Jan Ullrich : un destin à la Pantani ? Ses proches s'inquiètent

Jan Ullrich : un destin à la Pantani ? Ses proches s'inquiètent En proie à de graves problèmes d'addiction d'alcool et de drogue depuis la fin de sa carrière, Jan Ullrich inquiète : l'ancien coureur cycliste allemand n'a plus donné de nouvelles à ses proches depuis la fin du mois de septembre 2018.

Jan Ullrich n'est aujourd'hui plus que l'ombre du coureur cycliste qui avait remporté le Tour de France en 1997. Depuis sa retraite en 2007, dans la foulée des révélations de l'affaire Puerto (du nom de code du système de dopage organisé par le docteur Fuentes) dans laquelle son nom était cité, l'Allemand fait le plus souvent parler de lui pour des affaires très éloignées du monde du cyclisme. En mai 2014, Jan Ullrich alimente une première fois la chronique judiciaire. A l'époque, l'Allemand, sous l'emprise de l'alcool, cause un grave accident de voiture en Suisse qui lui vaut d'écoper notamment d'une peine de 21 mois de prison avec sursis. Mais c'est à la fin de l'année 2017 que l'ancien champion va réellement sombrer. "Tout a commencé l'hiver dernier, quand Sara (Steinhauser), sa femme, est partie avec les enfants, expliquait Rudy Pevenage, son ancien directeur sportif chez Telekom, dans l'Equipe l'été dernier. Cela été un choc pour lui (...) il n'a plus eu de contact avec les enfants. Ça l'a rendu fou". Privé de sorties à vélo en raison d'une blessure au genou, Ullrich vit très mal la situation. "Il est resté à cogiter chez lui tout seul, broyant du noir en permanence", ajoutait Pévenage.

Deux graves incidents en août

Ce mal-être débouchera sur de graves conséquences en août 2018. Le 3 août, Jan Ullrich est arrêté une première fois par la police à Majorque : excédé par les bruits provenant de la maison de son voisin, l'acteur et réalisateur allemand Til Schweiger, l'ex-cycliste, sous l'emprise d'alcool et de drogues, pénètre de force dans la maison voisine et provoque une bagarre. En sortant du commissariat, Ullrich explique à la presse : "Je vais suivre une thérapie afin de retrouver le bon chemin et pour revoir mes enfants,  je reprend ma vie à zéro". Mais quelques jours plus tard, le 10 août, Jan Ullrich est de nouveau interpellé, à Francfort, cette fois, pour "tentative d'homicide" et "coups et blessures volontaires" sur une escort-girl. A la suite de cet énième dérapage,  Jan Ullrich accepte de suivre une cure de désintoxication de quinze jours dans une clinique de Bad Brückenau, près de Francfort, et affirme ensuite, une nouvelle fois, avoir "tourné la page", avant de s'envoler pour Miami (Etats-Unis) pour poursuivre ses soins.

Une lettre mystérieuse qui inquiète

Depuis, c'est le silence radio. Le journal L'Equipe a ainsi indiqué mercredi que "l'Allemand a coupé les liens avec tout son entourage, au point de ne plus répondre au téléphone". Le seul signe de vie donné par Jan Ullrich est une lettre publiée dans le journal Bild, où l'Allemand présente des excuses et affirme encore vouloir entreprendre une nouvelle vie, mais ce message n'a pas convaincu les proches de l'ex-coureur. "Ce n'est pas lui qui a écrit cette lettre, j'aurais reconnu sa pensée", indique même son ancien manager Wolfgang Strohband, dans L'Equipe, tandis que Rudy Pévenage déclare : "Ce n'est pas son style d'écriture, il n'aurait jamais utilisé ces mots, on est tous très inquiets". Car la situation n'est pas sans rappeler celle d'un autre ancien champion cycliste au destin brisé : Marco Pantani, retrouvé mort en avril 2004, seul, dans une chambre d'hôtel de Rimini, victime d'une overdose de cocaïne. L'Italien, lui aussi rattrapé par les affaires de dopage et cité dans l'affaire Puerto, avait également sombré dans la dépression, la drogue et l'alcool à la fin de sa carrière. En août dernier, Stefan Blöcher, un ami proche de Jan Ullrich, faisait d'ailleurs le même parallèle en confiant dans L'Equipe : "Il ne veut se faire aider par personne, il est têtu, mais s'il continue comme cela, il va finir comme Marco Pantani".