Jean-Pierre Elkabbach : l'émouvant hommage de sa fille lors de ses obsèques
Les obsèques de Jean-Pierre Elkabbach, décédé mardi 3 octobre à 86 ans, se tiennent ce vendredi au cimetière de Montparnasse. Sa fille, l'actrice Emmanuelle Bach, lui a rendu un émouvant hommage au cours de la cérémonie, rappelant notamment qu'il continuait encore de se renseigner de l'actualité politique dans ses dernières années.
Elle a ainsi remercié toutes les personnes qui ont rendu hommage à son père ses derniers jours : "Grâce à vous, je mesure la dimension de ce qu'il a fait, ses milles et une vie, et parfois même votre affection. Grâce à vous, je comprends les sacrifices pour l'excellence et je saisis enfin qu'ils n'ont pas été vains. Mon cœur brisé s'apaise."
Emmanuelle Bach s'est ensuite rappelée de sa relation avec Jean-Pierre Elkabbach, affirmant qu'il n'a "pas été un père comme les autres". "Si souvent absent, lui qui a tout sacrifié pour son métier, aura mis du temps à laisser s'épanouir notre amour. Une fois sa pudeur maladive domptée, il est devenu un père omniprésent, attentif, généreux, drôle, aimant, encourageant. Il était mon meilleur ami, mon confident, mon clown préféré, mon partenaire de fantaisie et ma boussole."
"Souvent absent, il a tout sacrifié pour son métier"
— BFMTV (@BFMTV) October 6, 2023
L'hommage de la fille de Jean-Pierre Elkabbach, Emmanuelle Bach, lors des obsèques de l'ancien journaliste politique pic.twitter.com/TLLSsujDX1
Les larmes aux yeux, la comédienne a remercier son père de son "exceptionnelle intelligence, [sa] gentillesse, [son]humanité, [sa] culture et nos combats." Avant de conclure d'un déchirant : "Adieu papa".
Un hommage lundi en présence d'Emmanuel Macron
Jean-Pierre Elkabbach a également été président de France Télévision, rappelle le groupe audiovisuel public dans un communiqué de presse. Le bâtiment principal du siège, situé à Paris, sera nommé "Maison Jean-Pierre Elkabbache et une cérémonie sera donnée en son honneur lundi 9 octobre à 10h, en présence d'Emmanuel Macron.
Ses dernières années marquées par des soucis de santé
Si les causes de son décès n'ont pas été confirmées, ce grand homme des médias avait dernièrement connu des soucis de santé. Alors qu'Actu rappelait en début d'année que le journaliste s'était fait retirer un sarcome il y a trois ans, BFMTV rapporte qu'il avait subi une intervention chirurgicale cet été. Depuis, a affirmé son entourage à la chaîne d'information en continu, sa santé n'aurait cessé de se dégrader. Il aurait été victime d'une chute dimanche 1er octobre.
Né le 29 septembre 1937 à Oran, en Algérie, ce grand homme des médias aura marqué l'histoire de la radio et de la télévision française. Haïm Jean-Pierre ElKabbach, de son nom complet, avait fait ses débuts dans les années 1960 à la radio RTF à Oran. Il aura ensuite poursuivi sa carrière dans les plus grandes rédactions françaises parmi lesquelles on compte notamment France Inter, Europe 1 ou encore Antenne 2. Journaliste politique, il aura interviewé, durant près d'un demi-siècle, de nombreuses personnalités politiques et bon nombre de chefs d'État.
Dernièrement, après avoir été évincé d'Europe 1 en 2016, il avait fait son grand retour sur CNews en septembre 2019 avec son émission intitulée "Sans détours", diffusée les dimanches à 19 heures. En 2021, à la suite de la reprise d'Europe 1 par le groupe Bolloré, Jean-Pierre Elkabbach était revenu sur la radio pour animer les grands entretiens matinaux des week-ends. Le journaliste s'était finalement retiré à l'été 2022, souhaitant notamment se consacrer à ses mémoires.
"Taisez-vous Elkabbach !"
Une célèbre formule, "taisez-vous Elkabbach", est désormais associée au journaliste politique décédé ce 3 octobre 2023. Alors que bon nombre de personnes l'associent à une interview en 180 sur la chaîne Antenne 2, avec le secrétaire général du PCF Georges Marchais, elle avait, en réalité, été imaginée par l'humoriste Thierry Le Luron qui avait caricaturé, alors, cet entretien. Cette formule a ensuite été reprise par Elkabbach lui-même pour le titre de l'un de ses livres, sorti en 1992.
Pour autant, Marchais et Elkabbach ont déjà échangé des passes d'armes, notamment lors des législatives en 1978 sur Europe 1 : "Écoutez Elkabbach ! C'est je crois une soirée suffisamment sérieuse… Si vous pensez que ma place n'est pas souhaitable puisque la droite elle a gagné, moi je laisse la place à la droite et je vais ailleurs. On me demande ailleurs, je peux y aller. Parce c'est extrêmement désagréable de discuter avec vous" Le fils de l'ancien secrétaire général, Olivier Marchais, a toutefois assuré qu'ils "s'appréciaient beaucoup. C'étaient peut-être les deux meilleurs ennemis. Il y avait beaucoup de respect entre eux."