côtes-d'Armor, occasionnant la fermeture du site pendant 3 jours. Cette commune de la baie de Saint-Brieuc est au cœur des préoccupations depuis une quinzaine d'année : il y a trois ans, c'est une autre plage d'Hillion, l'Hôtellerie, qui a rencontré le même problème. Elle est restée fermée pendant un temps record de 7 mois entre 2021 et 2022 ! 

Accumulation d'algues vertes sur les côtes d'Hillion. © phildu56 - stock.adobe.com

Le cauchemar à Hillion a commencé en 2008 lorsque deux chiens ont été retrouvés morts asphyxiés sur la plage de la Grandville. Deux ans plus tard, une trentaine de cadavres de sangliers étaient juchés dans l'estuaire du Gouessant : les analyses montraient un taux élevé de sulfure d'hydrogène. Mais le véritable tournant survint en 2016, lorsqu'un joggeur est retrouvé mort dans une vasière polluée aux algues vertes à ce même endroit à Hillion. C'est la première fois que la justice a reconnu ce lien de causalité : le joggeur a été intoxiqué par le gaz émanant des algues vertes.

Dans ces situations, il n'y a pas que la baignade qui est interdite : la pêche à pied et les jeux de sable aussi. Lorsque les algues se retirent avec la marée, le sable reste imprégné d'une vase nocive dissimulant des poches de gaz toxique. Si l'on marche dessus, on peut libérer une forte concentration de H2S. Il est donc primordial que les enfants ne s'amusent pas avec le sable, les conséquences pouvant aller de la simple démangeaison à de graves problèmes respiratoires.

Comment détecter ce gaz toxique formé par ces algues qui ont été alimentées par des nitrates provenant de l'agriculture intensive ? Grâce à l'odeur bien reconnaissable d'œuf pourri qui émane du sulfure d'hydrogène. Si les zones touchées par ces algues sont désormais bien signalées, il est impératif de respecter les périmètres de sécurité et de tenir les enfants et les animaux éloignés.