Surbooking : Delta Air Lines offre 10 000 dollars contre un siège
10 000 dollars. Tel est le prix à payer, selon Delta Air Lines, pour éviter une polémique comme celle connue la semaine dernière par sa rivale United Airlines. Dans une note interne consultée par Associated Press, la compagnie Delta Air Lines autorise les agents présents aux portes d'embarquement à offrir jusqu'à 2000 dollars (1877 euros) aux clients acceptant de céder leur place en cas de vol surbooké, contre 800 dollars actuellement. Les superviseurs pourront même aller jusqu'à proposer 9950 dollars (9341 euros) afin d'inciter les passagers à laisser leur siège, contre 1350 dollars aujourd'hui. Une annonce qui intervient suite au scandale soulevé par les mésaventures de David Dao, médecin d'origine vietnamienne vivant aux Etats-Unis, expulsé violemment le 9 avril d'un vol United Airlines en surbooking.
Le surbooking, une pratique légale mais encadrée
La scène, filmée par les passagers, a soulevé l'indignation sur les réseaux sociaux où les appels au boycott se sont déversés pendant plusieurs jours, poussant la compagnie à présenter des excuses. Alors que son action en Bourse chutait, United Airlines a annoncé un audit interne dont les résultats sont attendus fin avril. Elle prévoit aussi une modification des règles d'enregistrement et d'embarquement de ses membres d'équipage qui ne pourront plus s'enregistrer à la dernière minute. David Dao avait d'ailleurs été évacué manu militari afin de faire de la place à des employés.
Cette affaire a mis en avant le surbooking, ou surréservation, une pratique des compagnies aériennes qui consiste à vendre plus de sièges que l'avion n'en contient afin de compenser d'éventuelles annulations. Mais en règle générale, l'appel de la compagnie à céder sa place intervient avant de monter à bord de l'appareil, évitant ce genre d'expulsion forcée. Légale, y compris en France, cette technique commerciale est cependant encadrée par le droit européen qui prévoit une indemnisation pour le passager lésé.