Sang de bouquetin et os de coeur de cerf : c'est le musée le plus caché de Paris

Sang de bouquetin et os de coeur de cerf : c'est le musée le plus caché de Paris Ce véritable cabinet de curiosités gratuit fascine tous ceux qui franchissent sa porte.

Du Louvre au musée d'Orsay, Paris regorge de trésors qui attirent des millions de visiteurs chaque année. Mais derrière ses musées incontournables, se cachent des lieux insoupçonnés qui sont de véritables pépites. Nous avons déniché le musée le plus secret de Paris que vraiment très peu de gens connaissent. 

Il s'agit d'un véritable cabinet de curiosités niché au cœur du 8e arrondissement de Paris, à deux pas du Parc Monceau. Pour le découvrir, il faut s'engager au fond de la rue Ruysdaël, au numéro 4, et franchir la porte d'un étonnant pavillon à l'architecture normando-mauresque, fait de vieilles boiseries et parquets anciens. Préparez-vous, cette entrée fantasque ne prépare en rien à ce qu'elle abrite...

Le pavillon qui abrite le Musée de la Pharmacie à Paris a été construit en 1879 par le chocolatier Gaston Meunier. © FDD / Thierry Ollivier

A l'intérieur des salles, le décor change radicalement pour révéler une officine silencieuse, où de curieux flacons, pots et vases en faïence ou porcelaine sont alignés sur une multitude d'étagères, révélant d'étranges remèdes d'antan tels que "Oeil d'écrevisses", "Sang de bouquetin" ou encore "Os de coeur de cerf"... Une pièce maîtresse de la collection est la Thériaque, désignée comme "le plus vieux médicament du monde".

Musée de la Pharmacie à Paris. © FDD / Thierry Ollivier

Bienvenue au Musée de la Pharmacie de l'Ordre National des Pharmaciens, qui propose une véritable plongée au cœur d'une ancienne officine reconstituée, aux superbes boiseries sculptées, typiques du XIXe siècle ! Cette véritable caverne d'Ali Baba de l'histoire de la pharmacie rassemble plus de 21 000 objets, du 16e siècle jusqu'à nos jours, qui permettent au grand public de voir comment le métier a évolué et connaître ses fondements. Derrière un vieux comptoir, on nous invite à imaginer l'apothicaire préparant ses mixtures : "le pharmacien préparait ses médicaments derrière l'officine, dans son laboratoire, en suivant les prescriptions du médecin, un peu comme une recette de cuisine", explique Camille Jorin, chargée de mission et responsable du patrimoine pharmaceutique.

Une section est dédiée à la droguerie et ses matières premières. On y découvre une fascinante collection d'échantillons végétaux, animaux et minéraux utilisés pour préparer les médicaments (et c'est ainsi que l'on découvre des bocaux contenant des parties d'animaux !). Ces "trésors" sont complétés par des herbiers et des planches botaniques témoignant du savoir-faire des pharmaciens-botanistes.

Le musée présente aussi une grande panoplie d'outils et instruments : des mortiers et pilons en bronze ou marbre aux balances de précision, en passant par les alambics et cornues pour les distillations. Parmi les pièces plus rares, des documents nous plongent dans le quotidien des pharmaciens d'autrefois : des ordonnances et anciens registres, des anciennes publicités des premiers médicaments modernes mais aussi des machines ingénieuses comme la cacheteuse inventée en 1872 pour mieux doser le médicament et masquer son goût désagréable.

Rassemblé depuis 2014 par l'Ordre National des Pharmaciens, ce fond de dotation propose une plongée dans l'histoire de la santé et du soin. Le musée se visite gratuitement sur rendez-vous du lundi au vendredi mais il est absolument indispensable de réserver à l'avance.