Les basketteurs français à l'heure du défi olympique
C'est le lot des équipes ambitieuses : toujours se projeter vers l'avant, ne pas regarder derrière son dos quand une compétition, aussi prestigieuse soit-elle, vient de vivre ses dernières heures.
En bon chef de meute, Tony Parker n'a pas manqué d'évoquer ce futur proche : "Il ne faut surtout pas se satisfaire de ce qu'on a fait", nous a répondu le meneur des Spurs à l'heure d'évoquer les Jeux de Londres. La médaille d'argent gagnée ce week-end en Lituanie ne servira à rien, en somme, si elle ne sert pas de tremplin pour les JO de 2012. Mais les Bleus d'aujourd'hui ont-ils les armes pour s'imposer demain ?
Un problème de motivation ?
Hier, alors que les souvenirs de la finale européenne perdue face à l'Espagne (98-85) étaient encore vifs, les basketteurs français sont venus saluer leurs fans sur les Champs-Elysées, à Paris, avec un t-shirt de circonstance. Dessus était paraphrasée la célèbre citation de Winston Churchill, "We Shall Never Surrender (2012)", "Nous n'abdiquerons jamais". Le chef des armées britanniques avait prononcé cette phrase au lendemain du bombardement de Londres par les Allemands, en 1940.
Les Bleus, eux, n'ont pas vu les Espagnols débarquer par surprise sur les parquets de Lituanie. Pourtant, ils ont été dépassés par la furia espagnole dans une guerre-éclair qu'ils n'ont jamais pu dominer. Mais pourquoi une équipe aussi douée n'a-t-elle pas réussi à faire douter les champions en titre ?
Le capitaine Boris Diaw comme l'entraîneur Vincent Collet ont rappelé que les Espagnols n'étaient pas plus forts qu'eux physiquement, pas plus doués tactiquement. Seulement, ils ont mis beaucoup plus d'engagement dans la partie, ont fait preuve d'une conviction énorme qui a brisé l'élan tricolore.
La progression des Français passera par une ambition plus forte, un mental de guerriers qui ne vacille pas à l'heure où la pression s'accentue. Dans le jeu, il y aura bien sûr des choses à améliorer. "Travailler les détails et être plus pointilleux dans notre jeu", comme Tony Parler l'a avoué hier. Mais, d'abord et surtout, muscler leur jeu pour faire peur à l'adversaire.
La solidarité comme leitmotiv
Pour avancer sereinement vers Londres, l'équipe de France peut cependant compter sur un état d'esprit irréprochable. Tout au long de l'Euro, les joueurs se sont montrés solidaires les uns des autres. Ronny Turiaf, forfait à cause d'une blessure à la main gauche, a tout de même fait le voyage en Lituanie pour soutenir ses coéquipiers, "faire le relais entre le coach et les joueurs". Sur le podium, d'ailleurs, ses collègues n'ont pas manqué de lui offrir une médaille...
En conférence de presse, lundi soir, Vincent Collet soulignait ce beau geste, symbole de l'unité réelle vécue dans ce groupe. Son travail, nous dit-il, est infiniment "plus facile quand une équipe est solidaire". Florent Piétrus, lui aussi, préfère mettre en avant le collectif plutôt que les performances individuelles: "A la fin de la carrière (...) tout le monde se rappellera que l'équipe de France a eu une médaille d'argent au Championnat d'Europe", et non que tel ou tel joueur a marqué tant de points dans un match.
A voir et à attendre Joakim Noah, hier, tout heureux de savourer cette médaille avec ses partenaires, on se dit que l'intégration des nouveaux Bleus ne sera sûrement pas un obstacle à la progression des Français. Avec un groupe aussi soudé et une agressivité nouvelle sur les parquets, la bande de Vincent Collet pourra se permettre de rêver à une médaille olympique, avant de pourquoi pas battre la bête noire espagnole à l'EuroBasket 2013. Rendez-vous à Londres l'été prochain !