Quillaga au Chili : la ville qui ne connaît pas l'eau

Quillaga au Chili : la ville qui ne connaît pas l'eau Quillaga est une ville du nord du Chili construite près d'une oasis. Et pourtant, elle ne connaît ni la pluie, ni l'eau potable. Découvrez la vie dans la ville la plus sèche du monde.

C'est une centaine d'habitants qui vivent encore à Quillagua, une petite ville dans le nord du Chili, située sur la route Panaméricaine. Si à l'origine, Quillagua était construite sur une oasis, la situation a bien changé. Les experts locaux estiment que ces 40 dernières années, il n'aurait plu que 2 millimètres d'eau par an sur la ville. En 2014, une tempête fait exploser les compteurs et apporte avec elle... 4 millimètres de pluie. Cette pluviométrie fait de Quillagua, la ville la plus sèche du monde.

Ce contexte difficile pourrait être soulagé par la présence de l'oasis alimentée par le fleuve Loa. C'était le cas jusqu'à la fin des années 1990, la ville de Quillagua possédait une agriculture prospère, héritée du peuple aymara. Malheureusement, des erreurs en chaîne comise par l'industrie minière ont rompu cet équilibre. En 1997, un orage a raison des bassins de stockage de la compagnie publique Codelco. L'eau polluée déborde dans la plaine et répand de l'arsenic et de l'acide sulfurique. Les terres ne sont plus cultivables, l'eau du fleuve devient toxique et le bétail meurt.

Le même accident se reproduira quelques années plus tard avant qu'une autre compagnie rachète le site. Soquimich s'installe et pompe les eaux du fleuve pour l'extraction du minerais. En seulement quelques années, ce qu'il restait du fleuve Loa disparaît pour laisser place à des flaques nauséabondes. Aujourd'hui, l'oasis rafraîchissante où poussaient la luzerne et le blé, a laissé la place à un village qui ne connaît plus ni la pluie, ni l'eau potable.

La ville de Quillagua est approvisionnée en eau trois fois par semaine par des camions-citernes. L'eau est devenue une denrée particulièrement précieuse et le mode de vie de la centaine d'habitants a considérablement changé. Les citoyens de la ville mais aussi des autres provinces, elles aussi victimes de l'industrie minière s'organisent néanmoins pour faire interdire les futurs chantiers ordonnés par les autorités.