Olympiades 2016 [DOPAGE] : l'Italien Schawzer suspendu 8 ans

Olympiades 2016 [DOPAGE] : l'Italien Schawzer suspendu 8 ans OLYMPIADES - La chronique "dopage", à Rio, est aujourd'hui alimentée par le marcheur italien Alex Schawzer, qui sera finalement privé de JO 2016 par le Tribunal arbitral du sport.

[Mis à jour le 11 août 2016 à 14h17] OLYMPIADES DE RIO - La thématique du dopage est toujours bien présente dans l'actualité des Jeux olympiques de Rio. Ce jeudi, le tribunal arbitral du sport (TAS) a confirmé que le marcheur italien Alex Schwazer ne participerait pas aux JO 2016. Ce dernier avait été suspendu huit ans en juin dernier par l'IAAF (Fédération internationale d'athlétisme) pour un contrôle positif aux stéroïdes anabolisants et avait décidé de faire appel. Rappelons que Schwazer avait déjà été contrôlé positif juste avant les JO de Londres, en 2012, et avait annoncé sa retraite, avant de revenir à la compétition à l'issue de sa suspension de quatre ans.

Quatre athlètes disqualifiés

Ce n'est pas la première fois que l'on entend parler de dopage à Rio. Dans la nuit de mardi à mercredi, le CIO (Comité international olympique) avait révélé, après la réanalyse de certains échantillons, l'identité de quatre athlètes contrôlés positifs lors des JO 2008 et 2012. Il s'agit de la Turque Nurcan Taylan (haltérophilie), disqualifiée des JO 2008 pour un contrôle positifs au stanozolol, un stéroïde anabolisant, de l'Arménienne  Hripsime Khurshudayan (haltérophilie), disqualifiée des JO 2008 également pour un contrôle positif au stanozolol, du Biélorusse Pavel Kryyvitski (marteau), positif au stanozolol et à la déhydrochlorméthyltestostérone (anabolisant) et disqualifié des JO 2012, et enfin de l'Ukrainien Oleksandr Pyatnytsya (javelot), positif à la déhydrochlorméthyltestostérone et disqualifié des JO 2012. Seul ce dernier avait remporté une médaille en obtenant la deuxième place à Londres. Sa disqualification devrait permettre au tchèque Vitezslav Vesely de monter rétrospectivement sur le podium.

La colère des nageurs français

Dans la nuit de lundi à mardi, c'est dans le stade aquatique qu'une polémique au sujet du dopage a éclaté. C'est d'abord Camille Lacourt, le nageur français, qui a violemment réagi à l'issue de sa course (5e et privé de médaille). "Quand je vois le podium du 200m nage libre, ça me donne envie de vomir, a-t-il regretté sur RMC (...) Ça me dégoûte de voir des gens qui ont triché sur les podiums. Sur celui du 200 crawl, Sun Yang, il pisse violet !". Jérémy Stravius, un autre nageur français, lui a emboîté le pas, toujours au micro de RMC : "Je suis du même avis que lui. Ça me fait chier de voir une Russe deuxième du 100m brasse (NDLR : Yuliya Efimova). Pareil pour le 100m dos. Je dirais qu'ils ne devraient même pas être là. On est tous du même avis. On sent bien qu'il y a un malaise entre les athlètes". Même son de cloche du côté de l'Américain Michael Phelps, recordman de médailles d'or aux JO avec 19 victoires : "C'est triste qu'aujourd'hui, dans le sport, des gens contrôlés positifs non pas à une, mais à deux reprises, aient l'opportunité de concourir à ces Jeux".

Rappelons que la participation des athlètes russes aux Jeux olympiques a longtemps été incertaine, suite au scandale de dopage d'Etat en Russie entre 2001 et 2015, révélé par la publication du rapport McLaren le mois dernier. La semaine passée, la sélection olympique russe avait dû attendre les dernières heures avant le début des JO 2016 pour connaître les noms des athlètes autorisées à participer aux différentes épreuves au cours de la quinzaine. Le Comité international olympique (CIO) avait finalement annoncé dans un communiqué, le 5 août, que 271 représentants russes pouvaient défiler lors de la cérémonie d'ouverture. L'équipe de Russie devait initialement présenter 389 sportifs et seulement 30 % d'entre eux avaient été écartés. Alexandre Joukov, le président du Comité olympique russe, avait même précisé que l'équipe de Russie pourrait "concourir au complet dans la majorité des sports".

Les athlètes paralympiques russes privés de Jeux à Rio

Une clémence dont la sélection paralympique russe n'a, elle, pas bénéficié puisque la totalité de la délagation a été privée de JO 2016. Si la sanction est différente (et beaucoup plus sévère) que celle prise pour les athlètes olympiques russes, c'est tout simplement parce que les deux instances (IPC et CIO) sont composées de membres différents. La décision prise pour les athlètes paralympiques (qui a recueilli l'unanimité) a donc été votée par d'autres personnes, visiblement plus intransigeantes et moins diplomates que leurs collègues du CIO. "Notre décision a été basée sur le fait de savoir si la Russie pouvait respecter ses obligations vis à vis du code mondial antidopage", a expliqué Philip Craven, le président de l'IPC . Et la Russie ne remplit pas les critères", a expliqué Philip Craven. La Russie a toutefois décidé de faire appel devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).

Richard McLaren, l'auteur du rapport qui a provoqué ces décisions, s'était également exprimé au début des JO, dans la presse anglaise, en regrettant que les conclusions de son travail aient été mal interprétées par le CIO, qui a sanctionné les athlètes plutôt que de s'attaquer au système. "Je n'ai pas fait ce travail pour creuser précisément et trouver quels athlètes ont pu se doper et ce qu'ils ont pu prendre", a-t-il précisé. Ce n'est pas quelque chose que j'ai eu le temps de faire et c'était très clair dans le rapport. Ce rapport parle d'un dopage d'Etat, de manipulation des résultats, de permutations d'échantillons avant Londres 2012. C'est ça le rapport et les gens semblent avoir complètement raté ça".

EN VIDEO - L'exclusion des athlètes paralympiques russes jugée "trop sévère" :

"Jeux paralympiques : l'exclusion de tous les athlètes russes jugée trop sévère"