Voyage au pays des yourtes
La beauté des espaces infinis, entre steppe et désert, semble être l’ultime quête d’un voyage en Mongolie. Mais l’intérêt principal de ce pays singulier réside dans son peuple nomade, au mode de vie unique au monde. Le plus beau voyage n’est-il pas de comprendre cette tradition ancrée dans le temps, à la fois fragile et résistante ?
La première chose que vous remarquez en Mongolie, c’est l’habitat traditionnel. Sur une population d’environ 2,8 millions d’habitants, plus de la moitié continue à vivre en yourte, qu’ils soient nomades ou sédentaires, vivant à la campagne ou en ville. L’exode rural important depuis le début des années 2000 marque une véritable rupture dans le nomadisme mongol. Néanmoins, la yourte reste le symbole du proverbe mongol : « Errer toujours, ne pas se fixer ».
La vie traditionnelle
mongole se base sur l’élevage de 5 animaux : chevaux, chameaux, moutons,
chèvres, bovins (yaks et vaches). A chaque saison, les nomades transhument d’un
pâturage à un autre avec tous leurs
animaux. Dans la steppe arborée, les migrations peuvent être plus fréquentes et
les distances plus courtes, parfois seulement quelques kilomètres. Imaginez-vous
en train de déplacer votre maison plusieurs fois par an et vous saisirez toute
l’importance de ce refuge insolite. En quelques heures une yourte peut être montée ou démontée.
La yourte,
appelée « Ger » est apparue il y a environ 2000 ans et est l’élément
le plus important de la vie nomade. Elle a été améliorée au fil du temps, et n’était
au début qu’un tipi très rustique, comme on trouve encore chez les Tsataans,
les derniers éleveurs de rennes de Mongolie.
Les grandes yourtes royales de l’époque de Gengis Khan pouvaient mesurer
jusqu'à 6 mètres de diamètre et se trouvaient sur des grands chars en bois tirés
par des yaks.
Aujourd’hui, les yourtes sont composées de 4 ou 5 murs sous la
forme de treillis pliables, d’une petite porte et de deux colonnes de soutien
au centre, le tout en bois. La laine de mouton, transformée en feutre est utilisée pour l'isolation sous la
forme de grands morceaux attachés à l’extérieur de la yourte. Ensuite il n’y a
plus qu’à la recouvrir d’une grande toile de coton blanc, comme une coquille.
Ainsi, les yourtes sont reconnaissables de loin, par leur forme ronde et leur
couleur blanche.
Apparu au 20ème siècle, il remplace le feu qui était allumé à même le sol et permet à la fumée d’être évacuée plus facilement. La première impression que l’on ressent est celle d’une optimisation de l’espace disponible malgré une surface réduite. Les nuits dans un volume circulaire sont propices à un sommeil paisible.
Vous constaterez plusieurs règles à respecter lors de votre passage sous une yourte. C’est un espace fortement codifié. Par exemple, la porte doit toujours faire face au sud, et on entre sans frapper. Il est de mauvaise augure de marcher sur le seuil de la porte. On ne met pas de déchets dans le feu, considéré par les Mongols comme un élément sacré. Les personnes les plus anciennes et donc les plus respectées, s’assoient au fond de la yourte. La coutume la plus répandue consiste à offrir du thé à chaque visiteur pénétrant la yourte. La légendaire hospitalité mongole provient donc du mode de vie nomade.
Il y a différentes
manières de voyager en Mongolie mais une chose est sure, vous ferez l’expérience
d’une nuit sous la yourte. Certains
voyageurs optent pour les « Ger Camp » qui fonctionnent comme des hôtels,
offrant ainsi un restaurant et des sanitaires. Vous pouvez choisir également l’exclusivité, en partant avec une équipe et votre yourte
mobile.
Cette solution est pertinente lors une randonnée pour éviter les tentes
de camping traditionnelles. Enfin voyager
de familles en familles et découvrir l’hospitalité mongole est une expérience
magique. Les rencontres, la convivialité, les repas partagés, la participation
aux taches quotidiennes sont autant de moments qui vous immergent dans le mode
de vie nomade.