Les juges en désaccord sur le cas Julien Lepers, le verdict à nouveau reporté

Les juges en désaccord sur le cas Julien Lepers, le verdict à nouveau reporté Au terme de l'audience qui avait lieu ce jeudi 5 avril, aucun verdict n'a été rendu par les juges des prud'hommes concernant le licenciement de Julien Lepers, qui réclame 3,4 millions d'euros d'indemnités à FremantleMedia.

[Mis à jour le 5 avril 2018 à 16h27] Ce jeudi 5 avril devait marquer la fin de l'épisode judiciaire qui oppose FremantleMedia, société productrice de Questions pour un champion, à Julien Lepers. Cela ne sera finalement qu'une étape puisque les juges prud'homaux ont annoncé ne pas être parvenus à un accord concernant les demandes l'animateur, licencié fin 2015 de son poste occupé 28 années consécutives sur France 3. Celui-ci dénonce un licenciement "sans cause sérieuse" et réclame 3,4 millions d'euros d'indemnités. L'affaire va être renvoyée en départage et instruite par un magistrat professionnel. Le verdict devrait être finalement rendu dans plusieurs mois.

Comme lors de la précédente audience, les avocats de Freemantle Media ont évoqué l'image de Julien Lepers, jugé comme devenu "trop prétentieux, froid" voire même "antipathique". Des mots loin d'être tendres envers l'animateur qui a incarné pendant vingt-huit années la présentation de Questions pour un champion. Les avocats ont également pointé du doigt les chiffres d'audience en baisse de l'émission comme une raison valable pour écarter l'animateur.

Rappel des faits : En janvier 2016, le monde de la télévision connaît un coup de tonnerre. Julien Lepers, animateur historique de Questions pour un champion sur France 3, est viré de la chaîne du service public. Cette décision, prise par la société de production FremantleMedia, est survenue quelques mois seulement après la sortie de Delphine Ernotte qui expliquait en septembre 2015 que France Télévisions était "une télévision d'hommes blancs de plus de 50 ans." Lors de la précédente audience aux prud'hommes qui a eu lieu le 8 mars 2018, l'avocat de Julien Lepers, qui réclame 3,4 millions d'euros d'indemnités pour licenciement "sans cause réelle et sérieuse", a plaidé que la décision de la société de production n'était que pure application de la volonté de la présidente de France Télévisions.
Présent lors de l'audience, Le Parisien a pu retranscrire ce qui s'y est dit. Maître Lambert, avocat de Julien Lepers, expliquait à la cour le 8 mars dernier qu'être "viré, cela fait tâche quand on est un homme d'image, que c'est son métier. Depuis son licenciement en décembre 2015, il est apparu à la télévision dix fois en deux ans sur invitation alors qu'il y était présent 365 jours par an." L'avocat de FremantleMedia, Maître Eric Manca, réfute l'existence d'un quelconque préjudice pour l'animateur, précisant que son remplaçant (Samuel Etienne) est tout aussi blanc que lui. Il invoquait par ailleurs qu'une étude auprès des téléspectateurs avait mis en lumière le fait qu'ils jugeaient Julien Lepers "trop rapide, stressant, ringard, lourd." Après un mois de délibérations, les prud'hommes ont annoncé le jeudi 5 avril 2018 n'avoir pas trouvé d'accord entre eux. Renvoyée en départage pour être instruite par un magistrat professionnel, l'affaire ne devrait trouver une issue que dans plusieurs mois.