Vacances : et si vous partiez en Syrie ? L'improbable clip promotionnel du ministère du Tourisme

Vacances : et si vous partiez en Syrie ? L'improbable clip promotionnel du ministère du Tourisme Le clip est surréaliste. La Syrie y apparaît comme un pays où il fait bon vivre, bien loin des bombardements et des atrocités de la guerre dont on entend habituellement parler.

[Mis à jour le 31 août 2016 à 23h56] Soleil, mer bleu azur, plages bondées, palmiers et Jet-Skis, le clip promotionnel du ministère du Tourisme syrien a de quoi laisser perplexe. Bien loin de l'image qu'on se fait de la Syrie en guerre, la vidéo met en avant les atouts touristiques du pays. Intitulé "La Syrie est toujours belle", le clip publié par le ministère du Tourisme mardi 30 août met en avant la station balnéaire de Tartous, plus connue pour héberger une base navale militaire russe que pour être un spot adéquat pour passer les vacances.

Située sur la côte ouest de la Syrie, Tartous est dans une zone considérée comme étant le bastion de Bachar al-Assad. Et si la station balnéaire est loin de vivre les atrocités que connaissent d'autres villes syriennes comme Alep, Tartous a aussi son lot d'horreurs. En mai dernier, la ville de Tartous, et celle de Jableh, autre fief de Bachar al-Assad, ont été visées par l'État islamiste. En tout, sept attentats-suicides ont frappé les deux villes, faisant près de 150 morts. Quoi qu'il en soit, cette publicité pour vanter les mérites du pays en matière de tourisme semble bien mal venue alors que les combats se poursuivent.

Cinq ans déjà que la Syrie est en guerre. Difficile de déterminer à ce jour combien de personnes ont perdu la vie durant cette moitié de décennie. Le dernier bilan de l'ONU, qui remonte à avril 2014, puisque l'organisation a depuis jeté l'éponge, fait état de 260 000 morts. En février 2016, The Guardian, qui citait un rapport du Centre syrien pour la recherche politique, affirmait qu'environ 400 000 Syriens avaient été tués depuis le début du conflit et que quelques 70 000 étaient morts suite à un manque d'eau potable, de nourriture ou encore de médicaments. Entre les attaques des jihadistes, les bombardements du régime de Bachar al-Assad ou encore ceux de la coalition internationale, près de la moitié de la population syrienne a également dû se déplacer. Près de quatre millions ont carrément fui le pays.