Une star du biathlon utilise sa carabine chez lui et tire une vraie balle
Le biathlon, discipline qui combine ski et tir sur des cibles, peut être un sport dangereux. Un athlète en a récemment fait les frais.
Le biathlon n'est pas forcément le sport le plus connu du grand public, même si en France, les noms de Martin Fourcade, Quentin Fillon Maillet et pour les moins jeunes Raphael Poirée, Sandrine Bailly ou encore Vincent Defrasne ne laissent pas indifférents. Mêlant ski de fond et tire à la carabine, le biathlon est un sport complet demandant précision, force physique, endurance et une grosse force mentale.
Ce sont les tirs, debout ou couché, qui détermineront un bon biathlète d'un très bon biathlète. Ils sont effectués à l'aide de carabines qui utilisent des mires non optiques et un mécanisme à verrou (pas de réarmement automatique ou semi-automatique). Elles sont également pourvues d'une crosse légère puisque elles doivent peser au minimum 3,5 kg.
Dans le détail, lors de toutes les compétitions et notamment lors des Mondiaux qui se déroulent au début du mois de février 2024, le format des séances de tirs reste identique. Il faut atteindre cinq cibles situées à une distance de 50 m. Pour cela, le biathlète dispose d'un chargeur de cinq balles qu'il doit engager avant d'effectuer ses tirs. Pour le tir debout, la cible est un disque de 11,5 cm, pour le tir couché, la cible est un disque de 4,5 cm même si la visée s'effectue toujours sur un disque de 11,5 cm (il vaut viser la partie centrale).
Quid des balles utilisées ? Les biathlètes utilisent des cartouches de plomb ou d'alliage de plomb de calibre 22 aux normes internationales, comme l'explique le site olympique. Vous l'aurez compris, bien qu'il s'agisse d'une pratique sportive, si l'utilisation de la carabine n'est pas encadrée, elle peut très vite devenir dangereuse en cas d'erreur.
C'est ce qui est arrivé à l'une des stars du circuit, le Norvégien Sturla Holm Laegreid, sacré champion du monde du sprint le 10 février. En décembre 2023, le biathlète a décidé, comme la quasi totalité du plateau, de s'entraîner depuis son lieu d'habitation (un hôtel à Lenzerheide en Suisse, lieu d'une épreuve de Coupe du monde). Mais pour pouvoir le faire, il faut tirer des balles à sec, c'est-à-dire viser un point sur le mur avec sa carabine. Malheureusement pour le Norvégien, ce dernier n'a pas vérifié son arme lors d'un exercice alors qu'il restait une balle à l'intérieur. Plus de peur que de mal pour la délégation norvégienne et Sturla Holm Laegreid, la balle a "simplement" touché le mur de l'hôtel. Le biathlète a toutefois été suspendu pour la course suivante et a du présenter ses excuses.
"Je suis vraiment désolé pour cet incident et je m'excuse vivement auprès de toute la famille du biathlon, de mes coéquipiers et du propriétaire de l'hôtel pour ce qui est arrivé, a commenté Sturla Laegreid, cité par l'IBU. C'est un rappel brutal pour moi pour tous les biathlètes à quel point les routines de sécurité sont importantes".
Depuis cette affaire, une enquête a été ouverte et de nouvelles sanctions sont tombées avec une amende de 28 500 couronnes pour la Norvège, (2500 euros) et un cours de maniement d'arme pour tous les athlètes : "Cette sanction est ce que nous avions prévu. Je suis convaincu qu'il n'y a rien de plus strict, a expliqué Sturla Holm Lægreid au micro de la NRK. Je pense que c'est bien que tout le monde soit obligé d'y participer". Marqué par l'évènement, le Norvégien a également décidé de changer de méthode d'entraînement, en vidant désormais tous ses chargeurs à chaque fois.