Lyon n'ira pas en Ligue 2 : comment les dirigeants de l'OL ont convaincu la DNCG
Lyon n'ira finalement pas en Ligue 2. Sanctionné d'une rétrogradation le mardi 24 juin dernier par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), l'Olympique lyonnais a retourné le gendarme financier des clubs français après une nouvelle audition ce mercredi face à une commission d'appel et restera en Ligue 1 la saison prochaine. Le club rhodanien, qui avait décidé de contester cette décision a eu gain de cause, malgré la dette colossale du groupe américain Eagle Football Group, à la tête de l’OL depuis 2022, estimée à 540,7 millions d’euros au 31 décembre dernier.
L'OL avait d'emblée fourni de nombreux efforts pour satisfaire la DNCG : une masse salariale passée de 130 à moins de 100 millions d'euros environ, plusieurs grands joueurs en fin de contrat (Alexandre Lacazette, Nicolas Tagliafico et Anthony Lopes) ou vendus pour environ 80 millions d'euros (Maxence Caqueret et surtout Rayan Cherki, cédé pour 42,5 millions d'euros à Manchester City) en plus de la vente d'autres joueurs du groupe Eagle, sans compter un nouvel apport des actionnaires de 80 millions d'euros...
Depuis l'annonce de la rétrogradation de Lyon, d'autres changements significatifs ont aussi été effectués dans l'organigramme du club. John Textor, figure emblématique mais contestée de la holding Eagle Football, a décidé de se mettre en retrait pour donner des gages à la DNCG. Ce retrait a ouvert la voie à Michele Kang ces dernières semaines. Cette multimilliardaire ayant fait fortune dans la tech et la santé tenait déjà depuis peu avec une main de fer la gestion de l'équipe féminine. Elle prend désormais en main la destinée du club masculin, épaulée par Michael Gerlinger, nouveau directeur général.
Un nouveau coup dur au pire moment pour l'OL
Ces changements à la tête de l'OL illustrent une volonté de renouveau et de stabilisation financière qui a semble-t-il rassuré la DNCG. Selon L’Équipe, le club rhodanien devait injecter la somme de 200 millions d’euros pour se sauver et tenter de satisfaire ses juges, 100 millions d’euros apportés immédiatement, et 100 autres millions garantis pour le reste de la saison. Des garanties que le club a semble-t-il réussi à apporter lors de son audition ce mercredi.
Un ultime coup dur aurait pourtant pu réduire à néant tous ces efforts : selon Le Progrès ce mercredi même, l'Olympique Lyonnais aurait perdu le contrat de naming avec Groupama pour le stade de Lyon. Un contrat qui n'a pas été renouvelé pour le "Groupama Stadium" à cause d'un retard de validation de John Textor. Le stade devrait ainsi reprendre son ancien nom de "Parc OL" à la fin du mois et la formation lyonnaise dire adieu à 6,9 millions d'euros dans ses recettes annuelles. Le club doit continuer à rembourser le stade jusqu'en 2044, bien que la date finale de cet emprunt ait déjà été repoussée à cause de la pandémie et de la crise des droits TV.
L'Olympique lyonnais réagit à la décision de la DNCG
"L’Olympique Lyonnais se félicite de la décision, rendue ce jour par la DNCG, de maintenir le Club en Ligue 1. L’OL remercie la Commission d’Appel d’avoir reconnu l’ambition de la nouvelle direction du Club, déterminée à assurer une gestion sérieuse à l’avenir", a indiqué le club sur son site internet quelques minutes après l'annonce de la décision. "La décision d’aujourd’hui constitue la première étape pour restaurer la confiance envers l’Olympique Lyonnais. Nous pouvons désormais concentrer notre attention sur les objectifs sportifs, en nous préparant pleinement pour la saison prochaine", peut-on lire également.
Sur X, Jean-Michel Aulas, ancien président emblématique du club, s'est réjouit de cette décision, mais a rappelé que "le plus difficile reste à faire". "Une nouvelle étape s’ouvre : celle de la reconstruction. Elle devra se bâtir avec tous les partenaires locaux, avec les supporters, cette grande famille de l’OL. Le club doit désormais retrouver sur le terrain ce qu’il a sauvé sur le plan institutionnel. Cela passe par une gestion rigoureuse, une masse salariale maîtrisée, et le respect d’un équilibre économique à la hauteur des ambitions d’un grand club", prévient celui qui restera "pleinement engagé, aux côtés de Michèle Kang et de tous ceux qui croient en la force de l’ambition lyonnaise".
Cette décision favorable de la DNCG, permet en effet à l'OL de poursuivre ses ambitions européennes. Rester en Ligue 1 ouvre la voie à une potentielle participation à la Ligue Europa, sous réserve que l'UEFA résolve la question des liens entre multipropriétés de la holding Eagle Football (aussi propriétaire de Crystal Palace), contraires à son règlement. L'OL devra néanmoins composer avec une sévère cure d’austérité qui pèsera sur le recrutement et les ambitions sportives du club. S'il a finalement eu gain de cause, l'Olympique lyonnais se voit ainsi imposer un contrôle de sa masse salariale et de ses indemnités de mutation.
17:20 - Lyon n'était clairement pas calibré pour la Ligue 2
L'OL, avec 250 millions d'euros de budget de fonctionnement, semblait surdimensionné pour la Ligue 2. La menace d'une liquidation judiciaire qui planait sur le club rhodanien semblait d'ailleurs peu vraisemblable avec plusieurs milliardaires américains dans le conseil d'administration qui ont déjà laissé plusieurs dizaines de millions d'euros en apports d'actionnaires.
16:37 - Un soulagement aussi pour le vestiaire lyonnais
Le recours de l'OL et la réponse favorable obtenue ont des répercussions directes sur la préparation de la saison. La Ligue 1 doit reprendre le 15 août alors que la Ligue 2 sera de retour dès le 8 août. L'OL a repris l'entraînement le 7 juillet avec un effectif sans doute moins perturbé. Des joueurs ont forcément été sollicités pendant cette période de flottement et ont pu être tentés par un départ. Si les restrictions financières qui s'annoncent peuvent encore en dissuader certains, le maintien en Ligue 1 devraient en conforter beaucoup.
16:11 - Les achats et les ventes de Textor interrogent
Autre élément que la DNCG a dû examiner de près : la vente des parts d'Eagle dans le club anglais de Crystal Palace pour près de 200 millions d'euros. Textor, qui souhaitait, grâce à une partie du produit de cette cession, acquérir le club de Sheffield Wednesday (2e div. anglaise), n'aurait fléché que 40 millions d'euros au profit de l'OL alors que la DNCG attendait 80 millions d'euros. Enfin, l'instance s'interroge sur les recettes dont l'OL pourrait tirer profit pour trois joueurs de Botafogo, Igor Jesus, Thiago Almada et Luiz Henrique dont les droits économiques ont été transférés cet hiver à Lyon, qui a déjà cédé le dernier d'entre eux en janvier au Zenit Saint-Petersbourg pour 33 millions d'euros. Affaires réglées ?
16:11 - La réaction de Jean-Michel Aulas
"Je me réjouis profondément pour l’Olympique Lyonnais, pour ses supporters, ses salariés, pour Lyon et pour ce peuple qui, depuis des décennies, vibre au rythme du club", a écrit l'ancien président de l'OL sur X.
Je me réjouis profondément pour l’Olympique Lyonnais, pour ses supporters, ses salariés, pour Lyon et pour ce peuple qui, depuis des décennies, vibre au rythme du club.
— Jean-Michel AULAS (@JM_Aulas) July 9, 2025
Cette décision est le fruit d’un engagement collectif, d’une mobilisation patiente et déterminée. Michèle Kang…